Le retour de Tsui Hark dans les salles obscures Françaises, a sans aucun doute, été un des grands événements de l’année 2011. Chez East Asia, son Detective Dee et le mystère de la flamme fantôme clairement a divisé la rédaction. Sa sortie en DVD chez Wild Side ce 24 août ravive la flamme. Alors quatre mois plus tard, que retient t-on du dernier opus du maître ? Par Jérémy Coifman.
Detective Dee, inspiré par les écrits du néerlandais Robert Van Gulick est donc le retour de Tsui Hark aux affaires. Depuis Time and Tide, adulé par la critique et les spectateurs pour son audace formelle et scénaristique, beaucoup pensait Tsui perdu. Plusieurs productions sans saveurs plus tard (dont un Missing complètement à côté de la plaque), l’annonce de ce blockbuster produit par la chine Mainland redonnait l’espoir à des millions de fans.
A la rédaction d’East Asia, certains fustigeaient le manque de rythme, d’audace, ainsi que la pauvreté visuelle (oui, on balance dans cet article, si vous êtes sages, des noms tomberont bientôt ![1]) pendant que d’autres, enthousiastes, soulignaient le retour à un cinéma ludique, fourmillant, passionné. Quoi qu’on puisse en dire, Detective Dee a enflammé les débats.
Alors où se situe votre humble serviteur au milieu de ce débat ? Question intéressante. Tsui Hark est un auteur passionnant, avec son cinéma toujours en mouvement, tour à tour drôle où sombre, mais toujours engagé et enragé. Detective Dee est le symbole d’un certain changement comme le souligne Anel Dragic dans son excellente critique du film. L’auteur a changé, le monde dans lequel évolue Tsui a changé, pourquoi sont cinéma resterait il le même que dans les années 80 et 90 ?
Dans un bel hommage au cinéma de Chu Yuan, il livre un film énergique, drôle, mais aussi apaisé, comme en paix avec lui-même. Comme le personnage de Dee (formidable Andy Lau), Tsui Hark semble en paix avec ce qui lui arrive, avec ces changements. Mais toujours comme son personnage principal, il garde sa malice, son énergie, et ses convictions. Portant un message politique assez ambitieux pour une production Mainland, Tsui Hark ne se renie pas, et c’est bien là l’essentiel.
La sortie DVD était donc l’occasion de reparler du film, mais qu’en est-il de la copie livrée par Wild Side ? Le film est proposé dans une VF au son plus que confortable, mais on ne peut que conseiller de choisir la version en mandarin, qui en plus d’être plus soignée, permet une réelle immersion (ah ! le débat VO/VF…). Niveau image, c’est pratiquement le sans faute. La profondeur de champ est appréciable et la colorimétrie est très précise. On retrouve donc le fourmillement de couleurs voulu par son auteur. Cela fait plaisir aux rétines !
Niveau bonus, par contre c’est une autre paire de manche. Comme souvent, on a le droit au strict minimum. Un seul « vrai » bonus dans cette édition DVD : l’interview de Jean- Claude Zylberstein, l’éditeur des aventures originelles du Juge Ti. D’une durée de vingt minutes, celle-ci nous en apprend un peu plus sur Robert Van Gulick, et sur le personnage de Ti Renjie. Pas indispensable et un peu ennuyeux, ce bonus est quand même un bel effort (tout petit hein !) de la part de Wild Side.
Au final c’est un plaisir de retrouver le film quatre mois après. Même si reconnaissons le, Detective Dee ne nous laissera pas un souvenir impérissable et qu’il est loin d’être le meilleur film de son auteur, c’est toujours un plaisir de le visionner. Alors fans d’aventure ou de Tsui Hark, Detective Dee, c’est en aujourd’hui en DVD et Blu-ray !
Jérémy Coifman.
Detective Dee: le mystère de la flamme fantôme de Tsui Hark, disponible en DVD et Blu-Ray, édité par Wild Side, le 24/08/2011.