Oki’s Movie de Hong Sang-soo sort au cinéma le 07 décembre. Petit aperçu du film présenté à Deauville ! Par Victor Lopez.
Ha Ha Ha sort à peine dans les salles françaises que déjà Hong Sangsoo a terminé ce Oki’s Movie, variation courte mais toujours pleine d’idées sur les éternels canevas et thématiques du cinéaste. La réussite de ce Oki’s Movie tient à trois éléments. Tout d’abord, Hong est arrivé à une maîtrise parfaite de ses moyens cinématographiques, ce qui rend le film extrêmement plaisant à regarder. L’œuvre démontre encore une fois l’accessibilité absolue d’un cinéaste réputé intellectuel. Ensuite, si le réalisateur a de moins en moins d’argent, il a toujours autant d’idées, et l’astuce scénaristique ici expérimentée est encore une fois une merveille d’inventivité narrative. Quatre histoires mettent en scène les mêmes personnages dans des situations identiques, changeant les points de vue sur les événements, et peut-être l’époque et le film (pour comprendre cette dernière assertion, il faut avoir vu l’œuvre…). Enfin, la justesse des rapports humains décrits touche encore une fois et font de Hong Sangsoo un grand peintre moral.
Rajoutons qu’une scène, où le héros cinéaste est sommé d’expliquer sa conception du septième art, vaut comme justification teintée d’ironie (l’orateur est comme il se doit, tout à fait alcoolisé), de toute la démarche artistique de Hong Sangsoo. Ce n’est pas le sujet ou les thèmes qui importent, mais les rapports humains qui priment. Et ceux-ci évoluent : on juge quelqu’un avec certains éléments un jour, d’autres éléments nous font voir cette personne différemment un autre. A travers la multiplicité des points de vue sur les êtres, les choses, les événements que proposent les films de Hong Sangsoo, c’est une bien belle définition du cinéma qu’il propose là.
Victor Lopez.
Verdict :