Merantau de Gareth Evans (DVD)

Posté le 27 septembre 2010 par

Merantau a beau être une catastrophe sur le plan cinématographique, un film de baston indonésien avec une jeune star prometteuse Iko Uwais en DVD et Blu-Ray, ça ne se refuse pas !

L’Histoire : Yuda vit tranquille dans son village où il se bat avec son gentil grand père dans la forêt. Mais quand sa famille l’envoie faire des courses (le fameux Merantau) en ville, il rencontre de vilains américains qui frappent des putes en buvant du Whisky et décide de leur latter la gueule. Moralité : les Indonésiens sont un peuple gentil, mais il ne faut pas les chercher !

Silat, on tourne

The Expendables a définitivement prouvé que Jet Li se faisait vieux et qu’il était temps que la relève arrive. Jackie Chan a beau former Jaden Smith au Kung-Fu dans Karaté Kid (oui, kung-fu, Karaté, combat de sumo : c’est pareil pour les ricains !), on se dit quand même que le petit Will Smith ne tiendrait pas trois jours dans un temple Shaolin (même soccer). Et Tony Jaa est encore souple mais Ong-Bak date déjà de 2003 : encore une ou deux acrobaties à dos d’éléphant et le thaïlandais est bon pour rejoindre le clan des super-retraités de Stallone (qui, par ailleurs, arrive encore à faire des heures-sup à plus de 62 ans…).

Merantau arrive donc à point nommé pour nous dénicher un nouvel artiste martial à peine pubère qui en jette : Iko Uwais. Si on oublie son brushing de grand-mère pakistanaise, il a vraiment la classe quand il fait son regard de la mort qui tue et commence à distribuer des coups de tatanes. Et en plus, il fait du Penchak Silat, que l’on n’avait pas vu au cinéma depuis 25 ans pour le dossier de presse, et jamais pour moi. Si le Muay Thaï consiste à donner des coups de genoux dans la face de ses adversaires, le Silat, c’est plutôt latter les couilles de ses ennemis en leur balançant des chaines à la gueule en même temps ! Technique d’attaque visant à terrasser son adversaire le plus efficacement possible, le Silat permet des chorégraphies à la fois brutales et élégantes, puisque ses mouvements existent aussi sous forme de danse, afin d’en cacher, un peu comme la capoeira, ses coups spéciaux mortels.

Et le film dans tout ça ? Autant être honnête, sa seule justification est de mettre en avant Iko Uwais. Le british Gareth Evans aux commandes est à la base parti en Indonésie pour faire un documentaire sur le Penchak, et Iko lui a tapé dans l’œil durant ses repérages. Il regarde alors Ong-Bak et l’adapte à la sauce indonésienne : le jeune naïf quitte son village pour faire son Merantau, voyage initiatique mettant son corps et son esprit à l’épreuve (bon, là c’est surtout son corps, hein…), et les putes remplacent les éléphants (ce qui est plus sexy pour les scènes de danses).

Le film est d’une grande médiocrité et on s’ennuie ferme durant la première partie dans la jungle puis à Jakarta. Même si notre champion ne se tape pas trop la phase où il doit être poussé à bout pour se battre parce qu’il a promis à sa maman de ne pas utiliser la violence, il en met du temps pour commencer à corriger les méchants. Mais quand il est lancé, il ne s’arrête plus le petit Iko, et au bout de 45 minutes, ça castagne sévère ! Et on s’amuse enfin !

En résumé : Le film est médiocre mais les scènes de combat sont impressionnantes et ont le mérite de nous faire découvrir le prometteur Iko Uwais et le Penchak Silat, art martial trop souvent resté dans l’ombre.

Paul Muni.

Verdict :

Sayonara

DVD et Blu-Ray édités par We Prod. Disponibles depuis le 22 septembre 2010

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5 commentaires pour “Merantau de Gareth Evans (DVD)”

  1. « (oui, kung-fu, Karaté, combat de sumo : c’est pareil pour les ricains !),  »

    Je suis choqué de lire de tels propos de la part d’un journaliste. Encore plus en tenant du compte qu’il s’agit d’un site dont le but est d’ouvrir les perspectives des cinéphiles et de les ouvrir à d’autres cultures. Comment justifier de telles généralités?

  2. je voulais dire « d’enrichir les perspectives ».

  3. C’est tout bonnement injustifiable, mon cher Claude, c’est sans doute la raison pour laquelle je n’écris plus sur le site… Mais je reviendrai un jour ! Niarg, niarg !
    En même temps, le film est tout aussi injustifiable, donc bon…

    Et sinon, pour ouvrir des perspectives, c’est exactement ce que j’ai fait avec mon papier sur Katsuni, que tu sembles aussi bien apprécier, ha, ha ha (rire franc et machiavélique, pour info…)

  4. C’est un peu embellir que d’appeler ça un papier, non?

  5. « Et sinon, pour ouvrir des perspectives, c’est exactement ce que j’ai fait avec mon papier sur Katsuni, que tu sembles aussi bien apprécier, ha, ha ha (rire franc et machiavélique, pour info…) »

    désopilant. Non votre « papier » sur Katsuni ne me fait pas rire. au contraire, il m’attriste, car il donne une image tellement réductrice des fans de cinéma asiatique. ¨Vous nous faîtes passer pour des pervers prêts à accourir au simple nom d’une star du porno. Vous construisez votre texte autour d’amalgames que les défenseurs du cinéma asiatique devraient combattre.

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