the Lunchbox, Irrfan Khan

Edito : Le nouveau Bollywood ?

Posté le 8 novembre 2013 par

En cette semaine coincée entre le festival Extravagant India et « Un état du monde… et du cinéma » qui explore le « cinéma indépendant indien », East Asia a décidé d’interroger cette nouvelle vague indienne.
La scène se déroule le 15 octobre dernier à l’espace Pierre Cardin, lors de la cérémonie d’ouverture de la première édition d’Extravagant India, le festival du cinéma indien à Paris. Coline Serreau, toute contente de présider le jury Long Métrage, explique qu’elle a hâte de découvrir les films de la sélection, car elle « entend beaucoup de bien de la nouvelle vague indienne » (avant de rajouter malicieusement qu’elle aimait déjà bien l’ancienne). Et en effet, on a beaucoup entendu parlé, en cette année de célébration du centenaire du cinéma indien, de ce que nous avions appelé ici même (à propos de la présentation de Ugly d’Anurag Kashyap à Cannes), le « nouveau Bollywood« .
Si la terminologie elle-même est discutable, tant le fait de retrouver finalement les mêmes noms derrière cette vague, dont l’importance est à relativiser en terme de visibilité en Inde (malgré leur indéniable succès, il ne s’agit que d’une petite dizaine de films que l’on voit en Occident, mais qui se perdent là-bas dans la masse des quelques 1200 à 1600 films produits chaque année), on ne peut que constater qu’à travers la figure omniprésente du réalisateur de Gangs of Wasseypur (sur lequel nous revenons aussi à l’occasion de sa sortie en DVD ici), se cristallise de manière indiscutable une famille du cinéma qui a su trouver la formule parfaite en la demande locale et internationale. On retrouve de Gangs of Wasseypur à Monsoon Shootout d’Amit Kumar, de l’omnibus Bombay Talkies à The Lunchbox les mêmes équipes derrière la caméra et les mêmes acteurs devant. Renforçant l’aspect familial de cette nouvelle scène, le propre frère d’Anurag, Abhinav Kashyap, dont on a pu découvrir la dernière production Besharam, avec Ranbir Kapoor à Extravagant India, signe des Bollywoods « à l’ancienne ».
extravagant india
Ce qui frappe dans tous ces films, c’est surtout l’amour porté au cinéma du passé. Contrairement à la Nouvelle Vague française ou au Nouvel Hollywood américain qui avaient fait table rase du passé pour pouvoir s’installer, tous ces films indépendants indiens que l’on identifie comme une nouvelle vague s’inscrivent dans une tradition du cinéma populaire et s’y référent sans cesse, comme si l’amour du cinéma reliait en Inde les générations. Belle idée que l’on retrouve dans The Lunchbox, tant à travers l’utilisation respectueuse d’une musique bollywoodienne, que par la présence de l’acteur Irrfan Khan, symbole de la traversée des genres entre le cinéma indien et international, populaire et indépendant. Le métrage de Ritesh Batra permet de prendre la mesure de ce phénomène, comme le montre notre critique, à lire ici avant de pouvoir découvrir le film dans les salles françaises le 11 décembre. Le film a d’ailleurs gagné le prix du meilleur film à Extravagant India et sera l’un des événements de « Un Etat du monde… et du cinéma« , preuve de son exposition exemplaire après sa sélection à Cannes à La Semaine de la Critique. Reste à savoir si ces quelques films sont des exceptions, ou s’ils annoncent une nouvelle ère pour le cinéma indépendant indien, question que pose à l’édition du festival au Forum des Images (voir notre présentation ici).Un état du monde et du cinéma, 5ème éditionUn état du monde et du cinéma
L’autre événement du festival, qui débute demain, est pour nous le focus sur l’œuvre de Jia Zhang-ke, géant du cinéma chinois dont A Touch of Sin emportera tout sur son passage lors de sa sortie en salles le 11 décembre. Avant d’y revenir, il nous a aussi semblé adéquat d’explorer le cinéma indépendant chinois en confrontant deux œuvres récemment sorties en DVD : Blind Mountain et Mystery, que Yannik nous présente ici. Quand à Jérémy, il a préféré se plonger cette semaine dans l’anime à succès Fairy Tail. Certainement pour préparer le terrain à l’animation nippone de notre semaine spéciale Dragon Ball Z vendredi prochain. Preuve s’il en faut qu’ il n’y a pas que le cinéma indépendant sur East Asia
See you, space cowboys!
Victor Lopez.
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Un commentaire pour “Edito : Le nouveau Bollywood ?”

  1. Bonjour Victor,
    Encore merci pour cet enrichissant site comme pour m’avoir informé de cette rubrique.
    Je compte sur vous pour garder le contact avec votre association et me tiens à votre disposition.
    Meilleurs messages.
    Ixxx

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