Pour la première fois, Joe Hisaishi, célèbre compositeur des films de Miyazaki, se produisait en France, dans le but de venir en aide aux victimes du tsunami. Pendant deux heures, les musiciens se sont succédés sur scène pour jouer les grands classiques de son répertoire tandis qu’un écran géant projetait des extraits desdits films agrémentés de leur musique. De quoi ravir grands et petits. Par Vanessa Harnay.
Le jeudi 23 juin 2011 restera sans doute ancré dans toutes les mémoires des fans des Studio Ghibli et pour cause, pour la première fois de sa carrière, le célèbre compositeur des films de Miyazaki quittait son Japon natal pour donner un concert exceptionnel en France.
À la fois, chef d’orchestre et pianiste, Joe Hisaishi, accompagné du Star Pop Orchestra et des choeurs de CHAM de Saint Maur, a littéralement envouté l’assemblée, présente ce soir là au Zénith de Paris, lui offrant un moment magique au travers sa programmation.
C’est avec un medley de Nausicäa qu’il donne le LA de la soirée, suivi par celui enchanteur de Princesse Mononoke. Rapidement, le choix des musiques nous rappelle que Joe Hisaishi, ce n’est pas que du Miyazaki, avec des morceaux tirés de Brother (Aniki mon Frère), Hana-Bi, Kids Return pour Kitano Takeshi et Let the Bullets Fly et The Sun Also Rises (Le Soleil se lève aussi) pour Jiang Wen.
Mais le véritable retour vers le passé, se fait avec Le Mécano de la Général , film muet des années 1920, de Buster Keaton, que Joe Hisaishi mit en musique lors du projet de restauration de la MK2 en 2004.
20 minutes d’entracte – à peine le temps d’aller aux toilettes – que déjà le récital reprend avec le merveilleux thème du Château Ambulant, enchainant avec un extrait de Departures de Yojiro Takita, pour mieux nous faire rêver avec Le Voyage de Chihiro. À la légèreté de L’Été de Kukijiro se succèdent les sombres accords d’Akunin (Lee Sang-il) auxquels se mêlent les images dévastatrices du tsunami, stigmates d’une tragédie toujours d’actualité et on se souvient que ce concert est au profit de ces victimes.
Puis les chœurs remontent sur scène pour un final époustouflant avec Ponyo sur la Falaise.
Le public est ravi et clame avec enthousiasme le rappel du compositeur, qui manifestement enchanté, lui aussi, nous offre une autre musique de Princesse Mononoke pour mieux nous combler avec Tonari no Totoro.
Seul petit bémol de la soirée, les chants anglicisés, là où on aurait voulu les entendre en japonais, mais la voix suave d’Hélène Bernardy et celles ensorcelantes des chœurs, aura tôt fait de nous le faire oublier, voire regretter, surtout quand un tel événement a, principalement pour but de venir en aide aux enfants sinistrés.
À ce titre, nous pouvons juste nous incliner face à la générosité et à la performance de ce grand homme.
Merci Joe, pour ce moment unique, pour ces deux heures de pur bonheur !
Vanessa Harnay.