Dans l’arène du vice, roman porno de la Nikkatsu de Konuma Masaru (DVD)

Posté le 1 juin 2011 par

Wild Side continue sa collections de Romans Porno Japonais. Ce mois-ci : Dans L’arène du vice , étrange film à trois temps qui promène le spectateur entre comédie surréaliste, gentille bluette et séquestration malsaine… Une surprenante curiosité ! Par Yannik Vanesse.

 Le pinku eiga, comme le Roman Porno initié par la Nikkatsu à sa suite, est un mouvement très particulier. Tout comme le cinéma d’horreur permit à de nombreux cinéastes de critiquer la société – Le Mort Vivant parlait du Vietnam, Zombie critiquait la société de consommation – , le pinku, derrière ses apparences de cinéma sexy propre à titiller la libido du public masculin, permit souvent à des cinéaste une grande liberté, qu’ils utilisèrent pour expérimenter visuellement, ou pour parler de la société japonaise – Wakamatsu Koji a ainsi utilisé le Roman porno pour y faire passer ses messages politiques. Évidemment, là encore, à l’image du cinéma d’horreur, certains metteurs en scènes ont livré des métrages n’existant que pour plaire aux amateurs de cinéma dénudé, sans vouloir délivrer un quelconque message.

Ce Dans L’arène du vice est un cas sensiblement à part, tant il est difficile de savoir ce qu’à voulu faire l’auteur, Konuma Masaru. Le film, datant de 1977, raconte en fait trois histoires, aux tons très différents, qui vont finalement s’entrecroiser. Tout d’abord, il y a ce pervers blagueur, qui va créer un certain chaos dans la ville, alors que, poursuivi par un policier, il continue à s’amuser aux dépens de la population, et surtout du policier. Cette partie est carrément surréaliste ! Les courses poursuites ressemblent à du Benny Hill – elles sont filmées en accéléré avec une musique de circonstance – et, à deux reprises, le pervers se rend dans un roman porno à l’intérieur du roman porno ! Il rencontre ainsi Kataguri Yuko lors d’un passage muet où il allumera un cigare en le glissant entre les jambes de la belle, et Tani Naomi pour une petite séance sadomasochiste.

L’autre histoire est une étrange bluette trioliste. Deux amis vont sauver une jeune femme ayant voulu se suicider, et tombe tous deux amoureux de la belle. D’abord antagonistes, ils vont finalement se satisfaire de la situation en découvrant que la jeune femme est elle-aussi amoureuse des deux hommes. S’ensuit nombre de scènes mièvres voyant le trio se faire des bisous, se sourire ou autre.La dernière histoire est bien plus glauque. Une jeune femme se retrouve enlevée par un gardien d’aquarium malsain qui va la séquestrer et la torturer mentalement, ce qui, évidemment, va faire d’elle une femme entière, quand finalement elle découvrira qu’elle adore se faire violer – une évolution récurrentes des personnages féminins des pinku.

En mélangeant ses histoires, le réalisateur obtient un résultat pour le moins déconcertant. Se suivent par exemple une scène où le pervers se cache dans un arbre, duquel va jaillir un homme en costume de gorille, puis une scène de viol malsaine devant un poisson fascinant occupé à manger des poissons rouges, puis le trio gambadant dans la campagne, sautillant, sur fond de musique joyeuse. Surréaliste !

Ainsi, le film est parfois drôle, parfois sexy – les actrices sont ravissantes et ont d’agréables formes – , parfois malsain, parfois dégoutant quand l’humour verse dans le scatologique le plus primaire, mais toujours surprenant ! Hélas, le spectateur a tout de même grandement l’impression que le réalisateur lui même ne sait pas trop ce qu’il veut faire avec son film ! Car, en refusant de choisir un camp, le métrage se retrouve un peu bancal, ni assez drôle, ni assez malsain, ni assez sexy ! Difficile de dire que l’on a affaire à un bon film, mais le résultat est tellement surprenant et unique qu’il mérite d’être vu ! Les métrages différents sont si rares qu’il faut en profiter !

Yannik Vanesse.

Verdict :

Dans L’arène du vice, Roman Porno de la Nikkatsu de Konuma Masaru, disponible en DVd édité par Wild Side depuis le 01/06/2011.