“Le succès aux 7 millions de spectateurs”, clame la jaquette française de ce Woochi. Pas sûr que le sympathique blockbuster de Choi Dong-Hong fasse le même carton en France qu’en Corée, mais on ne peut que lui souhaiter de trouver son public dans nos contrées aussi. Un peu de sorcellerie taoïste pour toute la famille change effectivement des sempiternelles crises d’adolescence d’Harry Potter. Par Victor Lopez.

L’histoire : Au début de XVIème siècle, Woochi, magicien hautain et prétentieux (il aurait perdu la voie du taoïsme pour la facilité du confucianisme, assure son acolyte, dont l’état, un chien transformé tantôt en homme, tantôt en cheval, interdit de trop prendre ses propos au sérieux) se trouve prisonnier dans une estampe coréenne. Quelques 500 ans plus tard, trois divinités doivent le réveiller pour combattre les mêmes gobelins qui leur donnaient du fil à retordre en 1509. Mais Woochi n’a pas vraiment l’âme d’un héros, et sauver le monde ne fait toujours pas parti de ses priorités…

C’est avec joie que l’on découvre les aventures de Woochi en France. D’une bonne tenue visuelle (le film a couté 12 millions de dollars), le spectacle offre une belle alternative aux films d’aventure familiaux américains, tout en ayant sur eux l’avantage de piocher dans un imaginaire riche et peu exploité au cinéma (ce n’est pas tous les jours que l’on voit des super-héros coréens aux pouvoirs taoïstes !). Le film s’adresse ainsi à son public avec une maturité et une intelligence qu’Hollywood a tendance à oublier trop souvent (on est loin de L’apprenti sorcier par exemple).

Le film se tient d’un point de vue scénaristique, et jongle avec brio avec les personnages et les intrigues. On regrettera seulement une introduction sise au XVIème siècle un peu longue (45 minutes, tout de même), qui donne à l’ensemble une construction un peu bancale et une durée excessive (presque 2h15…). Même si une introduction replaçant le personnage dans son contexte était nécessaire avant de l’envoyer dans notre époque (Woochi est un héros populaire coréen, sorte de Robin des Bois local, dont il s’agit ici de la première adaptation cinématographique), on trépigne durant ce trop long prologue.

On pardonne néanmoins aisément ces défauts qui sont surtout à mettre sur le compte de la générosité. Woochi s’offre comme un spectacle total à son public, mélangeant les genres (action, comédie, wu xia, fantastique, etc.) dans une explosion visuelle souvent réussie. Les scènes d’action nombreuses, mélangent avec joie acrobaties câblées et CGI, et se font affronter magiciens, humains et créatures étranges (dont un gobelin qui devrait combler les fans de maître Splinter…). Ce n’est pas toujours très heureux, mais l’ensemble respire la sincérité et une passion communicative.

Portés par un vilain très charismatique ( Kim Yunseok, parfait d’ambiguïté maléfique) et par un héros ultra-sympathique ( Kang Dongwon, qui devrait élargir son public d’admiratrices fans de dramas grâce à cette composition…), Woochi finit par emporter l’adhésion et permettra au plus blasé des critiques de cinéma de retrouver son âme d’enfant en étant projeté dans son imaginaire merveilleux.

LE DVD

Emylia nous offre ici une très belle édition qui fait honneur au film, avec un combo DVD et Blu-Ray enrobé dans un chouette packaging. L’image est belle et les bonus présents (surtout une série de courts entretiens avec l’équipe du film et un making-off de 20 minutes, non-sous-titré mais se contentant de montrer des images de plateau). Seule ombre au tableau : les sous-titres semblent avoir été un peu bradés (il manque les apostrophes, le temps de lecture est parfois trop rapide, des sauts sont fait de manière aléatoire entre les lignes, etc.). Pas de quoi regretter l’achat, mais ce détail empêche d’avoir une édition parfaite du film, dommage…

Victor Lopez.

Verdict :

Woochi de Choi Dong-Hoon, disponible en DVD et Blu-Ray Combo, édité par Emylia, depuis le 15/03/2011.