Critique de Viral Factor de Dante Lam (DVD)

Posté le 24 mai 2013 par

C’est toujours avec plaisir et un peu de crainte que nous découvrons un nouveau polar hong-kongais. Le dernier en date, le bien nommé Viral Factor, nous est offert par Metropolitan. Alors, sera-t-il parmi les grands titres à nous faire vibrer ? Par Yannik Vanesse.

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Dante Lam nous revient donc avec ce film au début prometteur. Après un rêve un peu obscur qui prendra son sens (hélas de manière ridicule) à la fin du film, le réalisateur nous projette en Jordanie, en compagnie d’une équipe des forces spéciales. Ils doivent escorter un scientifique très doué travaillant sur une souche résistante de la variole. Bien évidemment, ils se font attaquer, et le scientifique enlever. Dès que les balles fusent, le spectateur, en alerte, découvre des scènes d’action de haute volée. Tendues mais lisibles, superbement réalisées, pleines d’explosions, elles laissent à penser que le film sera aussi classique dans son histoire que passionnant dans son action et ses cascades.

Cette séquence d’introduction laisse le héros rentrer chez lui avec une balle dans la tête et quelques semaines à vivre. Le spectateur suppute qu’il mettra ce temps à profit pour se venger du vil mécréant de cette histoire, responsable de cette mort imminente et du meurtre de la femme qu’il aime. Hélas, les scénaristes (ils étaient trois à mettre la main à la pâte, dont Dante Lam) ont visiblement jugé ce choix trop prévisible et opté pour une direction plus… portnawak ! Et c’est là que le bas blesse, dans un scénario complètement incohérent, bourré de rebondissements ridicules et de coïncidences tellement tirées par les cheveux que le film en devient chauve. Notre héros apprend l’existence d’un frère qu’il doit retrouver, et part en Malaisie. Là-bas, il tombera non seulement sur une gentille doctoresse qui s’avère liée au méchant, qui a forcément choisi ce pays comme point de chute. Mais son frère y est tout autant lié ! Ainsi, le spectateur suit cette histoire ridicule, voyant le héros, chaque fois qu’il se retrouve coincé dans son enquête, tomber par hasard sur un méchant en train d’enlever quelqu’un ou de massacrer des gens. L’impression de ridicule peut soit rebuter complètement le spectateur, soit lui donner l’impression de plonger dans une nanardise délicieuse et involontaire.

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Restent les séquences d’actions qui émaillent le film. A grands renforts de ralentis efficaces, de plans larges ou serrés, de sauts, de fusillades (dont une fortement inspirée de la scène de Heat se déroulant en plein embouteillage) et de courses-poursuites diverses, Dante Lam déploie le grand jeu. Ces scènes, le point fort du film, passionnent mais hélas, au fil du film, provoquent un sentiment de lassitude. En effet, le scénario est tellement ridicule que le spectateur s’est distancié depuis longtemps du film. Il ne s’intéresse plus à Virus Factor que pour les séquences violentes, et ce n’est pas suffisant pour passionner le spectateur. D’autant que le film se conclut sur un happy end ridicule, plein de bons sentiments et de rédemption, qui aurait pu être intéressante si de l’empathie avec les personnages était ressentie, ce qui n’est pas le cas.

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En ce qui concerne les acteurs, Nicholas Tse en fait des tonnes en personnage truand mais gentil, et Andy On fronce beaucoup les sourcils pour se donner l’air méchant, mais tous se donnent complètement dans des scènes d’action en live assez ahurissantes et dangereuses.

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Viral Factor n’est, et c’est agréable, pas avare en bonus. Si le making of (en version courte et longue) est un peu promotionnel, il est très intéressant et montre le réalisme des cascades, parfois franchement dangereuses, ainsi que les moyens, assez conséquents, disponibles pour réaliser les excellentes séquences du film. L’unique scène coupée n’apporte pas grand chose, ayant fort probablement été retirée pour une question de rythme, mais elle reste plaisante à voir.

Yannik Vanesse.

Verdict : Viral Factor aurait pu être un excellent thriller d’espionnage sauvage s’il avait soigné la cohérence de son scénario. En l’état, il donne l’impression d’être bâclé ou inachevé. Restent de belles séquences d’action qui, surtout dans la première partie, interpelleront le spectateur.

Mouais copier

Viral Factor, disponible en DVD chez Metropolitan depuis le 06 mars 2013.