Kinotayo 2010 : Aru Onkagu, A music de Tomohisa Takashi

Posté le 28 novembre 2010 par

Présentation exceptionnelle pour un musicien et son art qui le sont tout autant, le festival Kinotayo a déroulé le tapis rouge pour le film Aru Ongaku, A music de Tomohisa Takashi. À la fois déroutant et intriguant, ce premier long-métrage nous amène dans les coulisses de l’univers du pianiste multi instrumentiste Masakatsu Takagi. Par Flavien Bellevue.

En guise de mise en bouche, un concert au piano à queue de Masakatsu Takagi avec une projection d’images sur grand écran faisaient office d’introduction au film. Le musicien et le réalisateur ont alors « accueilli » le public curieux qui avait fait le déplacement. Pourquoi une telle introduction? Parce que c’est justement la particularité de Masakatsu ; l’artiste balade ses mains sur le piano tout en accompagnant des vidéos graphiques qu’il a lui-même créées sur ordinateur. Aru Ongaku est donc une rencontre « abstraite » entre l’image et la musique.

Cheveux hirsutes et silhouette longiligne, Masakatsu veut donner une nouvelle direction à sa musique. Citoyen d’un pays insulaire proche de la nature, le Japon, Masakatsu prend son inspiration en forêt, face à l’immensité de la mer ou au bord d’un étang brumeux du petit matin. Cette force d’inspiration l’amène en studio où il retrouve ses musiciens qui jouent des instruments divers et variés. Des percussions africaines et japonaises aux instruments à vent irlandais, le piano du musicien japonais se joue de toutes les frontières, à la fois des rythmes et des harmonies mais également des impulsions des vidéos projetées. Son art est de rassembler le tout et d’offrir des « rencontres » improbables.

 

L’approche du réalisateur Tomohisa Takashi (auteur habitué du court-métrage, de la publicité et du clip) est simple et épurée. Peut-être trop. Sans voix off, le film est composé des interventions de l’artiste face à la caméra et de moments de réflexions en studio entre lui et ses différents collaborateurs. Certes, l’action en dit plus sur l’art de la création que les mots et les discours mais cette action est ici incomplète. Si on perçoit la création musicale du projet, nous en savons beaucoup moins sur celle des images. Le spectateur doit alors faire sa propre idée sur la question. Empreint d’élans philosophiques et de savoureuses compositions, Aru Ongaku, A music laisse à la fois dubitatif et admiratif tant l’univers de Masakatsu Takagi est riche et complexe.

Flavien Bellevue.

Verdict :

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