Kinotayo 2010 : Zebraman 2 de Miike Takashi

Posté le 26 novembre 2010 par

Le retour de Miike en petite forme avec une suite un peu poussive et opportuniste de son Zebraman. Par Victor Lopez.


D’un Z qui veut dire Zebraman

Qu’il semble loin le temps où l’on découvrait avec les films de Miike un des cinémas les plus tordus du monde ! Depuis quelques années, le cinéaste en a fini avec les délires dérangeants tournés en vidéo avec un budget dérisoire et semble bien installé aux commandes de Blockbusters légèrement décalés, mais loin d’être subversifs. Après les Crows Zero, Yakuza et autre Yatterman, voici donc Zebraman 2. Si la mise en scène du réalisateur s’est certes améliorée et arrive maintenant à une certaine fluidité dans les scènes d’action, l’intérêt de son propos est devenu malheureusement inversement proportionnel à cette maitrise nouvelle.

Zebraman 2 se présente comme une variation futuriste de l’hommage aux Sentaï tourné en 2004. On y retrouve notre héros plongé dans le Zebracity de 2025, soit un Tokyo fasciste sur lequel règne la Zebra Queen. Moche et de mauvais goût (la pauvre Naka Riisa passe le film à bouger sa poitrine dans un mauvais clip de J-Pop tendance R’nB japonaise assez iregardable), le film fait d’abord mal aux yeux et aux oreilles, et on a vraiment l’impression que Miike se laisse aller à une certaine facilité. Entouré d’une équipe technique compétente et docile, il ne fait presque plus rien…

 

Le cinéaste se contente lors d’une ou deux scènes d’introduire sa “touche”, pour montrer qu’il a bien signé le film. Lorsque Zebraman et Zebra Queen fusionnent, on voit le super-héros installer un matelas et sortir une boîte de préservatifs, alors que les mots “Stop Aid” apparaissent sur l’écran. Le meilleur du film est comme dans le premier dans ces petites touches personnelles, comme dans le faux Super Sentaï qui met en scène Zebraman, toujours aussi hilarant. Et on ne peut pas nier que l’on retrouve avec plaisir le génial Aikawa Shô en tête d’affiche d’un film de Miike

zebraman 2

 

C’est cependant bien peu pour nous extraire de l’ennui dans lequel on baigne durant tout le film, et contrebalancer l’impression de paresse d’un cinéaste qui nous a habitué à bien plus original, et qui commence à fatiguer et à nous fatiguer avec ses grosses productions. Par pitié Mr. Miike, abandonnez le confort des commandes, reprenez votre petite caméra vidéo et revenez au cinéma tordu et sans moyens que l’on aime tant !
Car une chose est sûre : Miike a grand besoin d’un Zebra-Punch pour arrêter de faire des séries Z !

Victor lopez.

Verdict :

Sayonara