Après une grande phase de communication autour ce projet d'animation de longue haleine, une sortie en Chine en 2023 et quelques passages en festivals de par chez nous, le long-métrage d'animation Le Royaume des abysses, aussi connu sous son titre international Deep Sea, trouve le chemin de nos salles. Il n’est donc pas une sorte d’objet venu de nulle part, l’œuvre est depuis sa genèse conçue comme un marqueur esthétique et culturel du cinéma chinois, un évènement. C’est justement cette spécificité, que Tian Xiaopeng veut révéler pour la Chine comme ce fut le cas pour le Japon dans les années 80. Le Royaume des abysses, c’est aussi le manifeste d’un jeune cinéaste qui nous montre ce que devrait être le présent et le futur du cinéma d’animation en plongeant dans l’héritage esthétique riche du pays de l’encre et de la poudre.
Liu Jian est un cinéaste discret et singulier dans l’animation chinoise. Il nous plonge dans une œuvre comme un souvenir de sa jeunesse dans les années 90 avec Art College 1994, projeté au Festival Allers-Retours. Entre le quotidien des étudiants en école d’art et l’ouverture de la Chine, les tribulations mélancoliques d’une jeunesse prise dans des questionnements constants dans une situation qui les voit passer de spectateur à acteur voire architecte d’une nouvelle ère pour la Chine.
Alors que les relations commerciales entre la Chine et les pays africains révèlent une nouvelle configuration du monde, Eat Bitter, réalisé par Pascale Appora-Gnekindy et Ningyi Sun, et projeté au Festival Black Movie, tente d’en capter les enjeux intimes, pour les deux parties. Les deux cinéastes suivent deux figures comme des incarnations des visions qui se croisent dans un lieu en devenir.
Kim Jee-woon revient au grand écran après un détour par Apple TV pour sa délirante série de science-fiction hitchcockienne, Dr. Brain. Dans Cobweb, sélectionné au Black Movie 2024, il met en scène un tournage dans les années 70 vu comme une parabole de la situation coréenne passée et présente.
La jeune cinéaste mongole Zoljargal Purevdash nous offre avec ce long-métrage un regard complexe sur les tourments d’un jeune homme face à la précarité de sa famille. Si seulement je pouvais hiberner distribué par Eurozoom dévoile, en creux, un tableau qui dépeint Oulan-Bator et les marginaux de la capitale de Mongolie.
A l'occasion de sa présence au Festival Kinotayo et de la découverte en avant-première mondiale de sa nouvelle œuvre, Toxic Daughter, nous avons rencontré le discret mais sulfureux cinéaste nippon, Naito Eisuke.