Focus sur deux petits films asiatiques présentés cette année à Cannes : un beau film de fin d’étude coréen sur l’homosexualité et un banal road movie familial japonais. Par Victor Lopez.
Décidément, le japon était à l’honneur cette année dans les compétitions officielles de Cannes, et ce n’était pas forcément une bonne nouvelle ! On a un peu l’impression que les sélectionneurs ont cherché à panser le pays meurtri en prenant ses films. Résultat : le seul film asiatique des courts métrages en compétition est japonais, alors que le pays du soleil levant est le seul à avoir deux ( !) films en compétitions. Et comme les longs, le court japonais n’a aucun intérêt !
Paternal Womb de Megumi Tazuki fait preuve d’un réalisme minimaliste en racontant la fugue de Kota, qui rencontre sur le chemin sa demi-sœur, dont il ignorait l’existence. Après un tranquille road movie contemplatif, les deux ados vont rentrer au bercail. Tout rentre dans l’ordre comme tout semble ordonné et appliqué dans un film plaisant mais au final complétement impersonnel et ne prenant aucun risque.
Tout le contraire du coréen qu’il fallait dénicher à la Cinéfondation : Ya-Gan-Bi (aka Fly by night ) de Son Tae-gyum, film de fin d’étude (de l’Université de Chung-Ang) relatant le quotient d’un jeune homme se prostituant. Sensible, touchant et traitant d’un sujet assez peu traité dans le cinéma coréen (on offre des DVD au premier lecteur qui nous cite 5 films coréens traitant de ce sujet), Ya-Gab-Bi a très justement tapé dans l’œil de Michel Gondry, président du jury des courts-métrages, qui lui a remis le troisième prix de la Cinéfondation. On reviendra bientôt sur la vitalité du jeune cinéma coréen, à l’occasion d’un petit focus sur la création courte, que nous donne envie d’explorer cette belle découverte.
A voir aussi : un entretien avec Son Tae-gyum sur le site Format Court.
Victor Lopez.