Comme Victor et Jérémy étaient épuisés par le marathon interview de vendredi (on le sent ici), ils ont laissé tout le boulot à Anel pour le jour 6. Récit du dimanche 19 février à une voix en attendant un bilan plus conséquent à six mains demain.
Week end, I’m at my wit’s end. Par Anel Dragic.
Le dimanche au festival de Vesoul est un jour comme les autres. Ni plus reposant, ni plus speed. La zone du festival reste la même, mais on sentait malgré tout une petite baisse d’euphorie : moins de spectateurs que vendredi et samedi qui étaient vraiment bondés, ainsi que le départ de certains invités (Kore-eda, Tran Anh Hung), pour être renouvelés part la Kazakh connection.
La journée de dimanche était somme toute assez peu fournie en films. J’avais prévu d’en voir quatre, mais les aléas ont fait que je n’ai pu en voir que deux au final. La séance du Balcon de Kalykbek Salykov à 14 heures était complète et j’avais déjà vu les deux films en face (The President’s Last Bang d’Im Sang-soo et Tonnerres lointains de Satyajit Ray). Quant à la séance de Sunny Days, film kazakh de Nariman Turebayev à 18 heures, je l’ai raté à 10 minutes près à cause d’une interview qui s’est prolongée, mais je pense que le résultat en valait la peine.
9h
La journée a donc commencé sur La Chute d’Otrar, fresque médiévale kazakh de 2h45, réalisée par Ardak Amirkoulov. Contant la destruction de la ville d’Otrar par les guerriers de Gengis Khan, l’histoire s’intéresse d’autant plus aux conflits internes qui ont conduit la cité à sa perte. D’une beauté époustouflante, le film alterne scènes en noir et blanc, sépia, couleurs, et montre des plans de grande beauté. Construit en deux parties, la première se présente comme un « film de château » exemplaire, tandis que la seconde partie donne à voir des extérieurs magnifiques et des scènes de batailles pleines de moyens. Un de mes coups de cœur du festival. Après le film, préparation des interviews de l’après midi.
14h
Je retrouve Teng Yung Shing dans le bureau du festival pour l’interviewer. Assez marrant, le bonhomme ne manque pas une occasion de rigoler et ne pas se prendre au sérieux. Nous parlons un peu de ses deux films et de sa carrière et à la fin de l’interview, le réalisateur prend congé. J’attends alors l’interview de Rashid Nugmanov, le réalisateur de L’Aiguille à 16h45.
16h45
Rendez vous à l’hôtel Ibis où je retrouve Rashid Nugmanov pour une interview fleuve d’une heure et quart… et en français. D’une grande générosité, le réalisateur ne regarde pas sa montre et ne rechigne à répondre à aucune question. Très loquace, l’homme peut répondre pendant vingt minutes à l’une seule d’entre elles. L’occasion était trop belle et je n’hésite donc pas à lui poser toutes mes questions, voire à dévier sur de nouvelles pistes en cours d’entretien. Rares sont les réalisateurs aussi passionnants à interviewer, mais le réalisateur a une carrière fascinante (malgré le fait qu’il n’a réalisé que deux longs-métrages) et j’essaie donc d’en savoir le plus possible sur celle-ci, sans trop abuser de son temps.
18h05
J’ai raté ma séance de Sunny Days…
20h30
Je me rends à la séance du Temps dure longtemps de Özcan Alper, film turc en compétition. La fatigue cumulée au cours de la semaine aura raison de moi et quelques trous noirs auront parsemé ma vision du film. Je ne me prononcerai donc pas sur celui-ci, ce qui serait injuste. Après le film, je me rends donc à l’hôtel pour une bonne nuit de sommeil… ou tout du moins je le pensais, puisque Victor Lopez passera une bonne partie de la nuit à me vanter les qualités du cinéma de Godard post-68. Ahh, les soirées vésuliennes en compagnie de señor Lopez !!
Anel Dragic.