Confucius de Hu Mei (Blu-ray)

Posté le 18 janvier 2012 par

Mieux vaut tard que jamais, Confucius vient prêcher la bonne parole sur East Asia. Et en Blu-ray s’il vous plaît ! Par Jérémy Coifman.

Confucius est vieux, affaibli. Il est assis, faisant face à une vaste étendue montagneuse. L’homme regarde vers son passé. Les décors sont imposants, l’image léchée. La grosse machinerie est en marche. Le film entre tout de suite dans le vif du sujet, tout va être dans la sublimation d’un personnage. Hu Mei joue carte sur table dès la première séquence grandiloquente et empathique.

Basculement au temps où Confucius pouvait manger sans une paille. En ces temps troublés où la violence règne, il y a un homme qui lutte contre l’injustice de ce monde, Confucius (Kong Qiu pour les intimes). Il défend les enfants en danger, tente d’abolir l’enterrement vivant. Chow-Yun Fat, malgré sa bouille toute ronde, sa barbichette et ses costumes, reste Chow-Yun Fat et garde son charisme légendaire. En un regard ou un petit sourire, il parvient à donner à la légende une consistance.

Confucius monte en puissance, ses paroles dérangent. Ça palabre, conspire, et entre temps on n’oublie pas les violons. Un enfant est sauvé et pleure à genoux devant Confucius ; l’homme, dans sa grande mansuétude, lui dit de se relever. La scène, mièvre au possible, est hélas une constante dans le blockbuster de Hu Mei.

Le long métrage apporte un soin tout particulier au decorum. Sur cet aspect, il faut reconnaître que Hu Mei s’en sort assez bien. C’est beau, la reconstitution est assez réussie. Bien sûr, on ne passe pas à côté des « superbes » CGI, passage obligatoire du blockbuster mainland qui se respecte.

La lumière est venue de Confucius

La première partie est un étrange film de guerre. Oui, en plus d’être un manieur de mots, Confucius en avait dans la besace pour conseiller les seigneurs de la guerre. On attend donc de l’action. On se dit peut-être qu’à défaut de bien parler de l’homme, le film va au moins nous gâter en batailles épiques façon Red Cliff. Il y a bien une volonté de proposer un tel spectacle, mais quand on croit à une bataille digne de ce nom, on nous propose à la place une des scènes les plus anti-climatiques imaginables pleine de ralentis poseurs et de musique sirupeuse. Chow-Yun Fat plisse des yeux, il est triste, on aura compris.

Puis vient la partie de l’exil. Et là, c’est une fois de plus en deçà de nos espérances. Tous ses disciples l’accompagnent. Confucius ne s’y attendait pas. Il s’agenouille face à ses fidèles amis, l’émotion est à son paroxysme. C’est la communauté de l’anneau. Ils errent de province en province en prêchant la bonne parole, essayant de faire comprendre à tout le monde leur philosophie. On prête même une mini romance à Confucius, histoire de satisfaire VRAIMENT tout le monde.

Seul… face au vide

Il fait face à l’indifférence, l’intolérance, mais Confucius y croit dur comme fer, il ne lâchera pas, c’est un homme de conviction. Là encore, tout est trop appuyé, sans aucune nuance. Si bien que le film devient vraiment indigeste. Le rythme étant moins enlevé que lors de la première partie, on s’ennuie. On essaiera de nous émouvoir durant ce périple, notamment dans une séquence sur un lac gelé assez réussie mais pas originale pour un sou,  en vain. Le procédé est tellement appuyé qu’il provoque l’effet inverse. C’est totalement indifférent que l’on assiste à tout cela.

Confucius est… confus

Le Blu-ray : Joli travail. Le piqué est superbe, la profondeur de champ appréciable et la piste 5.1 remplit son office. En prime, on a le droit à un making-of de 50 mn, c’est assez rare pour le souligner.

Verdict :

En Bref : Confucius est trop sage, trop sirupeux, pas assez ambitieux, malgré un budget confortable. On en ressort complètement indifférent, avec l’impression fâcheuse d’avoir regardé un film qu’on aura bien vite oublié.

Jérémy Coifman.

Confucius de Hu Mei, disponible en DVD/Blu-Ray, édité par Elephant Films, depuis le 18/01/2012.

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Un commentaire pour “Confucius de Hu Mei (Blu-ray)”

  1. BIEN QUE JE PREFERE LES FILMS JAPONAIS,J’AVOUE QUE J’AI PRIS PLAISIR A REGARDER CONFUCIUS.

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