East Asia a pour habitude de vous parler de festivals qui se déroulent près de chez vous, ou du moins en Europe. Cette fois, la team East Asia, composée pour l’occasion d’Elvire Rémand et de Victor Lopez, s’envole au Japon, pour parler de la 9e édition de l’Okinawa International Movie Festival qui se passe sur l’archipel du 20 au 23 avril ! Petit tour d’horizon des réjouissances à venir, entre cinéma populaire, rencontre avec Fruit Chan, et découvertes variées « dans ce recoin du monde », toujours avec rire et paix (la devise du festival) !
Dans son catalogue, le 9ème Okinawa International Movie Festival dévoile son objectif de manière détendue : « le festival du rire et de la paix : Nous souhaitons de tout cœur que ce Festival ne soit pas uniquement constitué de films, mais soit un véritable rassemblement de divertissements, incluant de la comédie, de la musique et du sport ». Et cette idée de « partager plus que du cinéma » n’est pas ici qu’un slogan, mais est comme inscrit dans l’ADN du conglomérat japonais Yoshimoto Kogyo, qui organise l’événement. La société centenaire qui s’est fait un nom parmi la plus importante agence de talento au Japon a beau être spécialisée dans la comédie (on parle ici d’Owaraï), son domaine d’activité déborde largement des cases imposées généralement par des genres. À travers leur filiale Katsu-do, ils produisent aussi bien des animés que du cinéma d’auteur très pointu (le sublime Sayonara de Fukada Kôji – à découvrir dans les salles françaises le 10 mai prochain) que les délires géniaux de l’excentrique Matsumoto Hitoshi (Symbol, Saya Zamourai). C’est d’ailleurs grâce à ses films que le festival a vu le jour : alors qu’il venait présenter à la Quinzaine des réalisateurs de Cannes Big Man Japan en 2007, la délégation de Yoshimoto qui l’accompagnait a eu des envies de tapis rouges et a décidé d’en installer un à Okinawa. Quelques années plus tard, la première édition de l’Okinawa International Movie Festival voyait le jour. C’était il y a neuf ans. Depuis, le festival a su créé sa propre identité, en adaptant l’esprit des grands festivals occidentaux comme Cannes à celui régional d’Okinawa, où la cinéphilie rime forcement avec fête et humour.
Tout a commencé avec ce grand monsieur qu’est Matsumoto Hitoshi
Jour après jour, on rendra compte de l’atmosphère globale, mais comme on est là pour parler de cinéma, concentrons nous sur la sélection. Dans la catégorie Avant-premières (au Japon), on pourra découvrir le film hongkongais Love Revolution de Sam Leong, dont c’est le premier long-métrage, Karanukan de Hamano Yasusiro avec Gackt qui fait son grand retour 14 ans après son dernier rôle au cinéma (et on vous promet une interview de la rock star vampire), la comédie romantique thaïlandaise A Gift de Chayanop Boonprakob et Jira Maligool, Neko nin de Watanabe Takeshi, Cross de Okuyama Kazuyoshi, le film taïwanais My Egg Boy de Tien-Yu Fu, Guest House du réalisateur coréen David Cho, la comédie indonésienne Hangout de Raditya Dika et Star Sand de Roger Pulvers, adapté de son propre roman. Soit beaucoup de cinéma populaire produit localement pour le public local souvent trop absent des festivals (et encore plus des écrans européens) dont on retiendra pour vous les œuvres les plus marquantes et intéressantes.
A votre avis, c’est Fruit Chan ou Gackt ?
Outre Gackt, deux belles rencontres sont déjà notées dans nos agendas : celle avec le réalisateur hongkongais Fuit Chan, connu chez nous pour sa chronique sociale cannibale Nouvelle Cuisine, mais dont le menu cinématographique est composé d’ingrédient très variés allant du touchant Durian Durian sur la prostitution entre Hong-Kong et Chine populaire et le récent Invincible Dragon rempli de stars et d’action (lire ici). Et après la projection de l’anime Dans un recoin de ce monde dont vous aurez la critique en avant-première avant sa sortie française prévue pour le 20 septembre prochain, nous nous entretiendrons avec son réalisateur Katabuchi Sunao.
On vous donne rendez-vous dès demain pour suivre nos aventures à Okinawa, on se prépare actuellement pour la cérémonie d’ouverture sur la plage.
Victor Lopez & Elvire Rémand.