Attention les amoureux de Bong Joon-ho, cette dernière bande-annonce dure 2 minutes et elles sont intenses, belles et envoûtantes. En gros, Okja s’annonce comme une belle réussite.
Bong Joon-ho, avec ce dernier long-métrage, met un sacré coup de pied dans la fourmilière. Changer le regard sur le monde est l’une des capacités les plus intrinsèques de l’art et il nous le prouve une énième fois. Cette fable écologiste, anti lobby agroalimentaire va faire pâlir quelques climato-sceptiques avides de chairs fraîches élevées en batterie.
Ici, il est question d’une révolution biologique ayant permis l’avènement d’un cochon plus gros, moins polluant donc écologiquement meilleur mais surtout plus goûtu. La géniale inventrice de cette révolution est incarnée par Tilda Swinton, qui avait déjà collaboré avec Bong Joon-ho pour Snowpiercer. Cette visionnaire verra ses plans contrecarrés par une jeune fille nommée Mija interprétée par Ahn Seo-hyeon (The Divine Move). Elle sera aidée par un groupe d’activistes qui souhaitent faire tomber cette grande entreprise qu’est Mirando.
On aura le plaisir de voir aussi Jake Gyllenhaal (Donnie Darko), Paul Dano (Elle s’appelle Ruby), Lily Collins (Love, Rosie) et Steven Yeun (I Origins). Et un peu de chauvinisme ne fait pas de mal, surtout quand il s’agit de Darius Khondji, directeur de la photographie sur ce projet, ayant travaillé sur entre autre Seven, Delicatessen ou encore Minuit à Paris.
Rappelons que Bong Joon-ho avait essuyé quelques problèmes avec les producteurs de son précédent long-métrage. Etre financé par Netflix lui a donc permis d’éviter une quelconque censure. L’orage élitiste que subit Okja (et The Meyerowitz Stories) n’est que le reflet de la pensée de ces producteurs avides de billets de banque et non d’œuvres complexes aux sous-textes plus puissants que les explosions en cascade d’un blockbuster/navet à gros budget. La politique de liberté artistique de Netflix est peut-être l’unique solution pour éviter de revoir des œuvres destituées de tout leur contenu façon Rollerball. Si la sortie en salle d’Okja et de son compère centralise la problématique, la réponse du directeur de Netflix annonce la couleur : « L’establishment fait rang serré contre nous. Regardez Okja sur Netflix le 28 juin, un film merveilleux que les salles de cinéma tentent de nous empêcher de montrer à Cannes en compétition. ».
Pour les chanceux qui assisterons au Festival de Cannes, ils pourront voir Okja aujourd’hui et pour les abonnés Netflix, le 28 juin.
Antoine Perrissin.
Source : Asianwiki