Depuis le 1er février, le 28e Festival International des Cinémas d'Asie (FICA) s'est ouvert à Vesoul, devant un parterre d'artistes internationaux. Malgré le contexte sanitaire actuel, se croisent des autrices et auteurs venus d'Afghanistan, d'Iran, d'Inde, de Corée du Sud, du Japon... L'occasion, chaque jour et jusqu'au 7 février, de rencontrer l'un des invités autour de 5 questions. Premier artiste de cette série, l'un des lauréats du Cyclo d'Or d'honneur 2022, membre de la jeune génération de cinéastes nippons et auteur d'Au revoir l'été, Sayonara, Harmonium, L'Infirmière et du diptyque Suis-moi je te fuis / Fuis-moi je te suis qui sortira en salles en mai prochain : Fukada Koji.
Éditée dans un ouvrage copieux (750 pages !) aux Éditions Ilyfunet, cette monographie du cinéaste japonais méconnu Yamada Yôji offre à son auteur, Claude Leblanc, l'occasion de partager sa passion conjointe pour l'artiste et l'histoire nippone du XXème siècle. Chapitré de façon biographique, l'ouvrage se parcourt au fil de trois axes : l'histoire socio-économique du Japon, l'émergence puis la longue confirmation d'un cinéaste important et quelques annexes culturelles sur le pays du soleil levant. Un livre prolixe pour les gloutons de savoir.
Tandis qu'en 2021, le festival Cinéma du Réel programmait Inside the Red Brick Wall sur le siège tenu en 2019 à Poly U, l’Université polytechnique de Hong Kong, le festival Black Movie offre avec Faceless un regard complémentaire, plus ample, sur les révoltes d'opposition à l'Extradition Bill. En s'associant à quatre jeunes figures de la révolte, la réalisatrice Jennifer Ngo offre un témoignage profondément émouvant.
En ce mois de décembre, Mubi nous gratifie de la mise en ligne d'un des fleurons méconnus du cinéma japonais des années 70 : Silence de Shinoda Masahiro. Cette épopée taciturne retrace le sort des premiers jésuites dans le Japon féodal du XVIIème siècle. Elle témoigne de l’équilibre avec lequel les auteurs de la Nouvelle Vague japonaise ont maintenu leur radicalité tout en épousant les ambitions des grands studios. Froid et fiévreux, Silence offre une plongée aux confins de la foi.
Entre deux Palme d'Or (La Ballade de Narayama en 83 et L'Anguille en 97), Imamura Shohei réalise, près de 45 ans après les faits historiques, l'un des plus grands films sur les séquelles du bombardement atomique de Hiroshima. Ce gendai-mono tragique tire sa fulgurance de son apparente atemporalité. Réalisé pourtant la même année que Tetsuo, Kiki la petite sorcière et Violent Cop, il semble traîner avec lui les cendres fuligineuses de sa tragédie et sourdre d'une autre époque. Visible en VoD sur ARTE et édité en digipack collector DVD/Blu-Ray par La Rabbia, retour sur cette œuvre capitale !
En octobre 2021, Spectrum Films a prolongé son exploration historique des wu xia pian en éditant le combo Bastard Swordsman (1983) et Return of the Bastard Swordsman (1984) de Tony Liu Chun-ku. Disponible pour la première fois au monde en Blu-ray, ces deux films de cape et d'épée chinois recyclent les canons du genre pour les électriser et, la même année que Zu, les guerriers de la montagne magique, propulser le genre vers les horizons de la fantasy. Avec plus ou moins de bonheur...