En 2015, Kawase Naomi réalisait Les Délices de Tokyo, ode à la famille, à la tradition et à la cuisine japonaise qui arrivait, au-delà de sa flamboyante et sublime mise en scène, à toucher au cœur et surtout à l'estomac du spectateur. Kawase parvenait à mettre en valeur le repas et la nourriture, vecteurs essentiels de toute relation sociale et humaine au Japon, qu'elle soit familiale, sociétale ou amicale. Il n'y a qu'à voir les films de Kore-Eda et surtout Notre petite Sœur, dans lequel nombre d'intrigues se font et se défont durant un repas. Si La Saveur des ramen d'Eric Khoo ne parvient pas toujours à égaler le film et la grâce des Délices de Tokyo, il n'en demeure pas moins une touchante chronique humaine et familiale.
L’actrice philippo-australienne Anne Curtis (Buy Bust) sera bientôt à l’affiche d'action philippin Maria, dont on découvre le teaser.
A Land Imagined est le deuxième long-métrage du jeune cinéaste singapourien, Yeo Siew Hua. Le cinéaste a gagné le Léopard d’or à Locarno avec une œuvre expérimentale entre peinture sociale et jeu de miroir onirique. Découverte du film au Black Movie de Genève, avant sa sortie en salles en France sous le titre Les Étendues imaginaires le 6 mars prochain.
Après Leçons d’harmonie et L’Ange blessé, Emir Baigazin, réalisateur de 34 ans seulement, conclut sa trilogie sur l’enfance avec The River.
Sélectionné à Busan en 2018, le drame singapourien Demons fera son arrivée en Europe à Berlin. On se penche sur son trailer assez intriguant !
Il y a cette année comme une évidence indiscutable : Burning de Lee Chang-dong a dominé notre année cinématographique, planant bien au delà des autres sorties asiatiques. Il écrase notre numéro 2, qui lui a pourtant volé cette année à Cannes la Palme d'or : Une affaire de famille de Kore-eda Hirokazu, que l'on a aimé plus qu'admiré. Sa reconnaissance est méritée, mais il vient parachever, certes avec perfection, une méthode déjà à l'oeuvre depuis plusieurs films. On aurait aimé que son audace politique se déplace aussi sur le terrain formel pour toucher les sommets tranchants d'un Nobody Knows en 2003. A part le choc suscité par le Lee Chang-dong, notre classement est à l'image du film de Kore-eda, venant récompenser des valeurs sûres et connues (Hosoda, Hong Sang-soo), parfois déjà plébiscitées les années passée, et revues en 2018 à l'occasion de tardives sorties françaises (Senses, Battleship Island, et même L'Aiguille, redécouvert grâce à une belle sortie vidéo concomitante avec celle du très beau Leto en salles), donnant une impression étrange de confirmation un peu stagnante. Heureusement, la découverte de Microhabitat, le premier film de Jeon Go-woon, véritable coup de cœur de l'année, apporte un peu de fraîcheur à notre classement, et on ne peut qu’espérer d'autres découvertes de ce genre pour l'année qui arrive ! En attendant, bonnes (re)découvertes et belle année 2019 !