I wish I knew de Jia Zangke : Premières impressions

Posté le 6 décembre 2010 par

Le nouveau film du grand Jia Zhangke sort sur les écrans français le 19 janvier 2011. East Asia l’a vu et vous donne ses premières impressions ici ! Par Victor Lopez.

En une poignée de films entre fiction et documentaires, Jia Zhangke s’est imposé comme le cinéaste majeur de la sixième génération de cinéaste chinois. 24 City avait marqué l’année dernière une forme d’aboutissement formel et émotionnel de son cinéma. I wish I knew complète le geste sur un mode peut être plus mineur, mais n’en reste pas moins un jalon d’un cinéma essentiel.

Son style ample et mature dresse le portait d’un Shanghai en mouvement, suggéré par touches émotionnelles plus douces qu’à l’accoutumé, à travers le témoignage de ses habitants revenant sur leurs histoires. Ce qui fascine ici est que cette inscription du passé dans la mémoire collective, celui qui disparait effacé par la modernité et dont Jia s’est juré de graver les dernières traces au présent, se fait à travers l’enregistrement cinématographique.

Un des témoignages les plus symptomatiques est celui d’un homme mandaté par le Parti pour superviser les prises de vue d’ Antonioni lors de son tournage de La Chine en 1972. Il s’énervait face au réalisateur qui ne filmait que des choses « arriérées » et donnait selon lui une mauvaise image du pays (le film fut d’ailleurs jugé comme antichinois par le gouvernement). Antonioni, au contraire, opposait à cela qu’il trouvait que « tout était beau ».

Pendant ce temps, Jia Zhangke répond en filmant en silence quelques vieux chinois buvant dans un café perdu on ne sait où. Se dégage de cette fascination pour ce que l’on pourrait considérer comme arriérée une beauté plastique et mélancolique conférant toute sa force à un film bouleversant, sur lequel nous reviendrons longuement lors de sa sortie.

Victor Lopez.

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