Elephant Films a l’habitude de nous offrir de plaisantes série B. Cette fois-ci, c’est du côté de Hong-Kong que se tourne la firme, avec Time warriors, la révolte des mutants. Au programme : voyage dans le temps, mutants étranges et de nombreux combats emplis d’effets spéciaux. Par Yannik Vanesse
Dès les premières images, le spectateur est impressionné par les effets digitaux franchement magnifiques (la qualité de compression du Blu-Ray les mettant grandement en valeur) dépeignant une ville en 2080. Nous y découvrons Andy Lau, qui incarne un policier important dont la mission est de protéger un scientifique, héros de l’humanité, qui va se faire attaquer par de vindicatifs mutants. Et tout le film, le spectateur découvrira de très nombreux effets spéciaux, presque tous réussis (certains se révélant hélas quelque peu ridicules, comme l’explosion d’un plafond ou le vol des wagonnets d’un manège), et plutôt inventifs.
En effet, quand apparaissent les mutants, si leur démarche est assez risible (certains essaient de se déplacer comme les animaux dont ils ont certaines caractéristiques, le résultat est hélas raté), leurs attaques sont impressionnantes, les combats étant joliment chorégraphiés, et très lisibles. Seule une partie du combat final est quelque peu ratée, Jin Wong déployant trop d’effets de style, à base de ralentis et d’accélérés en tous genres. Les créatures déploient donc nombre de pouvoirs (lancer d’épines, bras serpent, et d’autres choses de ce genre) pour un résultat visuellement incroyable.
Bien sûr, tout n’est pas parfait dans Time Warriors. Car après cette introduction de très bonne augure, le film déploie un scénario assez proche de Terminator, Kidd (le personnage d’Andy Lau) doit remonter le temps jusqu’en 2020 pour protéger le scientifique, encore enfant, de l’attaque des mutants qui retournent eux aussi dans le passé. Cette partie est hélas un peu ennuyeuse. Le héros arrive deux ans avant ses ennemis, et le réalisateur s’attache à nous montrer son quotidien de petit policier faisant semblant d’être empoté. Le scénario dépeint des scènes censément humoristiques mais plutôt embarrassantes, comme lorsque Kidd arrête des bandits, essayant de le faire en secret, mais le récit des criminels lui donne une réputation de super-héros, tandis que des gamins veulent devenir ses disciples.
Fort heureusement, avant que le spectateur ne s’ennuie trop fermement, les mutants arrivent enfin, obligeant Kidd à se transformer en super policier, et une lutte sans merci s’engage avec les méchants. De nouveau, le film déploie de très beaux effets spéciaux et des combats assez délirants, proches par moments des tokusatsu japonais (la scène où les enfants rêvent d’être eux-même des super-héros luttant contre d’horribles créatures en est un hommage flagrant).
Niveau bonus, Elephant Films nous gratifie d’un making of. Si ce dernier est court, promotionnel, et ne parle à aucun moment des effets spéciaux – pourtant la partie la plus importante et intéressante du film -, il permet de découvrir que le réalisateur, en faisant Time warriors, voulait transposer les wu xia pian de la Shaw Brothers dans une ambiance de science-fiction. De plus, la courte interview de la jeune actrice jouant la fille de Kidd est intéressante.
Yannik Vanesse
Verdict : Time Warriors, la révolte des mutants, est une très plaisante série B. Bien que son scénario soit classique et qu’il ne restera sans doute pas dans les mémoires, il permet de passer un très bon moment, et offre un spectacle visuel de haut niveau.
Time warriors, la révolte des mutants, disponible en DVD et Blu-Ray depuis le 22 aout 2012 chez Elephant Films.