Animasia 2010 (3) : Le point culminant

Posté le 3 octobre 2010 par

Le percutant documentaire sur la Corée du Nord s’inscrit à merveille dans la dynamique du festival Animasia, dont le rythme frénétique se poursuit de plus belle avec l’une des attractions majeures de la journée, le défilé Cosplay. 

Le Cosplay

Pour rappel, le Cosplay est une contraction de deux mots,“costume” et “playing”. Sous l’œil attentif du jury du collectif Nerdz ( membres de Nolife), les cosplayers défilent les uns après les autres, dans des costumes et chorégraphies plus ou moins élaborées, pour le grand plaisir des spectateurs qui semblent manifestement ravis du spectacle. Malgré la présence, du jury, ce n’est pas vraiment un concours et l’ambiance est très bon enfant et la bonne humeur de rigueur.

En dehors du défilé, nous avons pu croiser tout le long du festival différents collectifs issus d’un peu partout en France. Citons en particulier celui de la Chibi Neko Cosplay de Bordeaux ainsi que la communauté Cosplay Mansion de Toulouse dont les membres sont venus en masses. Leurs déguisements très recherchés font sensations.
Au rythme de mes allés venues, dans la très belle salle du complexe Bellegrave, je croise un groupe de 3 samouraïs dont l’un d’entre eux est une sorte de moine-guerrier masqué, perché sur des échasses métalliques. Et devant sa vision, je ne peux moi-même m’empêcher, de pousser un « aaaah » d’ébahissement, tant son costume est recherché. Mais voilà, du haut de ses pieds de Terminator, notre guerrier semble galérer pour se déplacer. Peu importe, pour provoquer l’unanimité et l’enthousiasme des festivaliers, il faut parfois souffrir !

Les cosplayers sont assez jeunes pour la plupart, et je décide d’aller à la rencontre d’un fan Bordelais de 17 ans, déguisé dans un somptueux costume de Ulquiorra Shiffers (Shivers ?). Véritable passionné pour ce mouvement depuis avril, celui ci économise dans l’optique de participer à la Japan expo, le plus rapidement possible pour assouvir sa passion.

Mon sideKick et moi-même sommes également allés interviewer le leader de Cosplay Mansion, le très sympathique Stéphane Lubon, 29 ans, costumé en un Ryûku (Death Note) plus vrai que nature, pour en apprendre un peu plus sur ce mode de vie artistique.

Fan de japanimation et de tout ce qui touche à la culture japonaise, il organise de nombreuses soirées costumées (s’entourant de stylistes et maquilleurs pros) autour de différents thèmes tel que le manga, le J-Rock, les jeux vidéos… Il lance également aux alentours du 20 octobre, sa propre boutique de location de costumes et accessoires de haute qualité, pour professionnels et particuliers, disponible sur le site Cosplay Mansion. East Asia lui souhaite bonne chance !

La Nocturne

 

A la fin, il ne peut en rester qu’un !

Les festivités sont loin de se terminer puisque la nocturne réservée aux plus de 16 ans peut alors commencer. A cette occasion, l’Association Mandora a concoctée spécialement son propre Battle Royale pour ses visiteurs. Le jeu débute par un tirage au sort de 42 festivaliers. Conformément au film, il ne peut y avoir qu’un seul survivant, les heureux élus tirés au sort passent alors près de 2 heures à s’entretuer en douceur, dont les hurlements des participants résonnent et peuvent se faire entendre à travers tout le complexe d’accueil.

Paranormal Activity

Dans un souci de continuer à vous informer et vous divertir le plus longtemps possible sur le cinéma et la culture asiatique, nous préférons ne pas nous présenter au tirage sort (safety first). A la place, nous nous rendons à la projection du très bel animé licencié par Kaze, Garden of Sinners soit Kara no kyôkai en japonais, premier film d’une série de 7.

Appuyé par un discours métaphysique et intégrant des éléments surnaturels, le film est superbe visuellement, et l’atmosphère est renforcée par les compostions de Kajiura Yuki, qui sont comme à leur habitude, d’excellentes factures.

garden of sinners

L’histoire raconte une série de suicides de plusieurs jeunes filles dont rien ne semble les lier aux premiers abords. Pourtant, tous ces drames, surgissent au même endroit, dans des conditions similaires et s’enchaînent quasiment à la suite. Mais les apparences sont trompeuses et la résolution de l’enquête n’est pas toujours celle à laquelle on peut s’attendre, car comme tout le monde le sait, la vérité est ailleurs. Shiki, jeune femme énigmatique ayant la capacité de voir la Mort, est engagée par une société secrète pour éclaircir ce mystère…

Mais le résultat est en final assez mitigé car il est difficile de se faire une idée concrète sur le film, tant les interrogations restes nombreuses. En effet, plusieurs éléments scénaristiques trouvent leurs réponses dans les films suivants. La personnalité des protagonistes n’est pas suffisamment exploitée, ce qui fait plus penser à une introduction qu’autre chose (bien que chaque films soit pensé indépendamment). Mais pour les raisons évoqués plus haut, cet Anime laisse présager une œuvre de qualité sur laquelle nous aurons l’occasion de revenir plus en détails très prochainement.

La soirée s’est clôturée de plus belles avec deux concerts, celui d’ One Wing Pianist (bien connu des fans) et de Lyr auxquels nous n’avons malheureusement pas pu assister, pour contraintes horaires liées au dernier transport. Car pour couvrir le dernier jour du festival et dans un souci de préserver notre santé, il nous faut à tout prix rejoindre notre complexe hôtelier dans la zone urbaine vide des environs de l’aéroport de Merignac, qui est assez éloignée de Pessac. Chez East Asia, repousser les limites de son corps est monnaie courante et fait parti du quotidien, mais nous venons d’apprendre à nos dépends que même les surhommes ont parfois leur limites !

Sur le chemin du retour, nous nous retrouvons face à face avec un énergumène, qui nous accoste une bouteille à la main (et manifestement son contenu dans l’estomac) pour nous faire un quizz d’un genre un peu particulier. Il nous demande si l’on sait où nous nous trouvons, ce à quoi nous répondons négativement, ce à quoi il répond en criant que nous sommes sur l’ Avenue du Colonel Jacqui, avant de le répéter 4 ou 5 fois de suite et de continuer sa réponse en chantant. Nous sommes vraiment consternés ! Quel dommage de gâcher une telle interprétation si spontanée, et de ne la faire partager à personne (l’individu déambule tout seul, la nuit dans la rue), alors qu’il aurait pu prouver ses qualités vocales aux yeux de tous sur le stand destiné au Karaoké dans la salle Bellegrave.

Le bilan de la journée est en final très positif, tant il est plaisant de voir tous le personnel d’ Animasia, se donner à fond pour satisfaire ses visiteurs. Et le public répond présent puisque c’est près de 1900 personnes qui se sont déplacées rien que pour l’unique journée de samedi!
(A suivre)…

Olivier Smach

home@eastasia.fr

Le mag

Également:

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Animasia 2010 (4) : Goodbye Pessac