Il n’est guère aisé de défricher des films proposant une identité propre et divergeant des codes cinématographiques. Michel Spinosa a réussi ce tour de force avec Son épouse. Un film transcendant les genres et cultures qui a l’audace de nous oxygéner de la vague de formalisme asphyxiant les productions actuelles. Loin des drames et comédies embourgeoisés, Michel Spinosa exorcise le cinéma français de ses démons numériques. Après Anna M., il s’immerge dans la thématique de la possession sur fond de deuil et pérégrine jusqu’en Inde pour conter celle-ci.
Dans les eaux du Golfe du Bengale, le corps de Catherine (Charlotte Gainsbourg) est repêché. Mais, passé à travers les mailles du filet, son esprit semble tarauder une jeune tamoule (Janagi). A des lieux de ce drame, retranché dans la quiétude hivernale de l’hexagone, Joseph (Yvan Attal) apprend la mort de son épouse. Viscéral et haletant, son épouse se matérialise en une brise stupéfiante !
A l’occasion de la sortie en DVD de Son épouse, disponible depuis le 12 juillet, nous nous sommes entretenus avec Michel Spinosa, l’occasion rêvée de revenir sur cet intriguant métrage !
Votre film est un véritable choc des cultures. Ce qui est intéressant, c’est que de ce fait, il présente une dimension nouvelle. Au drame s’allie un thriller psychologique et un voyage physique et intérieur où l’esprit cartésien de notre vieille Europe est confronté aux croyances indiennes. Pouvez-vous nous parler de votre approche de la culture tamoule et d’où vous est venue l’envie de faire un film en Inde ?
Michel Spinosa : En fait, je me suis retrouvé au Tamil Nadu à cause de l’histoire. J’avais fait auparavant beaucoup de voyages en Inde. J’avais envie de faire un film là-bas. Je connaissais quelques réalisateurs, notamment Vishal Bhardwaj (Omkara, Kaminey…) qui m’avait invité sur l’un de ses tournages. Mais je cherchais une histoire à raconter et je n’en trouvais pas. C’est à Paris, en lisant des livres sur le traitement des maladies mentales et sur l’état de la psychiatrie en Inde que j’ai découvert l’existence des sanctuaires thérapeutiques qu’on voit dans le film. C’est donc cela qui m’a amené au Tamil Nadu. Je suis allé voir ces sanctuaires et mon contact avec la culture tamoule s’est fait comme ça. Ensuite, il s’est élargi parce que j’ai vu des films. Puis, j’ai écrit cette histoire et j’ai décidé de tourner là-bas. Quand j’ai décidé de faire le film, plutôt que de le faire comme le font en général les réalisateurs étrangers qui tournent en Inde, j’ai opté pour une équipe exclusivement indienne. L’immersion s’est passée comme ça. Elle s’est passée par les sanctuaires thérapeutiques ensuite l’écriture du scénario et enfin beaucoup de temps passé sur place pour préparer le film.
A la production de votre métrage on retrouve Suresh Balaji et son acolyte George Pius Tharayil. Même s’ils ont œuvré récemment sur Billa 2, un divertissement commercial, ils produisent souvent des films inattendus et de genre comme le thriller horrifique 13B ou le déjanté Malamaal Weekly. Comment s’est déroulée votre collaboration ? Etaient-ils intrigués par votre volonté d’aborder la thématique de la possession d’une manière si réaliste sachant que le cinéma tamoul explore souvent les cas de santé mental, à l’instar de Three, mais ne traite que des peys (revenants) via les genres fantastiques ou horrifiques ?
Michel Spinosa : On avait évidemment besoin d’un producteur exécutif. Je suis parti là-bas avec ma directrice de production et avec une jeune fille tamoule qui connaissait bien le cinéma parce qu’elle était venue en France et avait travaillé ici dans plusieurs domaines. Elle a été notre guide, au départ, dans le milieu de la production. On est donc allé à Bombay, à Madras. On a rencontré énormément de producteurs pour choisir le bon. Ce qui nous a plu avec Wide Angle Creations, c’est qu’ils nous ont rassurés. En Inde, ils ne sont pas si nombreux à avoir ce qui correspond à des maisons de productions. Ca nous a donc rassurés le fait que Suresh soit le fils déjà d’un producteur (K.Balaji) et qu’il avait un bureau. Ce n’est pas évident de rencontrer un producteur dans un bureau. En général, c’est dans un café, un hall d’hôtel, un appartement… Très vite, on a laissé tomber l’idée de producteur de Bombay, même si c’était envisageable, mais ça ne nous a pas paru intéressant. Quand on les a rencontrés, ils étaient surtout intéressés par l’idée de faire une coproduction avec la France. Je dirai que l’histoire des peys ça les a amusés, intrigués, mais ce n’est pas ça qui les a particulièrement incités à bosser avec nous. C’est juste que pour eux c’était autant une expérience que pour nous. Ce qui m’a plus chez eux, c’est surtout leur sérieux, leur honnêteté. Ils nous rassuraient beaucoup parce que comme toujours en Inde c’est une entreprise familiale.
Donc, il y a Suresh, il y a ses cousins et il y a sa fille, Sithara qui est une fille formidable, qui prendra la suite, c’est évident. Par contre là où on a eu un peu de temps à s’adapter l’un à l’autre c’est qu’eux produisent, on va dire, des films vraiment très tamouls. Ce n’est pas un reproche, mais ce n’est pas spécialement une ouverture sur le world cinema. Pour la production, on s’est donc appuyé sur eux, mais de mon côté je suis allé rencontrer les réalisateurs tamouls que j’aimais pour constituer mon équipe notamment pour trouver ma première assistante. J’adorais le premier film de Ram, Kattradhu Thamizh. Donc, je l’ai rencontré. C’est un type super. Je lui ai parlé de mon projet et il m’a parlé d’une fille qui s’appelle Revathi Radhakrishnan qui était assistante entre autre de Gautham Menon (Kaakha Kaakha, Vettaiyaadu Vilaiyaadu,Vaaranam Aayiram, Vinnaithaandi Varuvaayaa…). C’est une poète, une journaliste, qui a été assistante, a fait de la production… en bref une fille extraordinaire. Elle était vraiment dans l’esprit du film. Avec elle et d’autres, on a constitué l’équipe. Par exemple, le chef déco avait refusé de faire Billa 2. Il est très demandé, mais il avait envie de tenter une aventure atypique comme celle-là. Pour le casting c’est pareil. Il y a eu à la fois l’apport du sérieux d’une maison de production tamoule avec une vraie tradition de production. Par exemple, c’est eux qui louait le matériel et avec eux venait le pointeur, l’assistant opérateur, qui est extraordinaire. D’ailleurs, il est venu faire la fin du film en France. Puis, on s’est appuyé sur Revathi et les autres pour le casting et la partie artistique.
Votre démarche cinématographique de retranscription des sanctuaires thérapeutiques en Inde relève presque du documentaire par le réalisme qui se dégage des séquences. D’ailleurs, le choix de votre chef opérateur, Rakesh Haridas, issu du documentaire (Gulabi Gang) ne semble pas anodin et apporte davantage d’authenticité.
Michel Spinosa : Oui. En fait, c’est dû à la manière dont je travaille de manière générale. Mon film précédent parlait d’un cas clinique psychiatrique (Anna M.). J’ai fait le même boulot en fait pour ensuite décoller. Ca m’aide de partir d’une base vraiment hyper documentaire. Pour La Parenthèse enchantée qui se passait dans les années 70 j’avais fait un gros boulot de recherche sur le mouvement de libération des femmes.
Vous vous astreignez donc systématiquement à une recherche très documentée avant d’entreprendre l’écriture de vos films.
Michel Spinosa : Ca me rassure de savoir que je parle de chose qui existe. Ensuite, je peux me libérer de ça. Mais bon dans le film, il y a aussi le parcours de Charlotte Gainsbourg où là aussi il y a eu du travail à faire sur qu’est-ce que c’est que d’être sous SUBUTEX. Mais, je pense que le fait d’être un français en Inde, ça n’a fait qu’augmenter cette envie là. Pourquoi ? Parce que ma grande crainte c’était d’être faux. Comme c’est un film qui se passe en Inde et qui va être vu par des indiens je tenais absolument à ce qu’ils ne soient pas choqués comme nous on peut l’être quand on voit des films étrangers tournés en France avec la baguette de pain, le béret ou des trucs ridicules. Etant étranger, j’ai été encore plus attentif à ça. Au sujet des sanctuaires, dans le DVD j’ai mis mes images de repérages où j’ai interviewé des gens. Je suis parti de là aussi parce que ce qui m’intéressait dans le film c’était ce que vous disiez ce choc des croyances. Je n’avais pas besoin du fantastique pour faire décoller le film dans une autre dimension. De toute façon, il suffisait d’avoir ce choc là et sans parti pris, sans jamais se dire est-ce qu’elle est vraiment possédée ou pas? Par contre, je voulais être juste avec les gens qui vivent là et qui eux se disent possédés.
D’ailleurs en parlant de possession pouvez-vous nous parler de la séquence avec le mantravadi ? Avez-vous assisté à une scène d’ « exorcisme » en Inde ?
Michel Spinosa : La séquence en question, c’est quasiment à la virgule près, la retranscription d’une vraie séance. Mais, adaptée au cas de notre personnage. J’en ai rencontré, j’en ai filmé. Ce qui est très particulier c’est que dans le film, il est chrétien, il est même catholique, ce mantravadi. C’était pas évident de les rencontrer et ce qui était assez curieux c’est que les gens qui ont bossé avec moi sur le film, il y en a plein, même des tamouls, notamment hindous, qui ne connaissaient pas l’existence de ces sanctuaires. Puis, il n’y a pas énormément de sanctuaires catholiques spécifiquement dédiés aux maladies mentales. A ma connaissance dans le Tamil Nadu il doit y en avoir quatre, cinq. Erwadi, là où il y a eu un incendie en 2001, est l’équivalent pour les musulmans.
Les hindouistes ne vont donc pas dans ces sanctuaires ?
Michel Spinosa : Ils y vont. Dans les sanctuaires il y a des hindous qui sont convertis ou non. En fait, le modèle du sanctuaire dont je me suis servi, c’est un petit sanctuaire à cinq kilomètres de Puliayampatti qui est lui-même un petit village au nord est de Tirunelveli. C’est un tout petit sanctuaire. Mais à Puliayampatti, par exemple, les curés m’expliquaient que pour la messe, ils font applaudir, car il y a une majorité d’hindous et donc, ils tiennent à les faire participer parce qu’ils ne comprennent rien. Ils ne savent pas qui est qui, ils ne connaissent pas les apôtres et autres. Il y a donc quand même des hindous qui y vont. C’est assez étonnant. Janagi, mon actrice connaissait ça par cœur parce qu’elle habitait à dix bornes d’un sanctuaire important. D’autant qu’elle est catholique, de basse caste et qu’elle a un frère schizophrène. Elle m’a raconté qu’elle se moquait des possédés enchainés quand elle était petite. Elle leur lançait des pierres. Même ceux qui connaissent ont un rapport de rejet avec les malades qui se retrouvent dans ces sanctuaires.
De part, le côté réaliste qui se déploie de votre film laissiez-vous une place à l’improvisation et au hasard lors du tournage ?
Michel Spinosa : Le plus possible en fait. L’idée c’était ça, d’être le plus préparé possible, c’est pour ça que par exemple avec Rakesh Haridas, mon chef opérateur, on a passé trois mois, 24h sur 24 ensemble. On ne se quittait pas. On logeait au même endroit. Avec Revathi, mon assistante, c’était à peu près pareil. On préparait le plus possible, ce qui est une petite révolution par rapport aux méthodes indiennes. Comme ça, ensuite, on peut se laisser aller et tourner des scènes qui n’étaient pas prévues, faire rentrer des personnages, développer… Par exemple, pour la partie du sanctuaire, on a fait un long casting avec des non professionnels et ensuite trois semaines d’un atelier théâtre qui était dirigé par un professeur d’art dramatique d’une petite troupe de théâtre locale. On a fait plein d’exercices. On a constitué les familles… Tout ça, ce n’était pas dans le scénario donc après j’ai pu développer des histoires et des personnages. Alors, il y a des choses qui ne sont pas dans le film et qui sont restées au montage. L’idée, c’était de lâcher prise. C’est vrai que la plus part du temps sur le tournage, je ne savais pas trop ce que je faisais, mais sans que ce ne soit stressant. C’était une liberté agréable à vivre que je reproduirai, j’en suis certain sur mon prochain film.
En quelque sorte, les méthodes de production et de tournage en Inde vous ont influencé ?
Michel Spinosa : Tout à fait. De toute façon, c’était un peu le but du jeu et puis ce n’était pas possible autrement. Il y a des fois sur le plateau, quand par exemple les acteurs français n’étaient pas là, on était trois français : moi, l’ingénieur du son, le perchman et une équipe de 100/120 personnes. Donc si on ne joue pas le jeu de la méthode indienne, on n’y arrive pas. Cela m’a donc beaucoup influencé.
Il faut de même être avant tout très patient.
Michel Spinosa : Ca, c’est l’école de la patience ! C’est sûr, il n’y a pas d’autres solutions.
Film après film vous avez toujours su vous entourer d’acteurs aux talents précieux : Karine Viard, Isabelle Carrée et ici Charlotte Gainsbourg et Yvan Attal. Mais, l’une des découvertes de ce film reste Janagi. Comment l’avez-vous décelée ? Par le biais d’une troupe de théâtre ?
Michel Spinosa : Alors justement ça, c’est Revathi, mon assistante qui est entre autre aussi comédienne. J’avais une liste d’actrices indiennes que je voulais voir notamment Anjali que j’avais trouvé formidable dans Kattradhu Thamizh et dans Angadi Theru, c’est d’ailleurs pour ça que j’ai choisi Mahesh (Mahesh tient le rôle principal au côté d’Anjali dans Angadi Theru de Vasanthabalan). Je l’ai donc rencontrée, mais finalement, ça ne marchait pas. J’ai vu pas mal d’actrices dont des actrices connues à qui j’ai fait passer des essais. Je n’étais pas convaincu. Puis, heureusement, un jour est venu Janagi. Revathi la connaissait car Janagi était la première jeune tamoule à rentrer à la National School Drama à Delhi. Elle avait fait un stage là-bas. Ils l’avaient invitée à rester, mais elle ne parlait pas hindi. Donc, ils lui ont dit : « apprenez le hindi et revenez ». En un an, elle a appris le hindi aussi bien qu’elle pouvait et elle est rentrée à la NSD où ça a été très dur pour elle.
Par rapport à sa couleur de peau et au racisme envers les tamouls ?
Michel Spinosa : Par rapport à sa couleur de peau et oui aussi du fait du racisme. Les profs et les élèves l’ont vraiment ostracisée. Ils ne lui donnaient que des rôles de garçon manqué et encore, le fait qu’elle ne parlait, au départ, pas bien hindi, n’a pas aidé. Ca a été vraiment difficile. Mais, c’est une fille qui a un caractère incroyable et elle s’est accrochée. Quand je l’ai rencontrée, elle terminait sa troisième année là-bas. On l’a faite venir de Delhi parce que Revathi m’en avait dit beaucoup de bien. Elle a passé l’essai de la scène de l’exorcisme. Elle était incroyable parce qu’elle avait tout de suite tout compris. Je lui ai demandé de rester le lendemain pour lui faire passer d’autres essais, des scènes de vie quotidienne et j’ai été tout de suite emballé. L’avantage, c’est qu’on choisisse Anjali, Priyamani (Paruthiveeran, Chaarulatha) ou Janagi, ça n’a aucune importance pour la France et pour là-bas, non plus, parce que le film ne sortira que dans un tout petit réseau. Donc, j’étais libre de choisir qui je voulais. Je n’avais pas la pression de choisir une vedette. Au contraire, cela m’a arrangé de choisir une fille qui faisait son premier film. Mais, cela dit, c’était quand même risqué. Elle avait un rôle difficile, elle devait parler en français. On l’a d’ailleurs inscrite à l’alliance française. Puis, pendant le tournage j’ai passé beaucoup de temps avec elle, tout comme une de mes assistantes indiennes qui parlait français.
Mais, Janagi est extrêmement douée en tant qu’actrice et même d’un point de vue de la cinématographie. C’est extraordinaire parce qu’elle a un visage extrêmement changeant. Elle peut être vraiment très belle, puis l’instant d’après, on la reconnait à peine. Elle est vraiment étonnante. Un premier film de manière générale, ce n’est pas facile, mais un premier film avec un réalisateur étranger où un tiers du temps elle parle le français… c’est un exploit. Elle était superbe et Mahesh était aussi formidable.
Mahesh est sous exploité au cinéma. Il n’a fait qu’un seul film, Angadi Theru, avant Son épouse ?
Michel Spinosa : Je ne comprends pas pourquoi cet acteur, qui est jeune, beau comme tout, extrêmement doué, ne soit pas devenu une vedette. C’est un mystère. J’ai rarement rencontré un acteur qui m’a autant impressionné sur un plateau. Ils nous a d’ailleurs tous impressionnés.
A travers l’introspection psychologique et l’emprise du deuil du personnage incarné par Yvan Attal se dévoile, en fait, un chemin de croix, sombre et pesant à l’image du film, mais qui se révèle salvateur. Est-ce au final le sujet de votre film bien que la thématique de la possession soit prégnante ou alors l’histoire d’amour était votre réel point de départ ?
Michel Spinosa : Au départ l’idée c’était de raconter une histoire d’amour, comme toujours. Enfin, des histoires de couple, je dirais, de rapports, de relations amoureuses entre homme et femme. Grosso modo, c’est toujours ce que je raconte. Mais là, est venue se greffer cette idée du deuil à l’idée de possession qui reste le thème central. Trois personnages qui ont en commun d’être sous l’emprise de quelque chose, de quelqu’un ou d’une personne disparue, que ce soit le personnage de Charlotte, celui d’Yvan ou celui de Janagi. Donc, effectivement, le deuil et la possession, c’était le thème central de ce film avec cette idée de faire le chemin vers l’autre pour se retrouver soi-même. Ce qui est d’une banalité absolue, mais c’est toujours bien d’avoir une thématique qui aide à ne pas se perdre.
Avez-vous de futurs projets ?
Michel Spinosa : On développe avec mon producteur deux projets. Un en France et puis j’ai eu une idée d’un film cent pour cent indien pour le coup où il n’y aurait pas d’acteurs français et qui se passerait à Bombay. On est en pourparler avec Guneet Monga (Productrice de Gangs of Wasseypur, Aiyyaa, Shahid, The Lunchbox). J’ai beaucoup aimé faire le film au Tamil Nadu, mais il y a aussi beaucoup d’acteurs hindi avec qui j’adorerai travailler et donc j’ai l’impression de ne pas être allé au bout.
Qui sont les acteurs que vous aimeriez alpaguer pour ce métrage ?
Michel Spinosa : Dans Son Epouse, Il y a un rôle pour lequel on avait approché Nawazuddin Siddiqui (Kahaani, Gangs of Wasseypur, The Lunchbox) et Irrfan Khan (L’Odyssée de Pi, The Lunchbox). C’est celui du prêtre. On pensait à eux mais juste pour le plaisir. Mais, c’était compliqué comme ils ne parlent pas tamoul et puis on s’y était pris au dernier moment. Irrfan Khan était d’ailleurs le prof de Janagi à la NSD. J’aimerais bien faire un film avec Vidya Balan (Kahaani, The Dirty Picture) que j’adore et puis d’autres acteurs moins stars qu’on voit dans les films hindi.
Quels sont vos films de prédilection ?
Michel Spinosa : Le Parrain et pour le film indien Kattradhu Thamizh. J’aime beaucoup Kattradhu Thamizh, je trouve qu’il y a une folie dedans et un vrai talent aussi. Mais sinon, mon cinéaste tamoul préféré c’est Bala. Lui, c’est un vrai choc comme son film Naan Kadavul.
Avez-vous un dernier mot pour les lecteurs d’East Asia ?
Miche Spinosa : Puisqu’on parlait de cinéma indien, j’allais dire j’espère qu’il va y avoir un peu plus de reconnaissance pour le cinéma indien parce qu’il y a de plus en plus de cinéastes hyper intéressants, mais en même temps, j’ai la sensation que la curiosité du public s’étiole peut-être à cause de la crise ou peut-être à cause d’une uniformisation des manières de penser. Je suis un peu inquiet parce que je trouve qu’on était quand même un peu plus curieux avant. C’est très bien que The Lunchbox ait marché, mais, malheureusement, je ne pense pas que The Lunchbox ait aidé Anurag Kashyap (Gangs of Wasseypur, Ugly) à avoir plus de spectateurs. Ce n’est pas automatique. Donc, j’espère qu’il va y avoir des distributeurs, des journalistes, des médias qui vont passer le relais parce que je sens qu’en Inde ils arrivent très très fort.
Le DVD de Son épouse est disponible dans toutes les crémeries de France et de Navarre dès le 12 juillet 2014. Tous à vos bourses !
Interview réalisée le 4 juillet 2014.
Remerciements à Michel Spinosa, Julie Beaulieu et Marie-Christine Damiens.