Pendant ce temps-là… dans les festivals internationaux, vol East Asia Airlines numéro 1: Bahamas, Inde, Marrakech…

Posté le 5 décembre 2011 par

La compagnie East Asia Airlines est fière de vous offrir ce premier billet pour un tour du monde du cinéma asiatique dans les différents festivals internationaux. Premier départ en ce début du mois de décembre des Bahamas à la Belgique en passant par l’Inde, le Maroc ou encore l’Italie. Par Kit Silencer.

 

Première escale à Nassau pour le 8ème Bahamas International Film Festival du 01 au 04 décembre. Dans la section « SF Narrative » (Spirit of Freedom), Where the Road Meets the Sun sera le seul représentant asiatique… Enfin, pas complètement puisqu’il s’agit de d’une coproduction avec les États-Unis. Premier film de Mun Chee Young, ce thriller a déjà remporté plusieurs prix (meilleur réalisateur et meilleur film indépendant aux WorldFest Houston et nominé dans la section Meilleur Film au Sao Paolo International Film Festival). Peut-être arrivera-t-il sur nos écrans… Dans la section « Short », deux courts nous intéressent. Celui de Taylour Chang, Lan, où l’on suit l’histoire d’un tueur vieillissant mandaté pour le massacre de la famille d’une jeune fille. Mais celle-ci et sa mère arrive à s’enfuir… Ou celui de Deepak Verma, Mumbai Charlie, où un homme d’affaires découvre un culte voué à Charlie Chaplin dans un quartier entier.

En hors compétition, nous trouverons Big in Hollywood, un documentaire sur l’histoire vraie de Omi Vaidya, jeune acteur américain d’origine indienne qui de petits rôles dans diverses séries américaines se retrouva dans un second rôle important dans l’excellent 3 Idiots aux côtés d’Aamir Khan ce qui le hissa au rang de star en Inde (et que l’on peut voir depuis le 24 novembre sur tous les écrans indiens dans la super-production Desi Boyz).

On quitte les îles et direction le nord, au Canada, pour la 11ème édition du Whistler Film Festival du 30 novembre au 4 décembre. En compétition nationale, une coproduction avec la Chine et le réalisateur Xu Lun, The Vanishing Spring Light. Pendant 2 ans, Xu Lun a suivi la vie de grand-mère Jiang, né en 1933 et vivant à West Street à Dujiangyan, haut lieu de préservation des traditions et d’un mode de vie authentiquement chinois depuis des siècles. A voir aussi, l’avant-première de The Sorcerer and the White Snake déjà décortiqué par Maître Shifu ici.

On reste au nord de l’Amérique, direction l’Alaska et son 20ème Anchorage International Film Festival. En compétition pour le « Audience Choice Awards », Wakiyaku monogatari de Ogata Atsushi, déjà auréolé au Boston International Film Festival et au California International Film Festival, qui nous conte les déboires d’un acteur habitué à la figuration qui se redécouvre auprès d’une jeune actrice dynamique. Face à lui, Love You to Death de Rafeeq Ellias, une comédie grinçante où l’amour n’existe pas, les thérapies ne marchent pas mais un meurtre peut très bien arriver ! Dernier candidat asiatique, le philippin Jerrold Tarrog et son Senior Year, très remarqué dans son pays, et ses élèves de la St Frederick’s Academy dans les trois derniers mois avant leur diplôme. Pour ceux qui auraient vu Black Waters de Vinit Parmar, il présentera son nouveau documentaire avec le même sujet, le Gange, Living River.

Le Gange, où nous allons approcher d’ailleurs, puisque notre prochaine escale est en Inde et à Goa plus exactement où ce tient un grand festival du 23 Novembre au 4 décembre : le 42ème International Film Festival of India. Commençons par la compétition internationale et ses 2 films asiatiques sélectionnés. Busong, appelé aussi Palawan Fate, d’Auraeus Solito nous provient des Philippines. Un film pas inconnu en Europe puisqu’il est ressorti début novembre du FIFI (Festival International du Film Indépendant de Bruxelles) avec le prix « Emile Cantillon » sous le bras, ainsi qu’à la Quinzaine des Réalisateurs (Critique ici). Abu, Son of Adam de Salim Ahamed représentera l’Inde. Sans doute un grand favori car l’Inde l’a sacré en mai dernier aux National Film Awards d’un Golden Lotus du Meilleur Film ainsi que de trois Silver Lotus (Meilleur Acteur, Meilleur directeur photo et meilleur compositeur). Abu, simple vendeur de Attar (Parfum obtenu à partir de fleurs) n’a qu’un seul rêve, faire un pèlerinage à La Mecque, mais malgré ses sacrifices et l’aide de ses amis, ce rêve semblent bien compliqué à réaliser… Le Japon est aussi présent avec Hanezu de Kawase Naomi, nominé cette année pour la Palme d’Or et dernièrement au Festival Kinotayo, ce qui veut dire vous savez déjà tout sur ce film (sinon ça se passe ici).

Ensuite, direction la section A Cut Above, avec le drame sud-coréen Dance Town de Kyu-hwan Jeon qui nous parle du passage d’une nord-coréenne au sud suite à la délation de ses voisins mais hélas, son mari n’a pu passer avec elle et désormais son attente la ronge quotidiennement.

On sort de la compétition pour voir ce qui se passe en-dehors et beaucoup de films sont rendez-vous ! The Flying Fish du srilankais Illigena Maluwo ou encore Hi-So de Aditya Assarat, suivant les déboires amoureux d’Ananda, « Red Eagle » Everingham en passant par le dernier Wong Ching-Po, Revenge, A Love Story, un petit catégorie III bien troussé. Un super-héros transexuel qui combat l’homophobie en Indonésie avec Madam X de Lucky Kuswandi ou de la politique taiwanaise avec Return to Burma de Midi Z et un soupçon de shamanerie au Kazakhstan avec The First Rains of Spring d’Erlan Nurmuhambetov et Sano Shinju. Le récompensé Tokyo Koen de Aoyama Shinji et le blockbuster Wu Xia de Peter Chan avec Donnie « je-suis-partout » Yen. Encore quelques titres comme le japonais Chronicles of my Mother de Harada Masato, le philippin Nino de Loy Arcenas ou encore le documentaire cambodgien Enemies of the People de Thet Sambath. Nous passerons rapidement de l’Indian Panorama et de ses innombrables films présentés que nous vous invitons à les consulter ici.

Après cette longue escale en Inde, direction l’Egypte avec un autre festival très important, le Cairo International Film Festival (du 28 novembre au 06 décembre) et pour cette 34ème édition, un jury composé de Richard Gere, Juliette Binoche mais aussi l’actrice sud-coréenne Yoon Jung-hee (Poetry) et l’acteur indien Irrfan Khan (Slumdog Millionnaire, The Warrior ou encore New York). Dans la section ‘International Competition’, les Philippines Sont représentés par leur plus grand espoir (pas moins de 18 prix nationaux dans divers festivals) Emir de Chito S. Rono, un drame musical sur une jeune provinciale quittant sa campagne pour travailler comme servante dans la maison royale. De son côté, l’Inde, avec un film plus intimiste, An Unfinished Letter de Aparna Sen (actrice très connue en Inde avec pas loin de 60 films) nous confie une lettre de suicide d’une actrice primée vieillissante revenant sur sa vie.

Poursuivons la compétition internationale avec la section « Digital Feature Films » avec bien plus de films asiatiques que dans la section précédente. The Knot d’Onuma Yuichi nous contera l’histoire d’Ayako, femme au foyer sans histoire et terne qui va voir son passé resurgir au contact d’un ancien amant. La Thaïlande mise le film de genre avec son thriller Mindfulness and Murder de Tom Walker. Zhang Siyang présentera An Unreturned Love dont il est dur de trouver la moindre information… Les Philippines continuent dans leur lancée avec deux nominés ; Sigwa de Joel Lamangan, un drame très récompensé sur la naissance du mouvement étudiant dans les années 70 contre l’installation des Américains sur le sol philippin pour faciliter leur guerre contre le Vietnam et Rekrut de Danny Anonuevo, sur l’amitié fraternel que l’on trouve parmi les soldats et sur la guerre qu’ils ont à livrer contre eux-mêmes.

En hors compétition, Poetry de Chang-dong Lee, The Way Home de Biju Kumar, Forever de Li Xee Lin, A Love Story de Anjan Das, Love Thieves de Abhishek Chaubey, Riwayat de Vijay Patkar, Will you Reach from across the Skies de Gautham Vasudev Menon, A Little Pond de Lee Saang Woo et aussi Blades of Blood de Lee Joon-Ik.

Continuons notre tour du monde en passant par le Maghreb et surtout le Maroc avec la 11ème édition du Marrakech International Film Festival du 02 au 10 décembre. Présidé par Emir Kusturica, le réalisateur philippin Brillante Mendoza (le magnifique Kinatay) fera partie du jury tout comme l’actrice/réalisatrice indienne Aparna Sen (son An Unfinished Letter étant en compétition officielle au Caire). En compétition officielle, Baby Factory de Eduardo W. Roy Jr. où l’histoire d’une sage-femme, son environnement hospitalier et toutes ses femmes qui passent… I Carried Your Home du thaïlandais Tongpong Chantarangkul s’intéresse lui aussi aux femmes, aux relations entre sœurs et de leur mère. En hors-compétition, vous pourrez découvrir les dernier film de Yamashita Nobuhiro (Linda, Linda, Linda), The Back Page mettant en scène Tsumabuki « Dororo » Sakoshi et Matsuyama « L » Kenichi sur l’histoire d’un jeune journaliste faisant son apprentissage pendant les manifestations des années 60.

Direction la Turquie, à Ankara, pour le 17ème Festival on Wheels du 2 au 18 décembre. Programmation majoritairement tourné vers l’Europe, seul Hong Sang-Soo et son petit dernier The Day He Arrives a réussi à se faufiler.

Courte escale en Slovénie pour le 27ème Ljubljana Gay and Lesbian Film Festival où l’on retrouvera l’ historique Frozen Flower de Yu Ha (A Dirty Carnival) et le délirant Dostana de Tarun Mansukhani du 26 Novembre au 4 décembre.

Cette fois-ci, nous reposons nos bagages dans une  chambre d’hôtel car le festival de Turin, ça va être du lourd ! Du 25 novembre eu 3 décembre, 29Ème édition du TFF (Torino Film Festival). 16 films en compétition et seulement deux représentants asiatiques ; le très attendu The Raid de Gareth Evans déjà remarqué dans de grands festivals (et primé à Toronto) et le discret A Confession de Park Su-min où l’on suit un vieux bourreau qui tente d’expier ses fautes face à Dieu, mais une rencontre hasardeuse va lui permettre de régler ses comptes définitivement. Il faudra regarder du côté de la compétition section documentaire pour voir un peu plus de choses. Ainsi, The Colour of Pain, documentaire expérimental commençant par une chronique froide sur les sites industriels coréens puis finissant sur les loisirs et temps libres des salariés. The Terrorists du thaïlandais Thunska Pansittivorakul explorant les peurs du peuple thaïlandais, les répressions sanglantes d’un royaume autoritaire, ce film pose des questions sans connaître les réponses, fournissant un aperçu insolite dans une société extrêmement traumatisés. Traumatisme aussi du côté du Vietnam, avec With or Without Me où l’on suit la vie de deux hommes séropositifs et héroïnomanes. L’un essaie une cure afin de sauver son couple alors que l’autre se laisse simplement mourir. Nous sommes plutôt étonnés de trouver Tatsumi d’Eric Khoo dans cette compétition.

Maintenant, pour les fans qui seront aux anges, une grande rétrospective de Sono Sion avec pas moins de 18 films du réalisateur :

ORE WA SONO SION DA! / I AM SION SONO! (1985)

OTOKO NO HANAMICHI / A MAN’S HANAMICHI (1986)

KESSEN! JOSHIRYO TAI DANSHIRY0 / DECISIVE MATCH! GIRLS DORM AGAINST BOYS DORM (1988)

JITENSHA TOIKI / BICYCLE SIGHS (1990)

HEYA / THE ROOM (1992)

KEIKO DESU KEDO / I AM KEIKO (1997)

DANKON: THE MAN (1998)

UTSUSHIMI (2000)

JISATSU SAAKURU / SUICIDE CLUB (2002)

NORIKO NO SHOKUTAKU / NORIKO’S DINNER TABLE (2005)

YUME NO NAKA E / INTO A DREAM (2005)

KIMYONA SAKASU / STRANGE CIRCUS (2005)

HAZARD (2005)

EKUSUTE / EXTE – HAIR EXTENSIONS (2007)

AI NO MUKIDASHI / LOVE EXPOSURE (2008)

CHANTO TSUTAERU / BE SURE TO SHARE (2009)

TSUMETAI NETTAIGYO / COLD FISH (2010)

KOI NO TSUMI / GUILTY OF ROMANCE (2011)

Dernière et courte escale pour un festival différent mais sublime, EOP! International Films Festival à Namur en Belgique où il sera présenté, pour ceux qui ne l’auraient pas vu ou qui souhaitent le revoir, le magnifique Marathon de Chung Yoon-Chul.

Retour en France après cet incroyable tour du monde, des images pleins les yeux. Mais nous vous inquiétez pas, vous aurez à peine le temps de souffler puisque la semaine prochaine, nous vous emmènerons dans un nouveau tour du monde où nous pourrions poser nos valises en Corée du Sud, aux Émirats Arabes Unis ou encore en Thaïlande.

En espérant que ce voyage vous ait plu !

Kit Silencer.

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2 commentaires pour “Pendant ce temps-là… dans les festivals internationaux, vol East Asia Airlines numéro 1: Bahamas, Inde, Marrakech…”

  1. J’ai l’impression que la EastAsiaAirlines a deux semaines de retard. Par contre, vous pouvez encore accrocher la suite, mais ça sera en RoissyBus: http://www.paperblog.fr/5076165/du-cinema-indien-au-jeu-de-paume/

    Il y aussi le festoche de Marrakech de nos « amis » du Publicsysteme, idéal pour ce qu’on va se tapper dans 4 mois dans le froid deauvillois, entre deux mami-crèpes. Je vous colle les pitch, ça annonce comme d’hab de grand moments funs.

    DEATH IS MY PROFESSION
    « Trois honnêtes travailleurs d’une région montagneuse d’Iran n’arrivent plus à subvenir aux besoins de leur famille et se retrouvent contraints de voler des câbles de lignes à haute tension pour les revendre. Lors d’un de ces vols, ils tuent quelqu’un accidentellement et se transforment alors en fugitifs… »

    BABY FACTORY
    « Sarah est infirmière dans la maternité d’un centre hospitalier public. Comme l’établissement manque de personnel en cette période de Noël, elle doit travailler deux fois plus. Les infrastructures sont surchargées : deux mères et leurs nouveau-nés doivent partager le même lit alors que s’entassent dans les couloirs des femmes sur le point d’accoucher. »

    I CARRIED YOU HOME
    « Une mère vient rendre visite à sa fille cadette Pann à Bangkok. Mais cette dernière préfère lui mentir plutôt que de passer du temps avec elle. De retour chez ses amis, Pann reçoit un appel éploré de sa tante qui l’informe que sa mère est dans le coma suite à un terrible accident. Pann contacte alors sa sœur aînée Pinn, laquelle s’est enfuie après son mariage pour vivre à Singapour et commencer une nouvelle vie loin des contraintes familiales. »

    MY BACK PAGE
    « Fin des années 60. Le monde entier connait des révolutions estudiantines et le Japon n’échappe pas à la règle. Le jeune journaliste Sawada fréquente Umeyama, un leader radical du mouvement étudiant, et il se retrouve tiraillé entre le charme complexe de ce dernier et son étrange comportement. Pourtant, le jour où Umeyama lui annonce qu’il va attaquer une base militaire afin d’y voler des armes, Sawada est prêt à le suivre.. »

    on completera sans doute avec des retro partenariat Wildside (koreEda + Ratanaruang) + une dizaine d’avant-première cinoche/dvd

  2. oh surprise, retro Ratanaruang confirmée (ou plutot « Regards sur », histoire d’eviter les inédits de son debut de carrière?)

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