Quand Iguchi Noboru rend hommage à une série TV kitsch des années 70, c’est forcément 100% « What the fuck Japan, seriously? ». Le film est produit par Sushi Typhoon et est édité en DVD par Elephant Films. Par Marc L’Helgoualc’h.
Résumé : Dans un futur proche des années 80, le Japon est en proie à la terreur criminelle orchestrée par la mystérieuse organisation SIGMA. Daimon Yutaka, un officier de police expert en arts martiaux, mène la lutte contre SIGMA qui est responsable de la mort de son père, un scientifique ayant créé un robot guerrier capable de se transformer en moto : Zaborgar. À eux deux, Daimon et Zaborgar tiennent en échec les plans machiavéliques de SIGMA. Mais un jour, Daimon tombe amoureux de Miss Borg, le terrible bras droit du Dr. Akunomiya, le chef de SIGMA… Daimon doit alors choisir entre l’amour et la justice.
Dans un entretien, Iguchi Noboru explique être resté fidèle à l’esprit originel de la série : « Dans beaucoup de remakes, l’action est souvent modernisée et située de nos jours. Mais pour Zaborgar, j’ai essayé de ne pas changer ce qui faisait le charme de la série d’origine, spécialement ce bon vieux côté un peu fauché ». Iguchi est en effet resté très proche de l’univers de la série, ce que ne manque pas de rappeler le générique final, qui montre les personnages des années 70 : on y trouve donc Daimon Yutaka et sa fidèle « robocyclette » Zaborgar opposés au Dr. Akunomiya et à ses sbires : Miss Borg, les cyborgs SIGMA, les trois Miss Quaterbacks et toute une ribambelle de robots tueurs. Les décors en carton-pâte et les costumes en latex sont très rétros, ce qui n’empêche pas les effets spéciaux d’être réussis (pa rexemple, la transformation de Zaborgar de mobylette à robot).
La grande originalité du film arrive dans la deuxième partie du film, lorsque Iguchi met en scène un Daimon vieilli de vingt cinq ans, qui a perdu de sa superbe et a abandonné son combat contre SIGMA. Mais un super-héros n’est-il pas un super-héros jusqu’à la fin ?
Comme dans les autres films d’Iguchi, l’humour potache est légion, mêlant l’absurde à la grivoiserie. Dans le rôle de Miss Borg, on retrouve d’ailleurs Asami Sugiura, ancienne actrice porno, habituée des séries B et des productions Sushi Typhoon. On l’a notamment vue dans The Machine Girl, RoboGeisha, Mutant Girls Squad, Zombie Ass et Dead Sushi. Du grand cinéma.
Le DVD propose plusieurs suppléments dont le plus intéressant est le « making-of » de 25 minutes. On y suit l’équipe sur le tournage du film, du 19 avril au 17 mai 2010. L’ambiance est à la rigolade mais ça ne chôme pas non plus. Autre supplément, treize mini-épisodes où Zaborgar doit faire preuve de son talent : aider un livreur de sushis, éteindre un incendie, combattre des robots ou se transformer en femme. Certains sketches fonctionnent, d’autres non. Comme supplément, on aurait plutôt apprécié un ou deux épisodes de la série originale. Car l’une des réussites du film d’Iguchi est de donner envie de se plonger dans la série des années 70.
Marc L’Helgoualc’h.
Verdict : Karate-Robo Zaborgar ne décevra pas les habitués des productions Sushi Typhoon et de séries TV kitsch. Un bon divertissement sans prétention.
Karate-Robo Zaborgar de Igushi Noburo disponible en DVD et Blu ray depuis le 04/12/2012.