La 24e édition du festival suisse Black Movie se déroulera à Genève du 20 au 29 janvier et en ligne du 24 au 29 janvier. On regarde la programmation asiatique !
Après une année 2021 bancale, puisque les cinémas n'avaient rouvert qu'en mai, l'année 2022 signe enfin le retour des spectateurs dans les salles obscures. Certes, la fréquentation des salles reste toujours en deçà de la période d'avant-Covid. Pourtant, les surprises ont été belles en 2022 et certains films, particulièrement intenses. Nos rédacteurs, une fois de plus, ont cité plus de 50 titres vus au cinéma, en festivals ou encore en vidéo, preuve que le cinéma asiatique s'est encore montré dynamique et visible. Parmi ces nombreux films cités, certains s'en dégagent toutefois : Decision to Leave, du tant plébiscité et reconnu cinéaste coréen Park Chan-wook, suivi du film iranien Leila et ses frères de Saeed Roustaee, particulièrement mal accueilli dans son pays d'origine mais récompensé à Cannes du Prix de la critique internationale. La 3e marche du podium est une surprise tollywodienne (de l'industrie telugu indienne), RRR, réalisé par S. S. Rajamouli. Surprise car le film est sorti dans de nombreuses salles françaises mais sans accompagnement médiatique ni publicitaire. Il a finalement été difficile de passer à côté de blockbuster inclassable compte tenu du buzz qu'il a engendré (et fort heureusement !). Les films japonais, bien que moins cités par nos collaborateurs, sont toutefois au nombre de quatre et mettent en avant la diversité du cinéma nippon, puisqu'on y retrouve la valeur sûre Hamaguchi Ryusuke et ses Contes du hasard et autres fantaisies, trois films d'animation aux styles radicalement différents, Inu-Oh de Yuasa Masaaki, La Chance sourit à madame Nikuko de Watanabe Ayumu et l'OVNI Junk Head de Hori Takahide. La suite du classement met en avant un habitué des Top d'East Asia, Hong Sang-soo avec son film Juste sous vos yeux, la pépite kazakhstanaise Poet de Darezhan Omirbayev et le film d'horreur thaïlandais The Medium de Banjong Pisanthanakun, déjà en 6e position en 2021 et qui reste un de nos chouchous grâce à son édition vidéo. Un top varié, éclectique, qui démontre non seulement la diversité des cinémas d'Asie mais aussi son dynamisme, alors qu'une petite voix nous rappelle sans cesse que les spectateurs désertent les cinémas.
MUBI nous permet de découvrir A Short Story, le court-métrage de Bi Gan passé par Cannes en 2022, en attendant l’annonce d’une troisième œuvre longue, tant désirée de la part de ce cinéaste remarqué depuis Kaili Blues en 2016 et Un Grand voyage vers la nuit en 2018.
La cérémonie de clôture de la 16ème édition du festival Kinotayo, après Belle en 2021, nous a encore servi du grand cinéma d’animation. Il s’agit cette année de Saules aveugles, femme endormie de Pierre Földes, qui adapte à sa guise plusieurs nouvelles du romancier japonais Murakami Haruki pour en donner un récit urbain unique fort de sens.
Eros inaugure la "Section Parallèle" de l'éditeur Spectrum Films, s'attardant sur d'autres cinématographies que l'Asie. Il s'agit d'un film à sketches autour de l'érotisme partagé entre l'ultime essai du maître italien Michelangelo Antonioni, une expérimentation de Steven Soderbergh, et un chef d'œuvre de Wong Kar-wai qui sublime la commande.
Une fois encore, la sélection du festival Kinotayo a frappé un grand coup avec Soup and Ideology un documentaire de la réalisatrice coréenne zainichi Yang Yong-hi. Un film qui dans sa recherche de mémoire vient raviver les douleurs endormies d’une histoire humaine aussi complexe que déchirante. Quête mémorielle, histoires individuelles et Histoire avec un grand H se mêlent en un long-métrage intimiste et poignant.