Sony sort le grand jeu pour son PSN (dans l’espoir de faire oublier un début d’année chaotique ? ) et la 3DS, petit à petit, fait son nid. Quant au focus, il se penchera sur une tendance bien actuelle : la guerre de l’industrie contre le marché de l’occasion. Par Tony F.
Insert Coin du dimanche 09/10/2011
News/actu :
PSN Strike back
Après un pré-été relativement moribond pour Sony, suite aux multiples attaques online dont la firme fut victime, celle-ci semble bien décidée à faire oublier ces désagréments en mettant les bouchées doubles sur sa plate-forme dématérialisée. Ainsi, après avoir annoncé il y a quelques temps un investissement de plus de vingt millions de dollars dans le développement de jeux PSN, Sony dévoile cette semaine ses deux nouvelles catégories, venant s’ajouter à la « Psone Classics » : Import et PS2. Comme leurs noms l’indiquent, la première sera composée de jeux Psone jamais sortis sur notre territoire (US et Jap donc) et ravira les fans d’imports (mais pas les collectionneurs). La seconde, elle, ouvre le bal aux jeux PS2 sur PSN. Et là, on regrette amèrement les premiers modèles de PS3, qui étaient, eux, rétrocompatibles d’origine. Sony annonce même déjà les premiers jeux à être portés sur sa plate-forme : God Hand, Maximo, Odin Sphere, GrimGrimoire, et Ring of Red. Enfin, dernière annonce de la firme, qui fera cette fois-ci grincer plus de dents qu’elle n’en fera sourire : désormais, tous les jeux produits, développés ou supervisés par Sony utiliseront le système des pass online. En clair, si vous achetez des jeux tels que Uncharted 3, Resistance 3 ou tout autre jeu des franchises Sony à venir d’occasion, il faudra débourser une dizaine d’euros sur le PSN pour pouvoir profiter des fonctionnalités online. Un online de moins en moins gratuit pour ses consommateurs, au point que l’on se demande s’ils ne devraient pas tout simplement le rendre payant, ou bien sortir des versions de leurs jeux moins chères, mais directement amputées de toute fonctionnalité online… En ligne de mire, encore et toujours, le soi-disant manque à gagner vis à vis des jeux d’occasion, sujet développé plus bas, dans notre focus.
3DS, touchée, mais pas coulée.
Malgré un démarrage plus que mitigé, la 3DS creuse gentiment son trou. Il faut dire que Nintendo, pour le moment, n’a que cette machine à développer, ses consoles salon se trouvant entre deux feux. En effet, la Wii U n’est pas attendue avant un an minimum, et la Wii, elle, s’apprête à quitter la scène en fanfare avec Zelda – Skyward Sword. C’est donc sur sa dernière portable que la société de Mario se focalise, et nous apprend du même coup que, deux nouveaux modèles de 3DS vont sortir en fin d’année. Pas de panique, il ne s’agit pas de nouvelles versions, mais de simples coloris : Ice White est prévue pour le 3 décembre prochain, au prix normal de 15 000 yens, et la seconde n’est rien de moins qu’un modèle saluant la sortie de Monster Hunter Tri-3G. Celle-ci, blanche avec un motif rouge, accompagnera la sortie du jeu le 10 décembre prochain. Quant à une éventuelle sortie occidentale… Penchez-vous plutôt vers l’import.
Au rang des dates, nous apprenons que Tales of the Abyss est repoussé au 30 novembre dans notre pays (il devait sortir le 10), et que Resident Evil Revelations, lui, est daté au 27 janvier prochain. Enfin, Keiji Inafune annonce King of Pirates – Kai-Oh. Il s’agit pour l’homme, du premier réel projet depuis son départ de Capcom. Le jeu sera un action-RPG prenant pour héros un pingouin dans un univers de pirates, et sera co-développé par Marvelous AQL. À suivre de près donc.
Focus : Quand l’industrie veut étouffer l’occasion
C’est aujourd’hui une réalité que les acteurs de l’industrie ne tentent même plus de dissimuler : tout est bon pour récupérer un pourcentage sur les ventes de jeux d’occasion. Bien entendu, quel que soit le prétexte invoqué, ou l’excuse (crédible ou pas) trouvée, le plus grand perdant, au-delà des enseignes marchandes, reste le consommateur. Ainsi, et depuis maintenant un peu moins de deux ans, on a vu fleurir sur les consoles une foule de jeux utilisant le « Pass Online ». Ainsi, il s’agit d’un code, vendu avec le jeu neuf, à entrer afin de débloquer les fonctionnalités en ligne d’un jeu, du mode multi aux éventuels DLC en passant par des bonus de précommandes. Ce code est à usage unique, ce qui signifie que si l’on achète le jeu d’occasion, il faut payer un nouveau code, vendu environ dix euros sur les plates-formes online. D’abord utilisé par Electronic Arts sur sa gamme EA Sports, le système a vite suscité l’engouement des autres éditeurs, et aujourd’hui rares sont les jeux à ne pas avoir de code pour débloquer toutes leurs fonctionnalités. Le but avoué est clair : le marché de l’occasion représente une marge trop importante de bénéfices non reversés, et les éditeurs ne souhaitent visiblement plus laisser passer cette somme, ceux-ci ayant désormais des moyens bien précis de calculer le manque à gagner que représente le secteur, via notamment les systèmes de trophées, succès et autres. Des pratiques de plus en plus douteuses, qui pourraient mener à des dérives que l’on ferait accepter au consommateur sous prétexte que « l’industrie évolue » avec les nouvelles technologies, et qui dénotent un changement majeur dans la stratégie de vente de l’industrie. Le message est clair : influencés par le dématérialisé, les sites de ventes en ligne et autres plates-formes digitales (où la revente est pour le consommateur, ici, impossible), les éditeurs veulent désormais le beurre et l’argent du beurre, en supprimant de la chaine de vente le relais « enseigne de distribution. »
Electronic Arts à même ouvert sa propre plate-forme de download. Baptisée Onlive, celle-ci reprend le principe de Steam et du PSN, à ceci près que tout est fait pour que l’éditeur vende ses propres jeux. D’autres sites, tels qu’Ubisoft, proposent d’acheter leurs jeux (matériels) sur leur site comme sur n’importe quel site de vente. Quant aux figures du milieu, jamais leurs déclarations n’ont été si hostiles à l’encontre du marché. Guillaume de Fondaumière, directeur du studio Quantic Dream par exemple, assure, chiffre à l’appui, qu’au moins un million de joueurs ont acheté et joué à Heavy Rain via l’occasion, sans donc lui reverser le moindre cent. D’autres n’hésitent pas à mettre clairement dans le même sac le marché de l’occasion et le piratage, argumentant que dans les deux cas, il s’agit d’argent qu’ils ne touchent pas. Bien entendu, les contre-arguments existent et sont dits et répétés un peu partout sur les forums de jeux : d’une part, l’occasion reste un moyen légal de se procurer un jeu, à moindre coût (hé oui, messieurs les développeurs, nous n’avons pas tous 50 à 60€ à mettre systématiquement dans un jeu neuf). D’autre part, la revente de jeux entre particuliers est, pour beaucoup de joueurs (donc de clients) un moyen de financer l’achat d’autres jeux, neufs eux. Enfin, l’argument premier étant finalement le plus logique : bien souvent, un jeu acheté d’occasion est un jeu que l’on aurait jamais acheté neuf. Mais tout ceci semble échapper aux rois du marketing, et pour cause : malgré ses stratégies commerciales plus que douteuses, Activision reste la licence actuelle la plus puissante du milieu. Capcom, malgré sa sauvegarde ineffaçable sur RE – Mercenaries 3DS, réalise un score de vente très correct. Enfin, que dire de la sortie prochaine d’Uncharted 3, qui devrait à elle seule représenter l’achat majeur de toute une catégorie de joueur en cette fin d’année ?
Uncharted 3, un jeu dont les réservations s’annoncent déjà incroyablement nombreuses, ne devrait pas trop souffrir du marché de l’occasion en cette fin d’année…
Tout ceci mène à une conclusion simple : le marché, avec ou sans l’aval de ses clients, continuera d’évoluer au bon gré de ses éditeurs, car l’industrie vidéoludique peut désormais se passer des « gamers » militants et râlants contre les pratiques, pour faire son beurre sur la masse et le grand public. Un regard certes amer, qui pousse finalement à l’idée qu’il faut finalement se résigner à devoir voir se multiplier les jeux en kits, avec online en otage. Reste plus qu’à espérer, dans votre intérêt, que les modes online ne soient pas votre tasse de thé favorite. Et si vraiment vous y tenez… N’oubliez pas qu’il vaut mieux payer un jeu d’occasion à 20 euros et un pass à 8 plutôt qu’un neuf à 60 !
En Bref :
- Yakuza Dead Souls (titre occidental de Yakuza of the End) officialisé chez nous. Il sortira donc en mars prochain, comme les autres opus chaque année.
- King of Fighters XIII repoussé au 25 novembre prochain. (PS3/360)
- Konami a trouvé LE bonus de la mort pour que les joueurs 360 ne se sentent pas lésés par l’absence de Metal Gear Solid dans leur version de Mgs HD Collection : quatre objets exclusifs pour leurs avatars. No comment…
- Les pirates auraient trouvés une faille exploitable pour hacker la 3DS. Comme d’habitude, c’est une question de temps…
- Sega annonce, via un léger teasing, le retour de Daytona USA.
Sorties de la semaine :
Mardi 11 octobre
- Kinectimals : Now with Bears ! (Xbox 360)
Mercredi 12 octobre
- Castlevania – Harmony of Despair ( PSN)
- Orcs Must Die ! (PC)
Jeudi 13 octobre
- Might & Magic Heroes VI (PC)
Vendredi 14 octobre
- Ace Combat : Assault Horizon (PS3 ; 360 )
- Dead Rising 2 : Off the Record (PS3 ; 360 ; PC)
- Forza Motorsport 4 (360)
- Jonah Lomu Rugby Challenge (PS3;360;PC)
- Renegade Ops (PC)
- Skylanders – Spyro’s Adventure (Wii;PS3;360;PC;3DS)
- Spider-Man : Aux Frontières du Temps (PS3;360;PC;DS;3DS;Wii)
- The Cursed Crusade (PC;360;PS3)
On se quitte sur la vidéo de Dead Rising 2 – Off the Record, version ‘add-on’ de Dead Rising 2, lui-même suite du jeu qui a renouvelé le survival horror sur notre génération de machines. À dimanche prochain !
Tony F.