Orbital de Fumihiko Sori (DVD)

Posté le 2 février 2011 par

Produit par le Studio Oxybot, à qui l’on doit l’excellent Vexille – 2077 Nihon Sakoku, Orbital est une œuvre composée de deux OAV (soit réalisée directement pour le marché de la vidéo), d’une durée de 45 minutes chacune, et qui s’inspire du manga de science fiction à succès de Hoshino Yukinobu « 2001 Ya Monogatari ». Également auteur de Vexille (et du manga live Ashita no Joe), Fumihiko Sori signe là un film, qui malgré ses qualités techniques indéniables, est loin de confirmer tout le bien que l’on pensait du réalisateur au regard de son précédent film d’animation. Par Olivier Smach.

À l’instar de Vexille (retrouvez la critique ici), Orbital est entièrement réalisé en images de synthèse et mélange à la fois, animation 2D et 3D, le tout saupoudré de cell-shading qui confère aux OAV un côté cartoon. Le film s’éloigne ainsi d’un photoréalisme recherché par des métrages tels qu’un Final Fantasy par exemple…

Synopsis

Orbital 1 – Tô Daenkidô –

L’histoire se passe en 2068. En réaction à notre planète qui dépérit inéluctablement, les humains ont colonisé la lune et ont mis au point un programme spatial, destiné à récolter une nouvelle source d’énergie, le proton, afin de répondre à leurs besoins. Situé en orbite, le navire passerelle « le Midnight Bazooka », se charge de réceptionner les différents containers remplis de proton, puis d’approvisionner ensuite la terre et la lune. Mais en prévision d’un conflit armé sur la planète bleue, des terroristes décident de s’approprier l’intégralité des ressources, au détriment de la population lunaire…

Un Japon anéanti, une héroïne répondant au doux nom de Maria, des combinaisons cybernétiques de combat…ça vous dit quelque chose ? Mais oui, bien sûr, il s’agit de Vexille ! Pourtant, bien que cette OAV en ait la couleur et l’odeur, la saveur est quant à elle bien différente. La cause, un scénario d’une prévision à toute épreuve et un visuel inégal, tantôt sublime, tantôt horrible…


Une Maria inspirée, à en juger par son expressivité…

Orbital 2 – Tô Kyosei wakusei –

En conséquence d’une terre surpeuplée avec des ressources ne permettant plus d’assurer la pérennité de la population, l’expansion spatiale s’avère être vitale. Ainsi, une nouvelle planète potentiellement habitable vient d’être découverte, et les chercheurs des nations les plus influentes s’y établissent dans le but de développer un écosystème qui permettrait alors aux colonies humaines de subsister. Mais voilà les rivalités vont rapidement éclater entre les différents intervenants, et la planète, nouvellement colonisée, ne vas pas tarder à rappeler qu’au sein de son immensité, les humains ne sont finalement pas grand-chose…

Amateurs invétérés d’action, passez votre chemin, puisque la seconde OAV n’en contient quasiment pas. Pour les autres, c’est en revanche une très jolie fable poétique, s’articulant autour d’une sympathique histoire d’amour à la Shakespeare qui, à la fin, ferait presque sous-entendre que la drogue c’est bien !

Ion, digne représentant au sein des chercheurs de la communauté américano-européenne.

La critique sur Orbite

Premier constat, les compostions sonores de Takahashi Tetsuya sont de très bonnes factures et l’opening est un régal pour les oreilles. Ensuite, sur le plan technique, il n’y a concrètement rien à redire. Tout comme Vexille, Orbital est visuellement superbe : la précision des détails sur les machines est incroyable, les jeux de lumière et de transparence sont tout simplement bluffants et les décors sont de toute beauté ! Néanmoins, le défaut principal, déjà présent dans Vexille, que l’on retrouve également ici, reste l’animation des humains : bien que le chara-design soit de bonne facture, les expressions faciales des personnages souffrent d’une rigidité assez flagrante. Ajoutons à cela une gestuelle quelque peu statique en mode “slow motion”(un gun fight en apesanteur des moins convaincant dans la première OAV), et l’on se retrouve avec un rendu assez peu naturel en définitif. L’animation des hommes est donc loin de supporter la comparaison, avec le soin accordé, à celle des machines (voir la scène avec les chasseurs eurasiens dans la seconde OAV). Le contraste n’en est que plus évident et c’est bien dommage !

Mais passé ce bémol visiblement inhérent aux productions Oxybot, force est de constater que ces deux OAV restent largement un cran en dessous de Vexille. Ce qui faisait la qualité de ce dernier, ce n’était pas tant son scénario (cela dit très bon en passant), mais c’était surtout la virtuosité technique des scènes d’action dont faisait preuve le film. Car le souci de fluidité apporté aux méchas et autres machines en tous genres, était à proprement parler hallucinant ! Et justement, dans Orbital, c’est là que ça péche : sans réelles scènes d’actions mémorables et avec un scénario à peine supérieur à la moyenne du genre (la seconde OAV s’en tire un peu mieux), les films se contentent d’être une succession de belles images délivrant un joli message, ce qui avouons-le, est loin d’être suffisant. Car de belles images ne suffisent pas à faire un bon produit. Sans réelle surprise donc, Orbital ne va pas au bout de ses prétentions et laisse un goût d’inachevé dans la bouche…

“Le Flying Dutch” faisant escale au “Midnight Bazooka”

Les bonus

Au niveau des bonus, mis à part les bandes annonces japonaises et françaises, il n’y a rien d’autre à se mettre sous la dent. C’est plutôt maigre…

Olivier Smach

Verdict

Orbital, disponible chez We Prod en DVD et Blu-Ray, le 02 février 2011.

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