La Corée revient avec un blockbuster empli de combats d’avions spectaculaires. Wild Side, toujours à l’affût, édite ce Windfighters : les guerriers du ciel. L’occasion de découvrir si ce film tient toutes ses promesses. Alors, spectaculaire ? Par Yannik Vanesse.
Il est toujours amusant de voir l’imagination d’un éditeur, qui transforme le titre d’un film en espérant le rendre plus vendeur, tout en conservant un titre anglais. Après des films comme King Protector (titre français de A Frozen Flower), Sniperzone (titre français de My Best Bodyguard), et bientôt R.A. One qui deviendra Voltage, arrive donc Windfighters : les guerriers du ciel. Derrière cette appellation ronflante, se cache donc le film au titre international Soar Into The Sun (alors que la traduction du titre coréen signifie Return To Base).
Derrière ce film, se cache Kim Dong-won qui réalise, co-scénarise et produit ce Windfighters, qui est vendu comme une sorte de Top Gun plein de bruits, de fureur et de combats d’avion, avec en sus l’attaque de Séoul par la Corée du Nord.
La réalité est cependant – et hélas – bien différente. A défaut d’attaque de Séoul, le spectateur assistera, durant le dernier tiers du film, à un combat d’avion, entre un vil pilote nord-coréen qui ne se soucie pas de la vie humaine, et de gentils pilotes sud-coréens, démunis car ne pouvant risquer d’abattre un appareil au-dessus de la ville. La séquence, spectaculaire, est plutôt agréable à l’œil. Faisant fi de tout réalisme, elle offre des ralentis tapageurs, des explosions, des vitres qui se brisent, des gens qui courent, bref, elle apporte ce que le spectateur s’attendait à voir en matière d’explosions aux ralentis et de panique des civils. Cependant, la séquence est assez courte et, bien que quelques bombardements d’une base nord-coréenne suivront, tout ceci sera vite expédié.
Mais alors, de quoi parle véritablement Soar Into The Sun ? Il se penche sur ses personnages, et en particulier Tae-hun (joué par le beau gosse Rain). Ce dernier, jeune pilote d’avion émérite et chien fou indiscipliné, est obligé de changer d’affectation après avoir fait de dangereuses manœuvres pendant un ballet aérien. Immédiatement, le récit inquiète un peu, en suivant des personnages tous plus caricaturaux que les autres. Si Tae-hun est le pire de tous, il est loin d’être le seul, entre le chef dur mais juste, la jeune femme mécanicienne faussement inaccessible et super-douée (elle et Tae-hun nous offrant d’ailleurs des scènes absolument hallucinantes de séduction dignes d’une bluette post-adolescente) et bien d’autres. Tout ceci se révèle au final peu intéressant et empêche toute empathie avec les personnages.
Kim Dong-won multiplie ainsi les séquences de dialogues peu intéressantes entre personnages caricaturaux, y glissant de temps en temps des entraînements en vol emplis de dialogues inutilement poseurs qui font basculer le spectateur dans un ennui assez profond. L’apparition des Nord-Coréens préparant un vil complot fait sourire, tant ils paraissent méchants, mâchouillant des cigares, regardant les autres avec des regards durs. Les Américains ne sont pas mieux lotis, donnant des ordres, se comportant de manière supérieure avec tout le monde. Ils se feront bien entendu moucher par nos héros, qui sauveront le monde à eux seuls, en une série de séquences aussi courtes que décevantes, après ce qu’a dû regarder le spectateur.
Bien entendu, la réalisation est à l’image de la subtilité du scénario, avec des ralentis sur des visages pleins de courage, un sens du sacrifice caricatural montré en gros plan, et des flash-backs joyeux au moment de la mort d’un personnage, sans oublier une bande-son à base de musique pour jeunes.
Sans surprise, le making of proposé par Wild Side en bonus est promotionnel et patriotique à l’extrême, cumulant tous les poncifs de ce genre d’exercice. Inutile et déplaisant !
Yannik Vanesse.
Verdict : Windfighters : les guerriers du vent, dispose d’une exposition bien trop longue et ennuyeuse, de personnages caricaturaux et d’une réalisation comme d’un scénario bien trop peu subtils pour convaincre. Reste le duel au-dessus de Séoul, très plaisant, mais les séquences d’action sont expédiées bien trop vite pour compenser le reste du film.
Windfighters : les guerriers du ciel, disponible en DVD chez Wild Side depuis le 10 juillet.
Suivre
