La bande-annonce de Yannik : Phoenix Wright de Miike Takashi

Posté le 19 novembre 2011 par

Chaque samedi, Yannik Vanesse explore les territoires obscurs du cinéma de genre asiatique. Cette semaine, il a déniché pour vous la bande-annonce de… Phoenix Wright de Miike Takashi !

Dire de Miike Takashi qu’il est un réalisateur prolifique serait un euphémisme. Tout comme dire que c’est un touche-à-tout. Impossible en effet, de résumer sa carrière ou de la définir. Impossible d’anticiper ses choix cinématographiques. Nous nous habituons à ses délires trash et violents, comme Visitor Q ou Fudoh ? Et le voilà qui sort le poétique Birds People Of China ou la comédie musicale Happiness Of The Katakuris. Dead Or Alive marche et on veut qu’il en fasse une trilogie ? Et il offre un deuxième opus étrange et poétique, et un troisième post-apocalyptique déjanté. Tout à coup, il oeuvre dans les films plein de bastons, tels les deux Crows Zero, avant de s’attaquer à des films faussement grands publics, comme Zebraman et son excellente suite, ou God’s Puzzle. Et, alors que nous pouvions croire qu’il s’était assagi, avec ses remakes de grands classiques (dont un sélectionné à Canne cette année), le voilà qui revient avec Phoenix Wright !

Il s’agit tout d’abord d’un jeu vidéo. Miike Takashi a déjà gouté à ce genre d’adaptation avec Yakuza, mais Phoenix Wright ne semble pas entrer aisément dans le genre de choses que peut aimer le réalisateur. Yakuza, en effet, en nous faisant incarner un mafieux aimant se battre à mains nue, semblait tout à fait correspondre à l’univers de notre génie. Dans Phoenix Wright, par contre, le joueur incarne un avocat, qui doit prouver l’innocence de ses clients. Mais c’est oublier que rien n’est impossible à Miike, et la bande-annonce, certes courte, démontre que l’homme s’est approprié l’univers. En effet, d’après ces premières images, le métrage ne sera certainement pas dans la veine d’un film de tribunal, comme Jugez-moi coupable. S’il est encore impossible de deviner si le film sera excellent ou décevant – l’homme n’a en effet pas que des chefs d’œuvre à son actif – il semble que le film soit unique. Entre les scènes de tribunaux filmées comme des séquences de duel dans un jeu de combat ou ce passage sur une barque au milieu des brumes que nous pourrions croire échappé d’un vieux film d’horreur gothique, difficile de ne pas rester perplexe et de ne pas se demander ce que sera le métrage final.

Yannik Vanesse.