Comme promis ici, nous allons vous reparler d’un des acteurs les plus célèbres de sa génération sur la planète Bollywood : Hrithik Roshan. Découvert en 2000 dans le gros succès Kaho Naa… Pyaar Hai , dont le réalisateur Rakesh Roshan n’est autre que son père, Hrithik Roshan est propulsé au rang de star en 2001 grâce au blockbuster Kabhi Khushi Kabhie Gham ou La Famille indienne (2001). S’enchaînent ensuite les succès avec notamment Koi…Mil Gaya de Rakesh Roshan (2003), Dhoom 2 de Sanjay Gadhvi (2006) et surtout Jodhaa Akbar d’ Ashutosh Gowariker (2008). Films pour lesquels il remporte le Flimfare Awards du meilleur acteur. Mais 2010 marque un tournant dans cette success story avec deux gros échecs tant critiques que commerciaux : Guzaarish de Sanjay Leela Bhansali et Kites d’ Anurag Basu. Après Guzaarish , c’est ainsi au tour de la superproduction Kites de passer à la casserole. Par Sonia Recasens.
L’histoire : Entre Las Vegas et Mexico, Kites raconte les aventures de J (Hrithik Roshan), un professeur de danse vivant à Las Vegas et arrondissant ses fins de mois grâce aux mariages blancs avec des immigrées en quête de la fameuse carte verte. Après avoir rejeté les avances d’une de ses élèves, Gina (Kangana Ranaut), J se ravise en découvrant que cette dernière n’est autre que la fille d’un puissant propriétaire de casino de Las Vegas : Bob (Kabir Bedi). J se lance alors dans la reconquête de Gina, et dans la séduction des parents de celle-ci, espérant ainsi conclure un beau mariage qui le laissera à l’abri du besoin. Grâce à son charme et son esprit incisif, J gagne la confiance de sa belle famille qui lui ouvre les portes et les coulisses de leurs entreprises. J découvre alors l’envers du décor et notamment leurs méthodes mafieuses. A l’occasion des préparatifs du mariage de son futur beau frère, J tombe sous le charme d’une sublime créature Natasha (Barbara Mori) qui s’avère être la future épouse de son futur beau frère Tony (Nick Brown). Ce dernier est un personnage particulièrement répugnant, avide de pouvoir et violent surtout envers sa fiancée. Cette dernière est une immigrée mexicaine qui, comme J, espère faire fortune grâce à ce mariage. Mais, tombés sous le charme l’un de l’autre, J et Natsha flirtent avec les limites jusqu’à l’irréversible…
Ecrit et réalisé par Anurag Basu et produit par Rakesh Roshan, le père de l’acteur du même nom, Kites est un film hybride, résolument tourné vers Hollywood mais empruntant aussi aux telenovelas, incarnées par l’actrice principale Barbara Mori. Celle-ci est en effet une superstar depuis le succès mondial de la telenovela Rubi (2004). En tournant une bonne partie du film au Mexique et en espagnol (en plus de l’anglais et de l’hindi), et en choisissant comme actrice principale une véritable star en Amérique du Sud, le réalisateur et les producteurs espéraient ainsi conquérir un nouveau marché. Cette touche caliente constitue la seule originalité du film. L’intrigue est plus que prévisible, l’histoire d’amour reste très naïve, bien que les acteurs y mettent de la bonne volonté. Les personnages secondaires, quant à eux sont à la pointe de la caricature, décrédibilisant le film. Les scènes d’action et de poursuite sont plutôt riches et bien menées. On sent de nombreuses influences : western, film noir, de mafia… Mais leurs trop grandes théâtralités virent parfois à la parodie.
Malgré un excellent démarrage aussi bien en Inde qu’aux États-Unis où il intègre pour son premier week-end d’exploitation le Top Ten, idem en Grande Bretagne, le phénomène Kites s’essouffle très vite. Le film était très attendu, de part son acteur principal, et cette collaboration inouïe et exotique pour un Bollywood avec la telenovela. Cette hybridité est intéressante bien qu’un peu trop cliché par moment. Par ailleurs la trop grande mixité des langues avec un film essentiellement tourné en anglais, avec des passages en espagnol, en plus de l’hindi, a certainement joué en la défaveur du film. En Inde tout du moins. La seule belle surprise de Kites est la fin… Mais chut je n’en dirai pas plus !
Sonia Recasens.
Verdict :