A l’heure de se retourner une dernière fois sur cette 67ème édition Cannoise, on se demande quelles images restent encore à l’heure du retour à une vie sans trois films par jour. Surtout, quelles visions vont continuer à vivre au-delà du vase clos de la croisette, pouvoir exister en salles à la rencontre d’un public ou tout simplement marquer la découverte d’un auteur, d’un acteur. Premier constat, celui d’une présence d’un cinéma asiatique en perte de vitesse, dans les différentes compétitions mais aussi au marché du film, tant quantitativement qu’au niveau de l’intérêt qu’elle dégage.
Après l'excellent Sommeil d'or et avant un long métrage qu'il prépare hardement au Cambodge, Davy Chou était à Cannes pour présenter le court Cambodia 2099 à La Quinzaine des réalisateurs. Un portrait pop et sensible de la jeunesse de Phnom Penh, qui rêve d'un avenir incertain un jour d'élection. Rencontre avec l'un des cinéastes les plus doués de sa génération, capable mimer des chorégraphies de Dragon Ball et de parler d'Apichatpong Weerasethakul presque dans la même phrase !
Un collègue disait à la sortie de la projection de Whiplash qu'il était bien agréable ce petit feel-good movie américain en milieu de festival, alors que l'on commençait à frôler le niveau zéro d'énergie vitale. Quand bien même le film de Damien Chazelle est américain, lauréat de plusieurs prix à Sundance, et que sa structure classique soignée facilite un visionnage « easy going », il serait dommage de réduire à son statut de film Indie propre sur lui.
East Asia vous fait profiter en ce moment (mais vous nargue un peu aussi) du Festival de Cannes. Bilans, critiques, podcasts, tout y est ! Vous aussi, vous rêver d'être à Cannes mais ne pouvez vous déplacer ? Il y a une solution pour vous : les reprises à Paris !
Il y a dans Still the Water de Naomi Kawase présenté en sélection officielle, toute une attention pour la nature et ses remous qui pourrait bien plaire à la présidente du jury Jane Campion.
La journée de dimanche fut assez involontairement consacrée à trois films en langue espagnole, hormis le coréen Hard Day de Kim Seong-Bun (qui donne lieu à une interview à part). Plusieurs nationalités tout de même, plusieurs sections aussi, mais trois pépites discrètes qui ne feront peut-être pas de vagues aux palmarès, mais qui sont de très belle tenue.