A l’occasion du second film de Leon Dai, Je ne peux pas vivre sans toi, en salles le 27 octobre 2010, East Asia revient sur le premier long métrage du réalisateur Taïwanais, largement récompensé pour sa dernière œuvre.
Quand un clip « technoïde » rencontre Gossip Girl…
Dans le premier opus, Pat, surnommée gros cul par sa copine Jennifer, Sally (prononcé Chelli), K-E-I-T-H, Mick ou encore Alice se dandinaient sur des beats disco, copulaient toutes les dix minutes et buvaient des BMW (Baileys-Martini-Whisky) au bar du Berlin (l’endroit méga branché de la ville) en trouvant ça super fun. Ils étaient insouciants, roulaient à huit dans leur décapotable et se pressaient le citron pour savoir si le sexe après les beuveries, on pouvait appeler ça de l’amour.
Quelques années plus tard, Leon Dai passe par là (Teddy Chan lui commande le remake de Twenty Something…), il voit de la lumière et juge l’idée pas inintéressante lorsqu’elle pointe ses projecteurs sur les excès et les querelles de cœur de la nouvelle génération. Alors, on ne reprend pas les mêmes acteurs, et on recommence. Exceptées la disparition d’un mariage et quelques interviews façon confessionnal de Loft Story (pseudo docu-fiction, épanchement des personnages, blablabla…), l’histoire est identique. Dès lors, sexe, drogue et clubs sont tournés comme une pub aux couleurs arc-en-ciel dont les ballons célèbrent une “happy birthday party” bien réussie. L’alternance du sur-jeu des faciès attristés, des ralentis cul-cul sur musique slow et de soirées techno « bouge ton body » en font un mélange de Gossip Girl et d’un clip sur MTV.
Ils sont trop beaux, ils sont « frais comme un coffret » (dixit Booba dans sa chanson), ils s’appellent Cola, Vivi, Ma ou Eva, vivent dans l’innocence des nuits blanches et dans des lofts multiplex, sont coiffeurs fashion, guitaristes barrés ou dans le marketing trendy… Oui mais, ils ont une conscience, ils savent que travailler à la TV et vivre à Beverly Hills, c’est pas pour tout de suite. Et puis, le grand-père de Ma est inconscient à l’hôpital, et Ma le veille et snif, c’est touchant… Il mourra bientôt, alors la bande se retrouvera, et pour noyer son chagrin ou s’abandonner à la juvénilité de l’instant dont ils s’enivrent jusqu’au coma, ils iront siroter un dernier Sub Zero pour kiffer la life, oublier qu’ils ne sont pas Américains sur le mix du DJ In à la mode, en espérant vachement fort trouver bientôt un sens à leur existence…
Dorian Sa.
Verdict :