Interview Gong Li

Posté le 28 mai 2012 par

En ouverture du Festival du cinéma Chinois, la belle Gong Li était en conférence de presse pour livrer ses impressions en tant qu’ambassadrice de la 2 ème édition du festival. Par Anel Dragic et Flavien Bellevue.

Média chinois : La culture chinoise à Paris, et en France, n’est pas très rayonnante ou reste très peu connue. Les Français connaissent assez mal la Chine et le cinéma chinois. Vous êtes ambassadrice du Festival du cinéma chinois en France, ce qui fait plaisir non seulement aux Chinois de Paris mais aussi aux Français. Qu’en pensez-vous ?

Je suis venue à Paris très détendue. Aussi bien la cinématographie que la culture chinoises ont connu une très grande évolution dans le monde et sont reconnues dans le monde entier. Je suis très honorée d’être ambassadrice de ce deuxième Festival du cinéma chinois en France. J’espère qu’au travers des films chinois, le public français et son peuple pourront connaître ce qui se passe en Chine et la culture chinoise. Si l’occasion se présente, je voudrais être ambassadrice chaque année et venir à Paris pour cet évènement.

France 24 : Si vous deviez nous décrire les caractéristiques et les valeurs du cinéma chinois, qu’est-ce que vous pourriez nous dire ?

On peut dire qu’il y a deux types de cinéma chinois. Une première catégorie essaie de faire apparaître la façon de penser des Chinois et leur vie réelle, quotidienne. La deuxième catégorie, des films à gros budget qui essaient de plaire au public mais à mon avis, les cinéastes chinois n’ont jamais perdu leur propre façon de faire.

Chine Hebdo : La France et l’Europe vous ont découverte dans les années 90 avec notamment les films de Zhang Yimou, mais également des cinéastes comme Chen Kaige et Wong Kar-wai. D’après vous, quels sont aujourd’hui les nouveaux Zhang Yimou, Chen Kaige ou Wong Kar-wai ?

On est aujourd’hui déjà à la sixième ou septième génération de réalisateurs chinois. Pour moi, il est difficile de trouver quelqu’un qui puisse se comparer aux réalisateurs que vous avez cités. Ce sont des réalisateurs jeunes, très talentueux. Par ailleurs, parmi les films qui vont participer à ce deuxième Festival du cinéma chinois en France, de nombreux films sont le résultat de leur travail. Parfois ce sont des films de première qualité, leur première œuvre, mais dire qu’ils remplacent et jouent le même rôle que les réalisateurs que vous citez, je crois que je n’ai pas encore ce sentiment.

Chine Hebdo : Ce sont plutôt des réalisateurs qui ont le même potentiel ?

Ce sont des réalisateurs très talentueux, qui ont beaucoup de capacité et de potentiel et surtout ils sont aimés et très bien accueillis par le jeune public chinois.

Média chinois : Le film peut être le résultat d’une coopération internationale, mais pour le public, le but premier est d’aller au cinéma se divertir et regarder un film. Quel est l’impact que vous souhaitez que ce festival ait sur le public français ?

Chaque année, il y a une sélection d’une dizaine de films qui participent à cet évènement et chaque année il y a de nouveaux réalisateurs et de nouveaux visages. Chaque fois, ils amènent une nouvelle façon de regarder la Chine. Je crois que leurs œuvres constituent un lien réel entre le public français et la Chine.

East Asia : À la fin des années 80, vous êtes allée à Hong Kong pour tourner quelques films et maintenant c’est Andy Lau, un acteur hongkongais qui tourne avec vous en Chine mainland. Quel est votre point de vue sur l’absorption des acteurs hongkongais dans le cinéma de la Chine continentale ?

C’est tout à fait lié à l’ouverture de la Chine. Par le passé, on allait plutôt vers Hong Kong, comme moi, mais après le retour de Hong Kong au sein de la Chine, les Hongkongais regardent la Chine d’une autre manière. À l’époque, nous avons découvert la culture de Hong Kong, mais avec le développement économique du continent, le regard des gens de Hong Kong a changé. Je pense que l’économie nous a rapprochés.

Je crois que les réalisateurs de Hong Kong ont de très bonnes techniques. Ils sont très talentueux, mais en Chine il y a beaucoup d’histoires, beaucoup de scénarios possibles qui leur permettraient justement de mettre en valeur leurs talents.

Propos recueillis par Anel Dragic et Flavien Bellevue au Festival du Cinema Chinois en France.