Petite sélection des sorties ciné, d’Asie évidemment, mais aussi d’ailleurs… Par Jérémy Coifman.
L’Asie…
Cette semaine, c’est Lou Ye qui est à l’honneur avec Mystery, thriller qui marque son retour en Chine, après avoir écopé d’une interdiction de tournage de cinq ans par la censure chinoise, qui n’avait pas apprécié son film Nuit d’ivresse printanière.
Evidemment, cela n’avait pas freiné les ardeurs du cinéaste, puisqu’il est parti par la suite tourner à l’étranger avec des fonds étrangers, avec le brutal Love and Bruises, tourné à Paris et qui mettait en scène un Tahar Rahim au magnétisme animal. Encore une fois, Lou Ye avec Mystery s’est frotté à la censure avec la sélection du film en ouverture d’Un Certain Regard à Cannes. D’abord approuvé pour tournage et pour aller à Cannes, la censure commence à émettre des objections quant à sa sortie sur le territoire chinois. Combat que Lou Ye connaît hélas par cœur.
La censure n’a de cesse de mettre des bâtons dans les roues de l’auteur, qui tant bien que mal, tient la barre et continue fièrement de faire son cinéma, sans s’adapter et changer de point de vue. Un cinéaste courageux et engagé donc, qui s’interroge sur la société chinoise et ses changements.
Il faudra ne pas traîner pour aller le voir, sa durée de vie en salle sera plus que limitée.
Ailleurs…
Cette semaine, l’événement est la sortie de The Place Beyond The Pines. Pourquoi ? Parce qu’on y trouve les deux stars Ryan Gosling et Bradley Cooper (après Gangster Squad et Happiness Therapy, il y a quelques semaines) et qu’il marque le retour du réalisateur Derek Cianfrance après le très beau Blue Valentine (toujours avec Ryan Gosling), histoire d’amour contrarié par la vie et ses aléas.
Cianfrance s’intéresse à une histoire de braquage et à ses conséquences. Au vu du trailer, on attend un thriller atmosphérique et électrisant porté par une bande d’acteurs impeccables. Espérons que Cianfrance garde son talent pour filmer avec acuité les petits riens de la vie et du couple (le duo Eva Mendes et Ryan Gosling semble être au centre du récit), et qu’il ira au bout de ses ambitions grandissantes (l’élargissement du récit avec le personnage de Bradley Cooper, qui trempe dans la politique autant que dans l’enquête policière, l’aspect tragédie).
Après un joli succès dans les salles américaines, Warm Bodies de Jonathan Levine, réalisateur du très touchant 50/50 avec Joseph Gordon-Levitt et Seth Rogen et du troublant Tous les garçons aiment Mandy Lane, continue sa carrière en débarquant dans les salles françaises. Cette histoire d’amour aux accents « Twilightiens » entre une humaine et un zombie semble se diriger plus dans la comédie romantique un brin déjanté (on pense à Fido du Canadien Andrew Currie, réalisé en 2006). Soyons sûrs que le public adolescent visé sera au rendez-vous (et puis moi aussi. Oui, j’aime les zombies, sous toutes leurs formes).
Après Le Marin Masqué, joli court-métrage en 2011 et La Vie au Ranch en 2009, Sophie Letourneur revient avec Les Coquillettes racontant l’errance d’un groupe de jeunes femmes pendant un festival de cinéma. Vacuité, blague pourrie et solitude sont au programme des réjouissances pour un film qui a fait le buzz la semaine dernière en parodiant l’affiche de Spring Breakers d’Harmony Korine. Espérons retrouver la drôlerie et le côté régressif du Marin Masqué plutôt que la prétention de La Vie au Ranch…
En bonus…
Parce que ça ressemble quand même fortement au gros plaisir coupable de la semaine. Antoine Fuqua, réalisateur capable du meilleur (Training Day, L’élite de Brooklyn) comme du pire (Le Roi Arthur, Les larmes du soleil) embarque Gerard Butler, spécialiste du nanar musclé, dans un film rejeton du Air Force One de Wolgang Petersen et de Die Hard de John McTiernan. La Chute de la Maison Blanche raconte les déboires d’un homme qui est le seul à pouvoir sauver le président des Etats-Unis pris en otage par les Nord-Coréens. Si ce n’est pas un pitch qui donne envie ! Alors quand on a Aaron Eckhart en président, Ashley Judd en First Lady, qu’on y ajoute Morgan Freeman, Dylan McDermott, Cole Hauser, Melissa Léo et Angela Bassett, on se dit qu’on va assister au nanar le plus cher de l’année (80 millions de budget tout de même) et rien que pour ça, la vision est IN-DIS-PEN-SABLE !
À la semaine prochaine pour une nouvelle sélection !
Jérémy Coifman.
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