Découvert au marché du film cannois en 2011 (lire ici), Karate-Robo Zaborgar arrive enfin en DVD, dans une belle édition concoctée par Elephant Films. Afin de fêter cette sortie comme il se doit, nous avons posé quelques questions à son réalisateur, Iguchi Noboru, qui signe ici l’un de ses meilleurs films. Par Victor Lopez.
Quelle est l’origine de Karate-Robo Zaborgar ?
Lorsque M. Otsuki, qui est producteur exécutif, m’a demandé de réaliser une adaptation de ma série télé préférée, j’étais très heureux d’être impliqué sur ce projet. Cela ne m’a pas pris longtemps pour dire « oui ».
Vous étiez donc un grand fan de la série originale, Electroid Zaborger 7 ?
Je regardais la série toutes les semaines lorsque j’avais 5 ans. Et même si je ne me souviens pas précisément des histoires, la mobylette à face humaine était très impressionnante, et son image m’a marqué pour toujours…
Avez-vous rencontré Tomio Sagisu, le créateur de Zaborgar, à qui vous dédiez votre film, avant sa mort ?
Je ne l’ai jamais rencontré en personne. Le projet a été lancé quelques années après sa mort. J’aurai beaucoup aimé le rencontrer, donc avec autant de respect que possible, j’ai fait ce film pour lui rendre hommage.
Comment avez-vous pensé l’aspect visuel du film dans cette perspective d’un hommage ?
Dans beaucoup de remakes, l’action est souvent modernisée et située de nos jours. Mais pour Zaborgar, j’ai essayé de ne pas changer ce qui faisait le charme de la série d’origine, spécialement ce bon vieux côté un peu fauché. Sans trop ajouter de CGI, je pensais pouvoir ressusciter Zaborgar, exactement dans l’esprit d’une vieille tokusatsu.
Qu’avez-vous changé de la série d’origine ?
Au fil des 50 épisodes, la série a créé beaucoup de personnages et d’histoires diverses. Pour faire tenir tout cela dans un seul film, il me fallait faire quelques modifications. Les plus importantes étaient l’histoire d’amour entre Daimon et Miss Borg, et le fait que le personnage d’Akitsuki soit le fils de Daimon. C’était deux de mes idées qui me permettaient de connecter les choses entre elles. Et une autre chose était la vieillesse de Daimon. Je voulais que le film soit une « success story », un peu comme Rocky.
Pouvez-vous nous parler de la musique et des compositions de Shunsuke Kikuchi ?
J’ai respecté les versions originales autant que possible, en ne faisant que des modifications mineures sur les compositions de 1974, comme quelques tonalités. La version originale était enregistrée en mono, je l’ai enregistrée avec un orchestre en stéréo cette fois.
Quel était le budget du film et combien de temps a duré le tournage ?
Le budget pour la production était environ d’un million de dollars et nous avions 26 jours de tournage. C’était un film à très petit budget. Tout le staff devait travailler presque 24 heures par jour, et le planning des prises de vues était très serré.
Quelles sont vos Tokusatsu préférées ?
Mes préférées étaient des séries assez peu populaires, comme Silver Mask ou les Triple Fighters, qui n’ont pas été diffusées en dehors du Japon pour le moment…
Propos recueillis par Victor Lopez pour East Asia et Elephant Films le 27/09/2012.
Merci à Emico Kawai de la Nikkatsu pour sa traduction.
Karate-Robo Zaborgar d’Iguchi Noburo, disponible en vidéo, éditée par Elephant Films, à partir du 04/12/2012.