Tai Chi Zero et Tai Chi Hero de Stephen Fung (BIFFF)

Posté le 15 avril 2013 par

Bien évidemment, les spectateurs du BIFFF ne se repassent pas que des pellicules asiatiques. Cette journée permit ainsi de découvrir de grands films, comme Night Train To Lisbon ou Chained, ce dernier confirmant le talent de Jennifer Lynch. Mais, pour East Asia, le regard se tourne vers un diptyque, composés de Tai Chi Zero et Tai Chi Hero. Par Yannik Vanesse.

TAI CHI ZERO-Blu-ray

L’attaque du wu-xia pian steampunk

Tai Chi Zero de Stephen Fung

Difficile de prévoir ce que va découvrir le spectateur quand débute Tai Chi Zero. En effet, si le métrage est clairement un wu-xia pian, il s’ancre dans la nouvelle génération de films référentiels, fait par des geeks. Tout comme les Shaun of the Dead ou les métrages du genre, Tai Chi Zero brasse de nombreuses références, que ce soit dans les comics, les jeux vidéo ou la littérature.

L’homme derrière la caméra, c’est Stephen Fung. S’il n’a pas une grande carrière de réalisateur à son actif, il s’agit d’un acteur alignant plusieurs dizaines de films à son palmarès. Il s’autorise ainsi à jouer un rôle dans son film, et pas n’importe lequel, puisqu’il incarne le méchant en tenue steampunk.

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L’histoire, elle, est d’apparence classique. Le héros est né avec une petite corne sur la tête, faisant de lui un maître d’arts martiaux en devenir. Cependant, cette corne perturbe son équilibre intérieur, et il risque une mort prématurée, sauf s’il se rend dans un village reculé où tout le monde pratique un art martial bien spécial, qui lui permettrait de soigner la maladie qui ronge ses énergies. Mais, alors qu’il s’échine à avoir le droit d’apprendre un kung-fu qui n’est jamais enseigné aux étrangers, des représentants d’une compagnie ferroviaire arrivent avec une étrange et monstrueuse machine, pour détruire le village, à travers lequel doit passer le chemin de fer.

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Marier ainsi de nombreuses influences peut s’avérer difficile et peu digeste. Les films censément référentiels et ratés abondent ainsi, car il ne suffit pas de mêler différentes idées pour faire un bon film. Stephen Fung s’en sort cependant à la perfection. Les éléments steampunk sont bien amenés et impressionnants, les effets spéciaux magnifiques. Certaines scènes, mises en bandes-dessinées (des séquences courtes, on est loin de Kill Bill) amènent une touche bien venue. À cela s’ajoute une mise en scène digne de jeux vidéo, quand notre héros combat les gardiens du village ou essaie d’y pénétrer. Les scènes de présentation des adversaires sont superbement faites, dignes d’un Scott Pilgrim vs. the World, et les positions d’arts martiaux sont soulignées par des ronds et des diagrammes, très simples mais ajoutant une dimension intéressante.

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Au niveau des combats, le film atteint un niveau assez impressionnant. Les acteurs sont de très bons artistes martiaux (à leur première apparition, l’auteur présente d’ailleurs leur palmarès). Le héros est ainsi incarné par Yuan Xiaochao, grand pratiquant de wushu. Le grand maître du village est joué par Tony Leung Ka Fai, et Angelababy (de son vrai nom Angela Yeung Wing) amène une touche de charme bien venue (aidée par Mandy Lieu, autre actrice sexy du métrage), tout en participant à bon nombre d’impressionnants combats. Ces derniers sont chorégraphiés par le grand Sammo Hung, et cela se voit. Bien que très nombreux, les affrontements sont toujours variés et passionnants. Un peu de bons sentiments, de l’humour et une jolie morale, et Tai Chi Zero devient un spectacle de tous les instants.

Verdict : Tai Chi Zero brasse de nombreuses influences, offrant un wu-xia pian steampunk teinté de culture geek de haut niveau. Une excellente surprise, diffusée lors de la 31ème édition du BIFFF, qui provoquera l’engouement de nombre de spectateurs, y compris ceux n’étant pas forcément friands de films d’arts martiaux.

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Tai Chi Zero de Stephen Fung, est diffusé lors de la 31ème édition du BIFFF. Le film est d’ores et déjà prévu pour une sortie française chez Wild Side le 26 juin.

 Le retour du wu-xia pian steampunk

Tai Chi Hero de Stephen Fung

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Après l’excellente surprise que nous a offert Tai Chi Zero, que peut receler Tai Chi Hero ? Le premier avait laissé un mariage en devenir, un méchant (toujours incarné par le réalisateur) avide de vengeance, et d’autres armes de destruction massive s’approchant du village (les terribles canons d’Allemagne). Le village Cheng pourra-t-il survivre ?

Par certains côtés, cette suite déçoit un peu, mais cela n’est pas imputable au film en lui-même. En effet, le seul véritable défaut de Tai Chi Hero est que la surprise n’est plus au rendez-vous. Tai Chi Zero était tellement surprenant et original, en effet, que sa suite ne pouvait éviter une certaine routine.

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Pourtant, tout y est pour permettre de passer un bon moment. Le film débute exactement où l’histoire s’était arrêtée, développant les personnages et l’histoire du village, pour le plaisir des spectateurs. D’autres protagonistes apparaissent, comme un nouveau méchant, joué par Peter Stormare, qui incarne un mélange de mentor et de savant fou, et qui semble s’amuser comme un fou. Les combats sont toujours aussi bien chorégraphiés et diversifiés, et on retrouve certains d’entre-eux mis en scène à la façon d’un jeu vidéo. Le steampunk est toujours présent, de manière encore plus intelligente que dans le film précédent. On découvre une aile volante (équipée de lance-bombe, offrant quelques scènes d’explosions sublimes) et surtout tout un système d’engrenages permettant à un personnage d’imiter le kung-fu qu’il déteste.

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L’histoire emmène nos personnages à lutter contre l’armée pour défendre le village, et à aller quérir des alliés officiels. Encore une fois un récit très classique, jusqu’à la fin, franchement surprenante, qui laisse envisage un épisode 3 inspiré de Frankenstein ! L’idée laisse rêveur.

 Yannik Vanesse

Verdict : Tai Chi Hero est une très bonne suite de Tai Chi Zero. Moins de surprise, mais un spectacle toujours total pour un divertissement de haute volée. Le temps passe très vite et le film est dénué de longueur. Une réussite.

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Tai Chi Hero est diffusé lors de la 31ème édition du BIFFF. Le film est d’ores et déjà prévu pour une sortie française chez Wild Side le 28 aout.

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2 commentaires pour “Tai Chi Zero et Tai Chi Hero de Stephen Fung (BIFFF)”

  1. « L’homme derrière la caméra, c’est Stephen Fung. S’il n’a pas une grande carrière de réalisateur à son actif, il s’agit d’un acteur alignant plusieurs dizaines de films à son palmarès. Il s’autorise ainsi à jouer un rôle dans son film, et pas n’importe lequel, puisqu’il incarne le méchant en tenue steampunk. »

    Il me semble que vous confondiez Eddie Peng avec le réalisateur/acteur Stephen Fung.
    Eddie Peng joue « l’étranger », un méchant en devenir, pas vraiment en « tenue steampunk » comme vous le soulignez, mais juste en habit occidental, un peu comme Rosamund Kwan dans Once upon a time in china par exemple.
    Quant à Stephen Fung, il ne fait qu’une très brève apparition au tout début du 1er segment, c’est celui qui finit par prendre feu.

  2. Autre critique sur ces 2 films 🙂 :

    https://chroniquesdesdevedephilesdiscordants.wordpress.com/2017/07/04/tai-chi-zero-tai-chi-hero-stephen-fung-2012/

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