Netflix, continuant à étoffer son catalogue asiatique, a récupéré, pour notre plus grand plaisir, plusieurs films indiens. Après les excellents Ugly ou Psycho Raman, l’amateur de films d’action peut ainsi découvrir Force 2. Et, s’il est dommage que le géant du streaming n’ait pas aussi mis à disposition Force premier du nom (réalisé par Nishikant Kamat en 2011), cela n’empêche ni de comprendre ni d’apprécier le film dont il est question ici.
L’oeuvre d’Abhinay Deo débute à la façon d’un film d’espionnage. Des agents du Raw (les services secrets indiens) basés hors du pays sont pris pour cible et assassinés. Les supérieurs de l’organisation comprennent qu’il y a une taupe infiltrée, et se demandent qui ils peuvent envoyer pour résoudre la situation. Passé cette introduction, le spectateur découvre le héros du film, Yashwardhan, incarné par John Abraham. C’est un policier sans peur encore traumatisé par le décès de sa femme. Il est beau, très musclé, intelligent, et résiste à tout. Dans cette découverte du personnage principal, ce dernier ne tressaille même pas quand de vils criminels essaient de le tabasser avec des planches hérissées de clous et, alors qu’ils veulent s’enfuir en voiture, il soulève à mains nues l’arrière du véhicule. Oui, Yashwardhan est de ces héros testostéronés que rien n’arrête, et tout est mis en scène pour le montrer, avec un mépris du réalisme qui ferait passer les films avec Steven Seagal pour des documentaires. Cet héros, ami d’un des agents du Raw assassiné, va imposer sa présence pour arrêter le terrible agent double.
Pour cela, il doit faire équipe avec KK (Sonakshi Sinha), jolie jeune femme misant plus sur l’enquête préliminaire et la réflexion que sur le travail de terrain. L’équipe va donc faire des étincelles, dans la grande lignée des buddy movies. Restant dans le cliché inhérent au genre, les deux vont, malgré leurs différences, gagner un respect mutuel et se soutenir face au charismatique méchant Shiv (Tahir Raj Bhasin). Ce dernier n’a peur de rien, est très doué, et joue de l’harmonica quand il tend des pièges aux héros, dans des séquences très inspirées d’Il était une fois dans l’ouest.
Force 2 est un véritable festival pour l’amateur de films d’action décomplexé. Entre méchant manipulateur, héros bourrin en diable (il faut le voir arracher le balcon par lequel s’enfuit le méchant, avant de sauter dans le vide à sa suite), fusillades et courses-poursuites tendues, strip-teaseuse tatouée (qui évidemment veut coucher avec notre héros), cascades complètement folles, sans oublier quelques chansons délicieusement kitsch, il y a tout pour satisfaire, durant les deux heures du film. Cependant, ces séquences étant extrêmement bien chorégraphiées, elles offrent un spectacle de tous les instants, et les deux heures de Force 2 passent à grande vitesse, tant il est aisé de se laisser porter par cette ambiance complètement outrancière et irréaliste.
On ne peut donc que remercier Netflix de nous permettre d’accéder à ce type de films, qui aurait eu difficilement sa place dans une salle de cinéma ou lors d’une sortie DVD ou Blu-ray. Il est juste dommage de n’avoir accès qu’au deuxième opus, le premier film n’étant pas disponible. Cela aurait permis au spectateur d’en apprendre plus sur la femme décédée du héros, mais n’empêche pas pour autant de suivre, ni d’apprécier Force 2.
Yannik Vanesse.
Force 2, d’Abhinay Deo (2016). Disponible sur Netflix.