Près de 40 ans après Tokyo-Ga, son documentaire sur Ozu, Wim Wenders retrouve le Japon avec Perfect Days, une fiction empreinte de « japanéité », une vision assez zen et volontairement peu spectaculaire, comme chez Ozu. L’acteur principal, Yakushi Koji, a été récompensé du Prix d’interprétation masculine au Festival de Cannes. C'est disponible en DVD et Blu-ray chez Blaq Out ! Film par Marc L'Helgoualc'h ; Bonus par Flavien Poncet.
Après un cycle Stanley Kwan et avant la ressortie en salle de Nomad de Patrick Tam, Carlotta poursuit son exploration du cinéma d'Asie du Nord-Est, en délaissant les romances hongkongaises pour proposer la sortie pour la première en BR d'un fleuron du film de sabre taïwanais, le méconnu La Vengeance du dragon noir (1968). Phénomène en queue de comète d'une industrie mise sous la coupe du pouvoir de Chiang Kaï-shek dans les années 50, ce wu xia pian de Joseph Kuo (33 ans) témoigne de la faculté du Taïwan d'alors de se nourrir des esthétiques occidentales, plus encore que ses homologues japonais ou sud-coréens. Mais en quoi cet incunable d'un cinéma taïwanais alors émergent n'est pas un film de sabre de plus ? L'édition vidéo de sa version restaurée (complété de suppléments d'appoint), permet de voir ce qu’il en est, 56 ans après.
La parution des films de Hong Sang-soo en vidéo est toujours un petit miracle, du moins une anomalie salutaire dans le contexte actuel. Que son cinéma trouve le chemin des salles après être toujours, et heureusement, sélectionné parmi les plus grands festivals européens, c'est dans la logique de l'industrie culturelle en France. Que, dans un marché vidéo en souffrance, malgré les 10 600 entrées cinéma cumulées de De nos jours... et 9 060 entrées de Walk Up, les 2 films fassent l'objet d'une édition vidéo chez Capricci, c'est un heureux signe que la loi du marché ne décide pas de tout et que les œuvres de cinéma ont encore droit de citer en DVD.
Après un cycle Stanley Kwan et avant la ressortie de Nomad de Patrick Tam, Carlotta poursuit son exploration du cinéma d'Asie du Nord-Est, en délaissant les romances hongkongaises pour proposer la ressortie d'un fleuron du film de sabre taïwanais, le méconnu La Vengeance du dragon noir (1968). Phénomène en queue de comète d'une industrie mise sous la coupe du pouvoir de Chiang Kaï-shek dans les années 50, ce wu xia pian du jeune Joseph Kuo (signant son 2ème long-métrage officiel à 33 ans seulement) témoigne de la faculté du Taïwan d'alors de se nourrir des esthétiques occidentales, plus encore que ses homologues japonais ou sud-coréens. Mais en quoi cet incunable d'un cinéma taïwanais alors émergent n'est pas un film de sabre de plus ?
Derrière l'arbre Kiarostami qui cache la forêt titanesque du cinéma iranien, Carlotta continue de sonder les joyeux passés et présents qui rayonnent du Pays des poètes. En rebond à la distribution en salles, en août 2021, de son premier film L'Échiquier du vent (1976), Mohammad Reza Aslani voit l'un de ses derniers films en date, réalisé en 2008, trouvé 16 ans après le chemin des salles en France. L'occasion non seulement de poursuivre l'exploration de ce pionnier du cinéma persan mais aussi de traverser l'Histoire multi-séculaire de ce pays considéré, non sans raison, comme l'un des berceaux de la civilisation.
1964. Shindo Kaneto, doyen des auteurs de films taiyozoku (de « la troupe du soleil ») des années 50, réalise son 19ème film (des 46 qui composeront son Œuvre). Oshima a alors déjà réalisé sa Trilogie de la jeunesse (Une Ville d’amour et d’espoir, Contes cruels de la jeunesse et L’Enterrement du soleil) et Shindo signé son chef-d’œuvre (L’Île nue). Au mitan des années 60, comme la française, la Nouvelle Vague japonaise atteint à la fois son apogée et son plafond de verre. C’est ce dont Onibaba s’est vu reproché, en France, à sa sortie. L'édition de la version restaurée par Potemkine Films, pour la première fois en DVD et coffret Blu-ray (complété de 2 analyses bonus), permet de voir ce qu’il en est, près de 60 ans après.