Critique de Bakuman, Saison 1 – Partie 1 (épisodes 1-13) : Manga Academy

Posté le 21 janvier 2013 par

Ōhba Tsugumi et Obata Takeshi, les auteurs de Death Note, sont de retour avec une œuvre sur deux jeunes apprentis mangakas. Kazé édite la première partie de l’adaptation animée. Passionnant et sensible, mais… Par Victor Lopez.

Bakuman

Tsugumi et Ohba. S’il y a bien deux auteurs dont on attendait une nouvelle collaboration, c’était bien ces deux-là. Le duo est en effet à l’origine d’un des mangas les plus tétanisants de ce début de millénaire : Death Note, chef-d’œuvre à la narration d’une implacable efficacité, ayant aussi donné une excellente adaptation animée et quelques films live plus dispensables. La surprise est donc de taille lorsque les artistes reviennent en 2008 avec leur nouveau projet : pas de morts sanglantes et de dieux joueurs mais une chronique adolescente de deux jeunes collégiens dévorés par la passion du manga et prêts à tout pour accomplir leur rêve : devenir mangaka. Kazé nous propose de découvrir les 13 premiers épisodes de son adaptation animée, qui compte 3 saisons de 26 épisodes chacune, couvrant à terme l’intégralité des 20 tomes du manga. Verdict ?

La bande-annonce (qui prouve que la série est à savourer en VO !)

L’histoire: Alors qu’il est temps de choisir son lycée, Morita Mashiro est résigné à suivre une voie banale et devenir salaryman. Sa passion pour le manga a en effet été entravée par la mort de son oncle, qui a tenté de percer dans le métier sans jamais y parvenir. Deux éléments vont cependant le faire changer d’avis : la proposition du brillant Akito Takagi d’écrire des scénarii pour lui, et l’amour de la discrète Miho Azuki, qui rêve de son côté de devenir doubleuse. La décision des deux jeunes hommes est alors prise, ils vont mettre toute leur énergie et leur force dans la réalisation de leur rêve : devenir mangaka !

Rêve et réalité

La force de Bakuman réside tout d’abord dans sa sensibilité, tant sur le plan de la chronique adolescente que sur sa description de l’univers de l’édition au Japon. La série a en effet l’enthousiasme et la légèreté de ses jeunes personnages et devient rapidement aussi attachante qu’eux. On se plaît ainsi à suivre l’évolution de la vie de nos deux héros, passant dans ces 13 premiers épisodes de collégiens à lycéens, vivant leurs premiers émois amoureux et leurs premières confrontations avec la réalité du monde du travail. Attention cependant, Bakuman n’est pas non plus un documentaire, le parcours est trop idyllique et optimiste pour être qualifier de réaliste, mais c’est justement cette bienveillance des auteurs pour leurs personnages qui crée un attachement certain, et rend la série très vite extrêmement addictive.

Classicisme et tradition

On peut cependant regretter qu’aussi intéressante que soit cette plongée dans le monde de l’adolescence, elle manque de la cruauté que l’on attendait de la part des auteurs de Death Note. Le classicisme du design de l’anime renforce de plus cet aspect, tout comme la mise en scène, très soignée mais sans réelle inventivité proposée par le très honorable studio J.C. Staff. Et on se surprend même à penser que, plus que traditionnelle, la série a parfois un aspect un peu rétrograde. Ainsi, le goût de l’effort et du sacrifice prime sur tout, et s’octroyer des moments de détente passe pour une trahison de l’idéal que se sont fixés les personnages, qui ont, rappelons-le, 14 ans. La vision de l’amour est aussi d’une « pureté » telle qu’elle en devient parfaitement idéalisée, excluant ainsi tout rapport physique, à un âge où la question commence pourtant à se poser. Ou encore, la vison de la femme que laisse transparaître la série fait aussi tiquer par son passéisme. Ainsi, quand le père accepte que son fils devienne mangaka alors que la mère s’y oppose, il lui répond : « Les hommes ont des rêves d’hommes que les femmes ne peuvent pas comprendre » !

Victor Lopez

Verdict : Malgré son côté un peu réac ou « vieux Japon » (comme on dit « vieille France »), que l’on peut prendre avec un peu de recul comme la description d’une société dont les valeurs traditionnelles sont encore très ancrées dans certaines mentalités, l’aventure Bakuman vaut le coup d’être tentée et se suit toujours avec plaisir. D’autant que la suite s’annonce passionnante après ces épisodes d’introduction, avec une part plus importante dans la maison d’édition et la possibilité de mises en abîme des récits de nos apprentis mangakas.

 

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Bakuman – Box 1/2 : 2 éditions disponibles chez Kazé
Edition Blu-ray Collector/Edition DVD Simple

Disponible le 23/01/2013

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