Entretien vidéo au Singapour Festivarts avec Mark Chan, compositeur de la BO de Little Toys

Posté le 2 décembre 2011 par

Little Toys est un film muet Chinois réalisé par Sun Yu en 1930. A l’occasion du Singapour Festivarts au musée au Quai Branly, Mark Chan, célèbre compositeur Singapourien a fait renaitre ce prélude cinématographique grâce à son lyrisme musical. Par Laurence Kerhornou.

Cette projection-concert a le mérite de nous faire découvrir une œuvre pleine d’humanisme. Dans le Shanghai des années 30, une femme fabricante de jouets artisanaux se retrouve seule à élever sa fille. Comble de malchance, elle perd son mari et son petit garçon se fait kidnapper. Faisant fi de sa souffrance, elle édicte à sa fille une philosophie de battante à coups de «seuls les idiots pleurent». Dés 1937, le Japon s’attaque à la Chine, les jouets étrangers envahissent le marché et Zhu’er fini aussi par perdre sa fille dans le feu de la guerre. Le pathos passe mais pour notre bien être il ne prend pas car la mise en scène réussi à créer un subtil équilibre entre moments de douleur et de joie. Car l’on rit beaucoup grâce à la présence de plusieurs personnages facétieux.

1935, prophétie, préméditation, à vingt quatre ans, l’actrice Ruan LingYu (Zhu’er) se suicide peu de temps après l’avènement du cinéma parlant. Dans Little Toys, elle meurt de folie sous les yeux hagards des passants et d’un homme dont elle fut jadis amoureuse. Au-delà de sa surface, Sun Yu parle de la paupérisation des petits artisans et son message est politique. Le hand made n’a pas survécu. Il suffit de penser au monde contemporain et aux jouets chinois usinés dont la qualité fait parfois défaut.

Grâce au travail de Mark Chan, ce film demeure inaltéré par le cinéma moderne. Mais la mixité des instruments utilisés n’est pas en reste, violoncelle, guan, ses sonorités romantiques se mêlent aux percussions réalistes. L’investissement de Mark Chan est on peut dire viscéral, il utilise sa voix pour porter les scènes de deuil. Une voix d’outre-tombe, magique comme un râle plaintif et modulé au point de nous envahir totalement. Un implacable fate, la voix du destin selon Mark Chan. Il se dit très influencé par la spiritualité de Lao Tseu définit dans le Tao Te Ching, Le livre de la voie et de la vertu. Il en reste ce dévouement et cette humilité envers l’art et l’artisanat.
Un moment inoubliable…

Laurence Kerhornou.

East Asia sur les questions de Laurence Kerhornou et en partenariat avec le Singapour Festivarts, est fier de vous présenter l’entretien avec cet artiste talentueux :


Interview de Mark Chan – Singapour Festivarts… par Singapour_Festivarts


Interview de Mark Chan – Singapour Festivarts… par Singapour_Festivarts

Un grand merci à Mark Chan pour sa courtoisie et à Nicolas Sibouni et son équipe technique pour leur disponibilité, sans qui cette entretien n’aurait pas été possible !

Voir également les prochaines manifestations sur le site officiel du Singapour Festivarts

Et toujours, l’ exposition Baba Bling jusqu’en Février 2011

Musée du quai Branly, 37 quai Branly 75007 Paris.

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