D’une intense sobriété, Japan's Tragedy, le dernier film de Kobayashi émeut et bouleverse. Le regard plein de tristesse et de résolution de l’immense Nakadai Tatsuya, qui porte le film avec une solidité inébranlable surtout reste en mémoire longtemps après la projection. Le constat est sans appel sur le destin du Japon, voire du monde, et une tristesse infinie transparaît dans chaque recoin du noir et blanc fixe du film. Ce désespoir transparaît jusqu’aux propos de Kobayashi lui-même, que nous avons eu la chance de rencontrer longuement pendant le Black Movie de Genève pour lui parler du film. Heureusement, la tristesse est contrebalancée par une gentillesse infinie et une envie de partager son expérience avec ses spectateurs. Propos recueillis par Victor Lopez.
Après deux films présentés l’année dernière (Inconnu, Présumé Français et Le Marché de L’Amour), le réalisateur Philippe Rostan revient à Vesoul avec Le Lotus dans tous ses états, superbe déclaration d’amour à un pays, le Vietnam, dont il est originaire. Par Jérémy Coifman.
Figure emblématique de la nouvelle vague Hongkongaise et d’un certain cinéma d’auteur, Ann Hui est loin d’avoir la reconnaissance qu’elle mérite en dehors des frontières de son pays. Succès d’estime auprès de quelques initiés ici, son cinéma sensible et engagé va à coup sûr séduire les spectateurs du FICA de Vesoul 2013 qui auront la chance de le découvrir avant sa sortie en France au mois de mai. Par Jérémy Coifman.
Wong Kar Wai se trouve et nous trouble pour la première fois. Par Justin Kwedi.
Un avant-goût du Festival de Deauville 2013. Par Lvi.
Une anecdote symbolique pour commencer. Adieu ma concubine a reçu la Palme d'or au festival de Cannes de 1993 ; or il en demeure à ce jour l'unique lauréat d’origine chinoise. Une récompense amplement méritée : presque vingt ans après sa sortie, ce film spectaculaire et tragique demeure l’œuvre-maîtresse du réalisateur Chen Kaige (L’empereur et l’assassin, L’Enfant au violon…). Admirablement servi par ses interprètes principaux – Gong Li (Epouses et concubines...) et Leslie Cheung (Happy Together...) – Adieu ma concubine n’a pas fini d’alimenter notre fascination pour tout un pan de la culture chinoise, sa somptuosité, sa cruauté glaçante et raffinée : une alliance de beauté et d’atrocité qui s'avère particulièrement sensible dans les productions de l’opéra de Pékin, genre musical à part entière et sommet d'artificialité, de stylisation, où peuvent se refléter, sur fond implacable de déterminisme socio-historique, les drames humains les plus intimes. Ce troublant jeu de miroirs entre bouleversements collectifs et tragédies individuelles constitue le motif central d’Adieu ma concubine. Et contribue à en faire résolument un incontournable du cinéma, asiatique ou non. Par Antoine Benderitter