Au milieu d’un paysage désertique, un homme traîne les pieds. La caméra le suit pendant qu’il longe un mur gigantesque et une fois arrivée au bout, s’arrête avec lui. Le noir et blanc glacial de la photographie et l’horizon sans relief qui se dessine extrait l’image de toute réalité. L’homme s’adosse au mur, regarde à droite et à gauche jusqu’à ce qu’une légende s’incruste à l’écran : il est devant la Grande Muraille de Chine. Par Fabien Alloin.
Continuez de rêver, amis joueurs, car la licence Tekken n'a pas fini de souffrir sur grand écran. Par Tony F.
East Asia s’est rendu au Palais des congrès pour découvrir la comédie musicale Bharati, Il était une fois l’Inde ! Présentation du spectacle ici ! Par Sonia Recasens.
Il y a longtemps que je n’avais pas vu un film de Jet Li, sans doute fatigué de ses dérives américaines et ce malgré un excellent Les seigneurs de la guerre noir à souhait où l’acteur campait avec justesse un rôle des plus sombre. Le voir de retour dans une production locale et dans un film paraissant être autant épique que grand spectacle ne pouvait que raviver ma flamme pour lui, d’autant plus que The Sorcerer and the White Snake (TSAWS) est réalisé par Ching Siu Tung , co-auteur des monuments cinématographiques hongkongais que sont les films a Chinese ghost story ou Swordsman. Serait- ce là le film de la réconciliation ? Who ya gonna call ? GHOSTBUSTER! L’abbé Fahai (Jet Li) et son disciple Neng Ren traque impitoyablement les démons, ghoules et harpies pour les emprisonner dans la pagode Leifang. Ils vont être mis sur la trace du serpent blanc (Charlène Choi) qui a pris l’apparence d’une humaine pour séduire Xi Xuan (Raymond Lam), un herboriste qu’elle a sauvé de la noyade. Malheureusement pour le couple, la radicalité de Fahai dans son combat contre les forces du mal sera le point de départ de biens des drames. Ce court résumé de TSAWS rappellera sans doute beaucoup de choses aux cinéphiles ou aux amateurs d’histoires folkloriques chinoises car le film reprend intégralement la légende du Serpent Blanc filmée par Tsui Hark dans Green snake et adaptée à la télévision, à l’opéra. Sur le papier, cette histoire à un beau potentiel dramatique et une toile de fond des plus excitantes : des démons dans la chine ancienne, une histoire romantique et contrarié, un abbé digne d’un Torquemada des pires heures de l’inquisition. Mais dès le début du film, c’est le drame ! L’introduction du film qui est un combat contre une démone des glaces contient toutes les tares du métrage que nous développerons plus bas, mais surtout la première chose à laquelle on pense, c’est que l’on est en train de regarder un épisode asiatique de «SOS fantômes car tout y est : les rayons pour attraper le spectre, la boite-aspirateur, l’amulette miracle/ Deuxième interrogation : qui dit Jet Li dans un film d’action dit normalement arts martiaux, là il n’y en aura pas de tout le film à part quelques duels à l’épée anecdotique et complètement fantaisistes. Car pour se battre contre les démons, nos moines, ce sont plutôt d’anciens élèves de Poudlard : on se lance des sorts et des contre sorts, le tout avec des effets numériques comme les combats musicaux dans Scott Pilgrim VS le monde . Je pensais me retrouver devant film comme Histoire de fantômes chinois et me voilà devant ce croisement improbable (et exagéré de ma part) entre Harry Potter, SOS fantômes en Asie ! Shaolin VS megaserpentsorus ! En fait ce qui handicape grandement le film, ce n’est pas son fond mais sa forme. L’histoire comme toute les vieilles légendes n’est pas avare en rebondissements et autres actes héroïques et il y a vraiment quelque chose d’émouvant à voir le couple se débattre pour se faire accepter et vivre dans le monde des humains. Mais le traitement des péripéties par Ching Siu Tung aidé de sa truelle graphique et non palette est un ratage complet. Un film à grand spectacle n’est pas forcément une orgie d’effets spéciaux qui cherchent à tutoyer tous les superlatifs au risque de noyer les personnages et les émotions. Ainsi la scène finale où la démone embrasse une dernière fois son amant avant d’accepter son triste sort n’arrache aucune larme, aucune tristesse car elle est noyée sous les effets grandiloquents et une musique cantopop assourdissante. C’est ce syndrome du toujours plus qui tue le film à petit feu. Ainsi le dernier combat entre Fahai et le serpent qui aurait du être un combat homérique plein de tensions se retrouve être une cut-scène de jeux vidéo complètement ridicule avec un serpent numérisé comme une production Asylum ( megashark Vs megaoctopus pour les connaisseurs) et un Jet Li sautillant sur le fond vert.oui, la scène est tres grand spectacle, oui il y a des batailles de sortilèges mais sans la qualité des effets spéciaux américains d’une grosse production, on se retrouve devant un festival de scènes stupides et mal faites qui plombent tout le dernier tiers du métrage comme ces moines champions du siècle d’apnée ( au moins 20 min sous l’eau) ! Tout n’est pas bon dans le serpent ? Dommage que ce film ait l’allure d’un gros pudding indigeste car les acteurs sont très biens dans leur rôle. Même s’il combat majoritairement numériquement, Jet Li fait parfois froid dans le dos avec sa cruauté et son jusqu’au boutisme, Charlène Choi s’avère une séduisante démone, Quant à Raymond Lam, il ne manque pas de panache pour tenter de sauver sa belle. De plus au milieu des décombres, il reste quelques scènes à sauver : un combat plutôt bien chorégraphié entre Fahai et la démone qui détruit tout un quartier et aussi quelques scénettes humoristiques comme lorsque le serpent utilise ses sorts pour être en tête à tête avec l’herboriste ou encore lorsque la jeune femme présente sa famille à Xi Xuan, il ne s’agit en fait d’animaux qui ont pris l’apparence humaine mais petit à petit le sortilège perd de sa puissance et tout l’assemblée cherche à ce que Xi Xuan ne remarque rien. Si l’on prend ce film comme un divertissement, il joue pleinement son rôle car on ne s’ennuie jamais, les combats sont très lisibles et l’histoire assez passionnante à suivre. Mais se divertir n’est pas accepter des surenchères non -financées et du tape à l’œil mal réalisé. Un vrai gâchis quand on sait que le réalisateur à travaillé sur les meilleurs films de la Workshop de la grande époque. Au final, the white snake et the Sorcerer est une grande déception car d’une belle fresque, on passe très vite à un gloubigoulba numérique sans âme. L’objectif de divertir le spectateur est bien tenu mais à quoi bon si celui-ci ne ressent rien . Quand à ma réconciliation avec Jet Li, je pense qu’elle attendra The Flying sword de Tsui Hark car les œuvres de maitre mettent tout le monde d’accord !
Ce dimanche, Insert Coin va vous parler d'une tendance vidéoludique de plus en plus prégnante ces dernières années : celle des licences japonaises qui se voient développées par des occidentaux ! Par Tony F.
Kinotayo se dévergonde en proposant Love and Treachery de Yazaki Hitoshi, un thriller sexuel qui se situe quelque part entre Inju de Barbet Schroder et un Pinku Eiga des années 90. Intriguant ! Par Victor Lopez.