A l’occasion de la sortie du DVD de L’Empire du Milieu du sud , édité par les éditions Montparnasse, Antoine Benderitter revient sur le poème visuel réalisé par Jacques Perrin et Éric Deroo.
Yi Yi, film taïwanais sorti en l’an 2000, semble être né sous une bonne étoile : prix de la mise en scène à Cannes ; plébiscite critique à travers le monde ; succès public notable pour une chronique intimiste de 2h43. Derrière la conception de Yi Yi, son écriture, sa réalisation : un seul homme, Edward Yang. Ce passionné de films d’auteur européens, reconverti un temps dans l’informatique, meurt en 2007. Yi Yi restera le dernier de ses sept longs-métrages, et sans doute le plus connu. A dix ans de distance, on peut juger utile de revenir sur le phénomène : mieux comprendre ce film, sa beauté et les carences troublantes qu’il affiche à la re-vision, c’est peut-être aussi mieux cerner une certaine approche du cinéma et de la cinéphilie, voire, pourquoi pas, de la vie. Par Antoine Benderitter.
Poetry, du réalisateur sud-coréen Lee Chang-Dong ( Secret Sunshine), est à l’image de son héroïne : singulier, un peu déphasé et profondément émouvant. Le film, tout en aspirant au réenchantement d’un monde perclus de solitude et de désarrois, ne cède jamais à la tentation lyrique ou formaliste: c’est à son approche allusive, modeste qu’il doit sa réussite. Laquelle ne saurait se résumer au prix du meilleur scénario reçu à Cannes en 2010, ni même à l’admirable prestation de son actrice principale, Yun Junghee. Par Antoine Benderitter.
Avec L’Empire du Milieu du sud, Jacques Perrin et Eric Deroo nous livrent une œuvre dense et funèbre, parfois magnifique, mais difficile à cerner : documentaire ? Poème cinématographique ? Émanation audio-visuelle de la mémoire collective vietnamienne ? Un peu de tout cela sans doute. D’où une sensation de profusion et d’insaisissabilité… Par Antoine Benderitter.
Un livre indispensable, à coup sûr. Indispensable pour les amoureux de l’œuvre de Yang (notons que ce cinéaste mort en 2007 demeure trop peu connu en France). Indispensable pour ceux qui n’ont vu que son film le plus fameux, Yi Yi (et ont été touchés, voire bouleversés par ce film, quand bien même on pourrait en pointer les limites). Indispensable enfin pour tous les amateurs de cinéma. Asiatique ou non. Par Antoine Benderitter.
En attendant la sortie événementielle du “film trip” de Gaspar Noé en DVD et Blu-Ray chez Wild Side le premier décembre, retour sur Enter the Void !