Tableau des Etoiles

Films Captain Jim (Cinématraque) Claire Lalaut Flavien Poncet Jonathan Deladerrière Justin Kwedi Elvire Rémand Romain Leclercq Maxime Bauer Thibaut Das Neves Victor Lopez
Godzilla Minus One (en salles le 18/01/2024)
Yamazaki Takashi
« Du Ozu dans un Godzilla, c'est exactement ce dont on a besoin. »
« Un spectacle dont la sentimentalité se déploie de la meilleure des manières, malgré des maladresses et un personnage principal un peu rigide »
« Une des preuves de la faculté de l'industrie du cinéma japonais à pouvoir largement concurrencer le cinéma hollywoodien. La clarté de la mise en scène témoigne aussi que Yamazaki (auteur de "Destiny" et "Lupin III : the First") mérite qu'on s'attarde sur son œuvre. »
« Un reboot courageux et une reconstitution historique soignée qui fait du bien au mythe. Godzilla passe au second plan pour devenir une excuse (comme à l'origine) pour traiter des maux du traumatisme nucléaire et le premier rôle est complètement raté. Mais travail est soigné, impliqué et quelques scènes sont étourdissantes. Un blockbuster avec du cœur et qui transpire l'art. Ça fait du bien. »
« Certains choix idéologiquement discutables mais pour le reste le mélange idéal de spectaculaire, d'emphase et de bons sentiments premier degré dont les blockbusters US sont désormais incapables »
« Si l’on fait abstraction d’un révisionnisme peu subtil, le film offre un idéal de divertissement spectaculaire et généreux, un hommage sincère au Roi des monstres. »
« Outre son propos plus qu'ambiguë, les belles scènes de cassage d'infrastructures par la bébête sont émaillées de trop longues scènes mélo mal interprétées (hormis par la petiote). »
« On est autant ravi devant la beauté du spectacle qu'effaré par la platitude et le caractère convenu de l'ensemble d'un film dont le seul programme semble d'effacer toutes les propositions (politiques, esthétiques) du précédent Godzilla de Anno. Sans parler du révisionnisme du projet et de son inscription politique réactionnaire.  »
L'Innocence (en salles le 27/12/2023)
Kore-eda Hirokazu
« Si Lukas Dhont savait faire des films, ça ressemblerait à ça. »
« Étrangement, le scénario dessert un peu l'impact du film en surcomplexifiant une intrigue qui se suffisait plutôt à elle-même. Dès que le dispositif s'estompe, le film prend son envol dans une troisième partie magnifique. »
« Ce qui semble, à ses débuts, s'aventurer dans un film à thèse, s'épanouit au fil des séquences pour atteindre à une grâce, où le sens de la liberté n'a d'égal qu'une beauté de la mise en scène rarement atteinte par son auteur. »
« Kore-eda ronronne un peu autour de ses thématiques et sa façon d'aborder un sujet de société mais demeure un conteur et un directeur d'acteurs hors-pair. »
Si seulement je pouvais hiberner (en salles le 10/01/2024)
Zoljargal Purevdash
« Beau premier film, touchant et juste sans jamais sombrer dans le misérabilisme. »
« La vertu principale de ce film : la réalité d'une certaine jeunesse défavorisée en Mongolie qu'il donne à découvrir. Je regrette que cela n'inspire pas davantage la réalisatrice, en termes de cinéma pur. »
« Un drame social somme tout classique mais touchant, qui se déroule dans un pays que l'on connaît très peu, même cinématographiquement : la Mongolie. »
Jeunesse (Le Printemps) (en salles le 03/01/2024)
Wang Bing
« Wang Bing est toujours maître dans sa façon d'encapsuler toute la vie dans un univers qui nous semble aussi éloigné que possible. Une fois n'est néanmoins pas coutume, l'exercice s'étire un peu trop et tombe dans une répétition moins passionnante qu'épuisante. »
« En plongeant, sur 3h30, le spectateur dans les usines du textile de Zhili, Wang dresse le portrait d'une jeunesse universellement soucieuse d'amour et d'argent et d'un enfer rotatif à la mécanique viscérale. »
« Wang Bing explore toutes les formes de la résilience de la jeunesse chinoise. Austère comme d'accoutumée mais absolument salvateur. »
« Tournant très intéressant dans la filmographie de Wang Bing, avec un portrait aussi vivace qu'esthétiquement réjouissant. Seul bémol : il ne dure que 3h30. Heureusement ce n'est que la première partie. »
« Wang Bing poursuit sa fresque monumentale sur la Chine contemporaine par touches intimes et quotidiennes. »
Le Grand Magasin (en salles le 06/12/2023)
Ohshima Satomi
« Film d'animation pour enfants tout mignon tout trognon qui cache en son sein un lore AHURISSANT autour des animaux et des grands magasins. J'ai encore du mal à croire que c'est réel. »
« Un conte de Noël virevoltant et euphorique qui, derrière des atours colorés et un ton léger, cache un fond écologique engagé. »
« Récit naïf qui frise régulièrement le niais. »
Perfect Days (en salles le 29/11/2023)
Wim Wenders
« Très belle exploration nostalgique de Wim Wenders, qui semble autant réfractaire à l'idée d'un Japon moderne que dans son Tokyo-Ga. »
« Un instantanée de douceur et de mélancolie tokyoïte, loin des néons et du tumulte. »
« Éloge des vertus de l’éphémère et de l’instant présent à saisir et immortaliser, rempli de tendresse et d’humanité, dans un Tokyo filmé avec poésie à échelle humaine, avec la skytree en phare repère pour son héros. »
« Wim Wenders signe une version japonaise de Paterson, sans égaler l'émerveillement de Jarmush, mais offre en conclusion le plan le plus bouleversant de l'année avec un Yakusho Koji en état de grâce. »
Un hiver à Yanji (en salles le 22/11/2023)
Anthony Chen
« En suivant le chemin de trois solitudes blessées, de trois figures meurtries, le cinéaste singapourien sonde quelque chose de la jeunesse chinoise éloignée de la nature et qui, en se lançant à sa quête, recouvre une paix intérieure. Émouvant ! »
« Saison hivernale mais bienveillance chaleureuse envers un beau trio de personnages attachants dont on accompagne les espoirs et les doutes avec émotion. »
« Déjà auteur d'un beau duo de films relevant du réalisme social, Anthony Chen opère ici un changement stylistique avec une œuvre d'une chaleur humaine salvatrice. »
« Le réalisateur du petit Ilo Ilo est définitivement devenu un grand cinéaste. »
La Passion de Dodin Bouffant (en salles le 08/11/2023)
Trần Anh Hùng
« Envoûtement romanesque et plaisir sensoriel servit par le chef Tran Ahn Hung. »
« Un somptueux ballet des saveurs et des sentiments, doublé d’une belle histoire d’amour où offrir une cassolette de turbo est plus fort et signifiant que dire Je t’aime. »
Ça tourne à Séoul ! Cobweb (en salles le 08/11/2023)
Kim Jee-Woon
« Je trouve le faux film dans le film meilleur que le vrai. »
« Kim Jee-woon témoigne, une fois de plus, de son talent de grand formaliste. Et même s'il rate à plusieurs reprises l'occasion d'explorer en profondeur ses sujets, il réussit son jeu de chausse-trappe pirandellien pour témoigner des puissances politiques du cinéma. »
« "La Nuit américaine" façon coréenne à l'aune des spécificités sociales, culturelles et politiques du pays servie par une mise en scène virtuose et un casting survitaminé. »
« Kim Jee-Woon n’a rien a prouver derrière la caméra et livre un divertissement drôle et rythmé. Dommage que le scenario peine à traiter toutes les passionnantes pistes narratives qu’offre le sujet »
« Une tournage qui tourne au drame dans une comédie qui patauge. »
« Une remise en question salutaire pour Kim Jee-woon après sa catastrophique version de Jin-Roh. »
Le Garçon et le Héron (en salles le 01/11/2023)
Miyazaki Hayao
« Après avoir dit qu'il faut tenter de vivre, Miyazaki se demande à 83 ans comment faut-il mener sa vie. Sidérant. »
« Tout en s'enfonçant dans les tréfonds de ses origines (à la recherche de la mère disparue et du père créateur), Miyazaki laisse son Art défiler devant nos yeux. Avec un sentiment de vertige dont la puissance poétique, sans conteste, peut être perçue comme un excès nébuleux. »
« Film-somme de sa carrière (même si on l'a déjà dit pour Le Vent se lève), Le Garçon et le Héron embrase tout sur son passage. Poétique à souhait et fourmillant d'idées et de détails, le film se laisse moins facilement appréhender que les autres, ce qui le rend d'autant plus intéressant. »
« Le Miyazaki maitre du merveilleux et rêveur des débuts laisse ici place à un vieil homme sage qui se permet ni plus ni moins qu’une réflexion passionnante sur l’existence et ce que l’on en fait. Moins accessible que ses précédents films mais un pur joyau à revoir pour tout assimiler. »
« Miyazaki se rapproche une fois de plus de l'autofiction et arrive, après l'incroyable Le vent se Lève, un fois de plus à réaliser un coup de maître. Cette fois, résolument tourné vers le futur, les audaces techniques et scénaristiques ne sont au service que d'une question angoissante et existentielle : quel sera son héritage ? »
« Le bouillonnement créatif de Miyazaki déborde de chaque image après sa courte retraite. La suite dira s'il s'agit d'un jalon vers un nouvel horizon ou un film somme testamentaire. »
L'Arbre aux papillons d'or (en salles le 21/09/2023)
Pham Thiên Ân
« Les plans sont indéniablement beaux mais ils peinent à exprimer ou transmettre une émotion. Il y a néanmoins quelques belles idées qui gagneront probablement en ampleur quand le cinéaste aura davantage digéré les œuvres de ses maîtres. »
« En enfilant les prouesses plastiques, pour sonder où le spirituel et la trace du Christ se cachent derrière le réel, Pham séduit parfois et se laisse suspecter d'orgueil formaliste. Au point, parfois, que la qualité artisanale de l'ensemble soit plus prodigue en ennui qu'en émerveillement. »
« Un premier long qui a su digérer les nombreuses et meilleures intentions d'un cinéma radical et poignant, de Tarkovski à Bi Gan. »
« Cette plongée dans la mystique chrétienne et la foi est vertigineuse. Sans céder au formalisme cru et creux, la caméra est toujours au service du mystère, quitte à demander au spectateur de se perdre dans son labyrinthe métaphysique autour de la foi et de l'individu. »
« Weerasethakul fait un nouvel émule, dans la lignée de Bi Gan. On attend de voir si une voix singulière va vraiment émerger d'un talent déjà évident. »
La Guerre des Dieux - New Gods : Yang Jian (en salles le 23/08/2023)
Zhao Ji
« Ce film d'animation laisse imaginer que Zhao Ji serait l'un des nouveaux maîtres du genre, l'équivalent de Tsui Hark en "chinanime". À plusieurs endroits, on se laisse surprendre par la virtuosité dynamique de la mise en scène, proprement virevoltante. »
« Une foisonnante relecture entre imagerie steam punk et fantasy de la mythologie chinoise, même si parfois confuse pour le néophyte. »
La Beauté du geste (en salles le 30/08/2023)
Miyake Sho
« Une des plus belles scènes de l'année dans ce film. »
« Un beau et très original portrait d'une figure déterminée et attachante même si l'ensemble est un peu austère. »
« Le portrait tendre et jamais larmoyant d’une héroïne aussi déterminée que foncièrement perdue dans ses choix de vie. Accessoirement le meilleur film de la cuvée 2023 de la sélection Hanabi »
« Miyake Sho suit le chemin de ces grands réalisateurs japonais qui savent sonder et capter la beauté de l'humanité. Il utilise pour cela une mise en image contemplative et taiseuse qui se révèle très intéressante formellement. »
« Un peu boursouflé, La beauté du geste oscille entre des scènes magnifiques et des séquences programmatiques un peu lourdes. Un souffle de radicalité lui permettrait de se défaire de cet entre-deux, seul chaînon manquant pour que le film soit réellement marquant. »
Le Château solitaire dans le miroir (en salles le 06/09/2023)
Hara Keiichi
« Enfin Keiichi Hara se reprend. »
« Là où Hara pouvait laisser espérer le meilleur dans "Miss Hokusai" et, surtout "Wonderland", le cinéaste ici se glisse dans les clichés du japanime pour ado, en abordant (moins que dans "A Silent Voice") la question pourtant impérieuse du harcèlement scolaire. »
« Keiichi Hara signe une belle fable contre le harcèlement scolaire par le prisme de l'isekai, et renoue avec les thèmes de son beau Colorful. »
« Un sujet en or et quelques instants d’émotions pure comme seul Hara en a le secret, noyés dans une mise en scène sans éclat au service d’un scénario inégal. Mention « peut mieux faire » à la Direction artistique d l’ensemble. »
Quand les vagues se retirent (en salles le 16/08/2023)
Lav Diaz
« La réponse de Lav Diaz à "Alpha - The Right to Kill de Brillante Mendoza" : un portrait glaçant des années Duterte. »
Détective Conan : le sous-marin noir (en salles le 02/08/2023)
Tachikawa Yuzuru
« Sympa cette petite prévention contre la technologie de reconnaissance faciale déployée bientôt en France "pour les JO"... »
« Carré, efficace, sans temps mort, la formule Conan, quoi. Sans oublier un avertissement fun contre les dérives des nouvelles technologies. »
Rendez-vous à Tokyo (en salles le 26/07/2023)
Matsui Daigo
« Quelques scènes parviennent grâce aux comédiens à insuffler un peu d’émotions. L’ensemble est mollasson et générique au possible, ne parvenant jamais à faire exister Tokyo en dehors des images « Office du tourisme nippon approved ». »
The First Slam Dunk (en salles le 26/07/2023)
Inoue Takehiko
« L'art Absolu. »
« Inoue Takehiko sublime un arc légendaire et conclusif de son manga culte, tout en offrant une des plus impressionnante tentative de réitérer l'urgence et l'adrénaline d'un spectacle de sport au cinéma. »
Les Ombres persanes (en salles le 19/07/2023)
Mani Haghighi
« Un thriller doublé d'une réflexion sur le double passionnante et poignante. Et quel duo d'acteurs décidément ! »
« Un argument mystérieux et irrésolu qui sert de prisme romanesque et social avec une force rare et un couple d'acteur impressionnant. »
« Un drame aux lisières du fantastique qui prend le pari de complètement éluder le pourquoi du comment pour se concentrer sur un surprenant jeu de dupes. Une preuve supplémentaire de la pleine vitalité du cinéma iranien. »
De nos jours... (en salles le 19/07/2023)
Hong Sang-soo
« Pas forcément indispensable mais attachant dans sa petite musique habituelle. »
« Un nouvel Hong, sans choc. Subsistent, malgré tout, deux belles séquences : celle où Kim explique le métier d'actrice et celle, finale, où le vieux poète profite de sa solitude reconquise. »
« Plaisir simple de la vie que l'art minimaliste de Hong Sang-soo. »
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