DVD – Fairy Tail, la prêtresse du phoenix : fidèle et réussi

Posté le 8 novembre 2013 par

Fairy Tail, shônen à succès de Mashima Hiro se décline en un film d’animation fidèle à l’univers.

Dans Fairy Tail comme tout autre shônen, il y a une insouciance mêlée de gravité, une bouffonnerie qui cache des leçons de vie pas toujours assénées avec la plus grande finesse. Le dépassement de soi, l’esprit d’équipe, la fraternité, ont toujours été des valeurs chères à ce genre. Fairy Tail est l’exemple parfait, un modèle du genre, peut-être en partie responsable de son grand succès à travers le monde. Tout est exécuté de la plus classique des manières : un groupe de personnages en apparence complètement différents, un monde imaginaire bien pensé, un système de guilde éveillant les rivalités et des combats au centre de l’intrigue.

Ce premier long métrage, intitulé La prêtresse du phoenix réalisé par Fujimori Masaya est l’aboutissement logique d’un tel succès. Ce genre d’entreprise demeure une récompense pour les fans autant qu’un lucratif moyen de poursuivre l’aventure sur d’autres supports. On y retrouve l’univers inchangé, les personnages de la guilde de Fairy Tail, le monde pensé par Mashima entre légendes ancestrales japonaises et folklore celte.  Les influences européennes, que ce soit dans l’architecture des lieux, dans les costumes ou la musique font sa particularité et son charme. Le film continue sur la voie royale tracée par le créateur originel et tente de s’adapter avec les particularités du médium. Le dessin et l’animation se font plus soignés, et quelques choix sont assez surprenants. La rudesse des combats se fait plus forte, le sang coule même alors que la série animée évitait toute effusion. Plus important encore, une vraie volonté d’innover se dégage de certaines séquences, notamment des flashbacks crayonnés et muets pleins de poésie qui se révèlent touchants. Tout ce qui touche au passé de la princesse tribale, torturée et aculée, dégage un joli souffle épique et lyrique. C’était déjà une grande qualité du manga et de l’anime.

la pretresse du phoenix

Fujimori ne s’éloigne pas trop de la zone de confort et respecte tout de même le cahier des charges. Cette histoire de prêtresse, de pierre magique et de transmission du savoir ne passionne pas forcément sur la longueur. La faute à un déroulement classique et à une trop grande présence de combats. Malgré la durée allongée, le récit ne prend pas le temps, et une fois les enjeux clairement posés, l’action prend toute la place. Bien mises en scène, les scènes d’action plairont aux fans du manga comme aux amateurs de combats, mais freinent un peu le déroulement.

Fairy Tail, la prêtresse du phoenix garde donc le côté frénétique, limite hystérique de l’anime, pour le meilleur et pour le pire. Mais en essayant de s’adapter à son médium et de soigner ses effets, il finit par emporter l’adhésion. Son final, invoquant le Kaiju Eiga (film de monstres japonais) est aussi impressionnant que techniquement irréprochable. Dans cette ville en ruine, l’espoir vient de l’association des talents et de l’entraide.

Moins larmoyant , un peu plus mature aussi, La prêtresse du phoenix remplit son contrat et passionnera les fans. L’essai est transformé.

Jérémy Coifman

Fairy Tail, la prêtresse du phoenix, disponible en DVD depuis le 28 août 2013 chez Kana.