« Il était enfin temps de présenter au monde l’univers Palawan ». Auraeus Solito, réalisateur philippin qui signe avec Busong le premier film dans la langue des natifs de l’île de Palawan, à l’extrême sud de son pays. Par Victor Lopez.
On prend justement son temps avant de pénétrer l’univers de Busong. Son rythme tranquille, sa narration éclatée, son manque de moyens rendent en effet d’abord l’immersion difficile. Et pourtant, dans ce mélange de cinéma réaliste prenant sur le vif vie, coutumes et paysages d’un monde qui n’a jamais été filmé, et de légendes inconnues d’un univers chamanique et animiste, se joue un envoûtement, qui opère petit à petit avant de nous submerger complétement à mi-parcours.
Passé ce temps d’acclimatation, l’envoûtement est total, notamment sur la fin qui présente deux visions d’une force évocatrice et d’une audace hallucinante. On découvre ainsi le paradis Palawan, dans lequel des fruits en forme de seins donnent du lait aux nouveau-nés, mais surtout, on assiste à une guérison en forme de renaissance, sur laquelle je ne veux trop en dire, tant l’état d’émerveillement que produit cette scène vaut à elle seule de découvrir ce film…
Victor Lopez.
Verdict :
Busong d’Auraeus Solito, en salles le 21/03/2012.