L’Homme-boîte, dernier long-métrage d’Ishii Gakuryu en date (Electric Dragon 80.000V), a été diffusé à la Maison de la Culture du Japon (MCJP) en exclusivité, dans le cadre de leur focus autour de l’écrivain Abe Kobo. L’adaptation du roman éponyme de l’auteur ne date pas d’hier ; il s’agit d’un projet de longue date pour Ishii et qui n’a malheureusement jamais pu voir le jour à l’époque où l’écrivain et le cinéaste s’étaient accordés sur une adaptation filmique. Il faut donc saluer l’initiative de la MCJP qui nous a permis de découvrir, dans les meilleures conditions possibles, ce petit bijou brut d’Ishii qui, du haut de ses 67 ans, n’a rien perdu de sa vitalité et de sa fureur.
Présenté en exclusivité au festival Allers-Retours, le nouveau film d'Ann Hui, grande réalisatrice du cinéma hongkongais, revient aux sources de son amour pour l’art : la littérature. Dans un documentaire faisant énormément penser aux déambulations d’Agnès Varda, Ann Hui nous invite à errer dans le paysage littéraire poétique du Hong-Kong contemporain, en suivant plus particulièrement les parcours de Liu Wai Tong et Huang Can-ran, à travers un entretien croisé opposant les deux figures comme deux destinées poétiques contemporaines.
Silence in the Dust, projeté au Festival Allers-Retours, s’inscrit dans la lignée des documentaristes du cinéma du réel, aux dispositifs radicaux et à la transparence totale envers son spectateur ainsi que son sujet. En épurant son image de toutes les entraves qui pourraient s’interposer entre la caméra et l’objet du film, Li Whei décide de suivre Dazhang, ancien ouvrier atteint de pneumoconiose, ainsi que sa famille qui assiste, sans ne rien pouvoir faire, à la lente agonie de Dazhang. Un documentaire dur et lourd sur la fin de vie qui se veut dans le même temps le témoignage d’une condition ouvrière chinoise mortelle et violente.
Premier long-métrage du cinéaste laotien Lee Phongsavanh, aussi réalisateur du superbe court-métrage Sounds from the kitchen diffusé en cérémonie d’ouverture du festival Si loin, si proche, Le Signal est un film d’une étrangeté charmante. Un peu film d’horreur, un peu drame classique, mais surtout film radicalement protéiforme, ce premier long-métrage ne donne qu’une seule envie : voir la suite de la carrière de ce cinéaste émergent.
Cette fois-ci, le festival Si loin, si proche nous permet de découvrir le paysage contemporain du cinéma cambodgien. La séance, grandement marquée par l’Histoire des Khmers Rouges (au centre de 4 courts-métrages sur les 6 de la sélection), nous permet d’appréhender cet épisode de l’histoire sous un angle esthétique nouveau tout en nous l’exposant de manière très claire. Un panorama rongé par ce sombre épisode, mais l’expiant de manières radicalement différentes.
Dernier focus sur le Vietnam, lors du festival Si loin, si proche. Cette seconde séance de courts-métrages se trouve à la hauteur de la première. Toujours aussi variée et audacieuse, la sélection fait se côtoyer le cinéma du réel le plus rance à la comédie décomplexée, en passant par le film surréaliste absurde et la tranche de vie.