Le japonais Oshii Mamoru a de nombreuses cordes à son arc : réalisateur, scénariste, producteur, auteur de mangas, romancier. Ses principaux faits d’armes en tant que cinéaste : Ghost in the shell (1995) et Avalon (2001). Deux films-cultes, labyrinthiques, brouillant respectivement les frontières de l’humain et du réel. Beaucoup voient en Oshii un des grands visionnaires S-F du tournant du millénaire, voire un prophète de l’évolution d’une humanité toujours plus virtuelle. Son dernier opus, Assault Girls, sort en France directement en DVD et Blu-ray le 19 juillet 2011. Par Antoine Benderitter.
Un arbre renversé qui pend depuis le plafond ; une estrade au milieu de la scène ; quelques rochers. Voilà pour le cadre. Le crépuscule tombe : deux vagabonds attendent Godot. Extravagance du jeu d’acteurs. Outrance des maquillages. Incongruité des accoutrements, des gestes, des regards. D’emblée, l’adaptation d’ En attendant Godot par l’Opéra de Pékin désoriente. Quand bien même on connaîtrait déjà cette pièce emblématique, on ne se sent pas en terrain connu. On en parlait ICI, voici le compte rendu de la rencontre entre Beckett et l’Opéra de Pékin dans la très belle salle du Théâtre de l’Agora à Évry ! Par Antoine Benderitter.
Après dix ans d’absence sur nos écrans, Tran Anh Hung, le réalisateur franco-vietnamien de L’odeur de la papaye verte et d’ A la verticale de l’été, revient avec La Ballade de l’impossible, adaptation d’un roman de Murakami Haruki, auteur japonais encore peu connu en France mais jouissant d’une grande renommée en Extrême-Orient. Ce récit se présente comme une méditation sur le passage de l’adolescence à l’âge adulte. Ombre et lumière, mort et sexualité, perversion et innocence : le film comme le livre sont riches de miroitements troubles. Or, aux entrelacs narratifs du roman, construit sur les jeux de la mémoire, Tran Anh Hung a substitué une structure linéaire, limpide, tout en affichant sa fidélité à l’esprit de l’œuvre d’origine. Mais pour quel résultat ? Par Antoine Benderitter.
Thriller sud-coréen précédé d’une réputation de film-choc, Bedevilled ne serait-il qu’un film trash de plus ? Pas vraiment. Et c’est tant mieux. Loin de l’exercice gore terroriste ou du slasher movie d’éjaculateur précoce qu’on pouvait craindre, Bedevilled se distingue d’abord par sa texture visuelle : au plus intime du grain de l’image, net, lumineux, implacable, semble sourdre un malaise diffus, explosant le carcan du film de genre et hissant son propos, par-delà les poncifs, au rang de la parabole. Par Antoine Benderitter.
Quel rapport entre le théâtre chinois (spectacle total mêlant chant, déclamation, danse, acrobatie) et En attendant Godot, la fameuse pièce comico-métaphysique de Samuel Beckett ? A priori, aucun. Rapprocher des inspirations et des styles en apparence si éloignés n’a rien de naturel. Or c’est précisément une telle alliance qu’a osée Wu Hsing-Kuo, acteur, chorégraphe et metteur en scène taïwanais de renommée internationale… Par Antoine Bederitter.
À l’occasion de la sortie en DVD de Oncle Boonmee (Celui qui se souvient de ses vies antérieures) d’ Apichatpong Weerasethakul, que dire ou redire de cette Palme d’Or atypique, vilipendée par certains, portée aux nues par d’autres, et qui sut finalement trouver son public (plus de 100 000 entrées dans les salles françaises) ? Par Antoine Benderitter.