Du 07 au 19 avril, le Brussels International Fantastic Film Festival a tenu sa 33ème édition, toujours placée sous le signe de la générosité, et East Asia n’a pas manqué d’être présent.
En effet, le BIFFF a repris ses quartiers au Bozar de Bruxelles, et les amateurs de fantastique au sens large (avec thriller, science-fiction, fantasy), ont pu s’immerger dans le cinéma, avec un nombre incalculable de films proposés, dans lesquels se retrouvaient aussi bien des pépites que des films assez ennuyeux, des avant-premières (qu’elles soient belges ou européennes) et des films qui ne seront sans doute jamais visibles hors festival.
Si l’Asie n’a remporté aucun des prix du BIFFF, elle était fort bien représentée, dès son ouverture avec le dernier film de Tsui Hark (lire ici). Mais il était aussi possible de se faire plaisir avec les séances de minuit pleines de folie (Joe Chien était là pour présenter son nouveau méfait, Zombie Fight Club, et Nishimura Yoshihiro, son excellent The Ninja War of Torakage), mais aussi avec des films plus sérieux, comme Haemoo (lire ici), dont le réalisateur était présent. Très fier d’être là après avoir tant entendu parler de l’ambiance des projections du festival, il fut cependant assez surpris quand le public lui demanda de chanter. Car oui, chaque invité doit interpréter une chanson sur scène. « Pour l’humiliation », lui fut-il expliqué.
En effet, la particularité du festival du film fantastique de Bruxelles, outre une programmation exhaustive et dantesque, est son ambiance, le public applaudissant, riant, faisant des blagues. Quand on n’est pas habitué, cela peut déplaire et perturber, mais, à force, on plonge dans une surprenante ambiance (quand les spectateurs n’exagèrent pas, ce qui peut arriver) et la vision d’une étrangeté comme Zombie Fight Club prend une tout autre dimension dans un festival comme le BIFFF.
Cette année, la programmation se complétait de quelques séances de rattrapage de polars coréens (avec entre autres l’excellent The Chaser) et de films chinois (Il était une fois en Chine), ces séances étant même gratuites !
Il est cependant dommage que les heures de projection entre les deux salles aient été décalées entre elles. Il était difficile de jongler d’une salle à l’autre (ou en faisant de savants calculs avec les durées des films), mais il en fallait plus pour décourager les cinéphiles, qui purent, durant ce BIFFF, découvrir des dizaines d’oeuvres passionnantes, qu’elles soient asiatiques (l’intéressant The Divine Move, ou l’excellent Nishimura) ou hors d’Asie, comme le prodigieux Dealer venu de France, ou Spring, nouvelle pépite de Justin Benson et Aaron Moorhead. Bien entendu, d’autres films étaient beaucoup plus dispensables, comme l’argentin The Missing Part, particulièrement ennuyeux, ou le raté Hollow, venu du Vietnam.
Mais, entre son ambiance totalement unique, et tous les films proposés (sans parler des événements spéciaux, comme la nuit fantastique, ou encore le Bal des vampires), impossible de ne pas repenser avec passion à ce festival, à toutes les pépites vues, ou encore à ces discussions cinéphiliques devant une délicieuse bière belge. Le BIFFF reste sans conteste un des grands événements européens, et on ne peut que se dire « vivement l’année prochaine » !
Yannik Vanesse.
Le Brussels International Fantastic Film Festival (BIFFF) a eu lieu du 07 au 19 avril 2015 à Bruxelles.