Okinawa International Movie Festival 2018 – Entretien avec l’actrice Misaki Ayame

Posté le 5 mai 2018 par

Born, Bone, Born fut l’un de nos coups de cœur du Festival d’Okinawa. Après la critique et l’interview du réalisateur, entretien avec son premier rôle féminin, Misaki Ayame que l’on a pu découvrir en France dans Vers la lumière de Kawase Naomi.

Votre performance nous a beaucoup impressionnés. Comment vous êtes-vous préparée pour le rôle ?

Durant tout le tournage, je portais un objet de silicone sur mon estomac (pour jouer une femme enceinte) que je gardais constamment même quand je prenais un bain, même quand je n’étais pas filmée.

Comment avez-vous obtenu le rôle ?

Le réalisateur m’a proposé le rôle.

Avez-vous visité l’île où se déroule le film en amont ou l’avez-vous découverte lors du tournage ?

Je n’ai pas visité l’île avant.

Qu’aimiez-vous à propos de votre personnage, quel était le challenge pour vous en tant qu’actrice ?

La famille de mon personnage était en conflit car j’étais enceinte, donc j’étais l’élément qui les unissais et les divisais. C’était un équilibre à trouver dans mon interprétation.

Comment le réalisateur a-t-il dirigé les acteurs ?

Il nous laissait une très grande liberté.

Est-ce que l’atmosphère de l’île a justement pu influer votre interprétation ?

En tant qu’actrice je m’imprègne du personnage à travers les costumes, le maquillage, tout le travail en amont et le but était d’arriver prête pour le tournage à Okinawa. Le cadre ne m’a pas influencée.

Connaissiez-vous le rituel du Senkotsu avant de tourner le film ?

Non je ne le connaissais pas.

Comment avez-vous abordé le ton particulier du film, constamment entre rires et larmes ?

Ce n’était pas très dur, je m’y suis juste plongée. Je n’avais jamais fait de comédie avant et j’ai adoré ça.

On vous connaît en France pour Vers la lumière de Kawase Naomi. Y a-t-il d’autres réalisateurs avec lesquels vous souhaitez travailler ?

(Cherche longuement, rires). Je pense que M. Kore-Eda pourrait m’apporter beaucoup.

Justement Born, Bone, Born nous a beaucoup fait penser aux films de Kore-Eda.

Je recherche ce genre de rôle difficile où je peux me nourrir de toutes ces expériences dans le drame et la tragédie. Tout y arrive pour une raison précise que je dois exprimer dans ma prestation. J’ai plus souvent l’habitude de travailler dans des productions à effets spéciaux et avec ce genre de personnages forts je peux amener plus de profondeur.

Avez-vous justement pour la suite de votre carrière envie de continuer à explorer ce genre de rôles ? Quels sont vos projets suivants ?

(Se tourne vers son agent, rires) Je n’ai pas de projet particulier en vue mais j’aimerais beaucoup tourner dans des productions occidentales, travailler avec des réalisateurs étrangers. C’est pour cela que j’apprends actuellement le portugais et le chinois car actuellement les rôles de Japonaise dans les productions hollywoodiennes sont donnés à des actrices chinoises.

Mais pourquoi le portugais ?

(Rires) Je vais au Brésil au mois de juillet et je pense qu’en apprenant la langue je serai mieux connectée aux gens. Quand des étrangers viennent au Japon et font l’effort de parler notre langue c’est un honneur pour nous aussi. Je sais désormais dire dans treize langues Où sont les toilettes ? Ça va ? Comment allez-vous ? (en français, rires).

Nous demandons à chaque artiste de nous donner le nom d’un artiste ou le titre d’un film qui les aurait touché/inspiré, quels seraient le vôtre ?

Léon de Luc Besson. Ce n’était pas dans un cadre criminel mais cela m’a rappelé des situations que j’ai vécues plus jeune.

Propos recueillis à Naha par Jérémy Coifman et Justin Kwedi le 22/04/2018

Traduction : Julia Aimi.

Remerciements à Aki Kihara, Shizuka Murakami et Momoko Nakamura ainsi qu’à toute l’équipe du festival d’Okinawa.

Born, Bone, Born de Teruya Toshiyuki. Japon. 2018.

Présenté  au 10eme festival international du film d’Okinawa. Toutes les informations ici.

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